9 mai 2010

La crise grecque, la crise générale et la nécessité de l’avant-garde

Submitted by Anonyme (non vérifié)

La bourse de Paris a perdu 11,12% en une semaine, dans la foulée de la crise grecque. Un processus inévitable, parce que les capitalistes utilisent l’État à leur profit.

Et cela non pas simplement pour réprimer, comme le pensent les anarchistes. Non, les capitalistes utilisent également l’État comme moyen de freiner la chute tendancielle du taux de profit, par l’intermédiaire des impôts, des systèmes de santé, de l’éducation, des taxes, etc.

C’est le moyens que les capitalistes grecs ont trouvé pour accentuer la pression sur les masses populaires grecques: pillant largement les réserves de l’État, à la fin l’État se retourne vers les masses et exigent d’elles qu’elles se serrent la ceinture.

Et ce bien entendu, au nom du sauvetage de la nation. Car on voit bien ici les deux alternatives bourgeoises:

- se serrer la ceinture au nom de la nation

- refuser de se serrer la ceinture… également au nom de la nation.

Car dans l’ordre de choses, l’État grec « en faillite » devrait s’effondrer. Or, il ne s’effondre pas. Il y a une situation révolutionnaire, mais pas d’alternative révolutionnaire crédible, donc les masses ne mettent pas à bas l’Etat.

Résultat, les deux seules « alternatives » proposées sont:

- la négation anarchiste de l’État

- la mise en avant de la « nation prolétaire »: la Grèce est exploitée par les capitalistes « métèques », représentés par le FMI.

C’est exactement ce genre de fausse alternative que nous voulons éviter; voilà pourquoi nous assumons depuis le début, depuis plusieurs années, la thèse comme quoi la crise générale du capitalisme est inéluctable.

Voilà pourquoi nous étudions les oeuvres des classiques du communisme, notamment Le Capital de Karl Marx, et proposons non seulement des analyses actuelles, mais des récapitulatifs des thèses communistes.

A ce titre, il est impossible de ne pas voir la validité de notre thèse comme quoi les contradictions s’aiguisent entre les capitalistes financiers et les capitalistes industriels, les deux principales composantes de la bourgeoisie.

Impossible de ne pas voir que l’extrême-droite va très largement profiter de la crise grecque, affirmant la nécessité de l’autarcie, du protectionnisme, du caractère indépendant de la stratégie française.

C’est la ligne néo-gaulliste de Villepin, c’est la ligne (qu’on peut dire « social-chauvine ») de Marine Le Pen.

La crise appuie de manière terrible ces deux lignes, qui se plaçaient déjà dans la tendance générale propre à la société bourgeoise en pleine décadence.

Face à cela, l’extrême-gauche en France est totalement hagarde, elle est agonisante, et de plus en plus littéralement happée par la social-démocratie.

Il n’y a plus de frontières organiques, aujourd’hui en France, entre l’extrême-gauche et la social-démocratie: on les retrouve dans les mêmes initiatives, voire dans les mêmes milieux culturels.

Olivier Besancenot, pourtant officiellement grand pourfendeur du PS, expliquait lui-même dans une interview au Parisien du 2 mai 2010:

« Seriez-vous prêt à défiler au côté du PS et de Martine Aubry ?

Evidemment. En mars 2006, l’ensemble de la gauche politique et syndicale a bien réussi à faire reculer le gouvernement de Dominique de Villepin sur le CPE (contrat première embauche). Et si on recommençait?

Si le PS a bel et bien arrêté son discours alterné· sur la retraite – un jour à 62 ans, un autre jour· à 60 ans -, alors oui, il n’y a aucune raison de ne pas lui tendre une main fraternelle. Le 6 mai à Paris, nous participerons avec Marie-George Buffet, Jean Luc Mélenchon et Cécile Duflot à un premier meeting commun pour sauver la retraite à 60 ans. Martine Aubry est la bienvenue à nos côtés. »

Face à tout cela, nous affirmons la nécessité de l’organisation de l’avant-garde, de la construction du PCMLM comme noyau des communistes s’appuyant sur une compréhension scientifique de la société et de la nature.

Il faut prendre conscience de l’ampleur de la crise générale du capitalisme, il faut prendre conscience de la nécessité de la discipline au sein de l’avant-garde.

Les faits parlent d’eux-mêmes, comme cette information montrant l’impact sur les banques françaises de la crise grecque:

« Les valeurs bancaires ont été particulièrement malmenées cette semaine, les investisseurs craignant que leur exposition aux dettes souveraines des pays de la zone euro ne se solde par de nouvelles provisions massives.

Dexia a signé la plus forte baisse sur cinq jours. Le titre a chuté de 19,77%.

Société Générale a perdu 18,89%. La banque a pourtant publié cette semaine un résultat net de 1,06 milliard d’euros au premier trimestre, contre une perte de 278 millions d’euros un an plus tôt. Les analystes prévoyaient un résultat de 614 millions d’euros. Son produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires) progresse de 34% à 6,581 milliards d’euros.

BNP Paribas a cédé 15,73% sur la semaine. Le bénéfice net de la banque ressort pourtant à 2,28 milliards d’euros au premier trimestre, soit un bond de 46,5% sur un an. Les analystes attendaient une hausse de 5% avec un profit net de 1,64 milliard d’euros. BNP Paribas a aussi déclaré que son exposition à la Grèce était de 5 milliards d’euros, à quoi s’ajoutent trois milliards d’engagements commerciaux sur des entreprises privées grecques.

De son coté Axa (-18,76% sur cinq jours), a annoncé qu’au 31 mars 2010, l’estimation de l’exposition aux obligations d’Etat (nette de participation des assurés et impôt) se montait à 5,2 milliards d’euros pour l’Italie, 3,8 milliards pour l’Espagne, 0,8 milliard pour le Portugal, 0,5 milliard pour la Grèce et 0,4 milliard pour l’Irlande. »

Ces banques ne resteront pas sans rien faire. Elles appuieront de plus en plus le fascisme! L’alternative historique qui se présente est: « Socialisme ou retombée dans la barbarie ! »

Appuie, rejoins le PCMLM!

Imprime, lis, étudie notre document « Crise & fascisme » ! 

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