29 oct 2005

La révolte de Clichy, expression du besoin d'autodéfense ou celui de la guerre populaire?

Submitted by Anonyme (non vérifié)
Il y a eu une révolte à Clichy Sous bois. Une révolte qui s'est appuyé sur le fondement moral de la vengeance, après que deux adolescents soient morts électrocutés dans un transformateur.
 
Une nuit d'émeute, « une de plus » a même dit Sarkozy. Les socialistes disent que ce qui s'est passé "témoigne du climat de tension qui règne et du durcissement des violences".
 
Pour Fabius, « le gouvernement et son prédécesseur de droite ont donné le sentiment de s'occuper beaucoup moins de la prévention que de la répression, or il faut les deux. »
 
Et Dominique Strauss-Kahn s'est plaint sur TF1 que « Le nombre de policiers a baissé dans les banlieues, la police de proximité a disparu, les efforts faits en matière de prévention ont été démantelés (...) Le résultat est là : plus de violence qu'on n'en a jamais connu. »
 
Pour certains, qui s'opposent fermement aux politiques racistes de l'Etat français, cela témoigne une fois de plus de la nécessité pour les quartiers populaires de pouvoir pratiquer l'autodéfense, contre les agressions de l'Etat.
 
Mais « l'autodéfense » n'a pas de sens, car ce n'est pas une minorité mais toutes les classes populaires qui sont visées par la violence de l'Etat.
 
Raisonner en terme d'autodéfense, c'est penser de la même manière, mais inversée, que Joaquin Masanet, porte-parole de l'UNSA-Police, majoritaire parmi les CRS qui dit que le coup de feu de gros calibre tiré contre les CRS est "très grave" parce qu'il vise un "symbole de la République" et prouve que des armes de gros calibre "continuent à circuler dans les cités".
 
Tout cela ne vise qu'à « relativiser » la violence, à dire qu'elle est qualitativement différente en certains endroits.... alors qu'elle n'est que quantitativement différente.
 
La présence massive de flics dans les quartiers ne diffère en rien de la répression des free partys organisés par les jeunes voulant écouter de la musique ailleurs qu'en discothèques commerciales ou de la surveillance des petits chefs dans les entreprises.
 
La violence sociale du capitalisme est l'aspect principal.
 
« Des deux aspects contradictoires, l'un est nécessairement principal, l'autre secondaire. Le principal, c'est celui qui joue le rôle dominant dans la contradiction.
 
Le caractère des choses et des phénomènes est surtout déterminé par cet aspect principal de la contradiction, lequel occupe la position dominante.
 
Mais cette situation n'est pas statique; l'aspect principal et l'aspect secondaire de la contradiction se convertissent l'un en l'autre et le caractère des phénomènes change en conséquence. » (Mao Zedong)
 
Voilà précisément pourquoi le feu de la révolution prend si vite dans les quartiers populaires.
 
Car ces quartiers rassemblent le prolétariat le plus exploité, avec une forte population victime du racisme.
 
Un racisme généralisé à toute la société française avec des "citoyens de seconde zone", avec une population criminalisée et accusée de tous les maux.
 
Même de jeunes adolescentes sont empêchées d'aller à l'école sous prétexte de leur "dangerosité"!
 
Voilà pourquoi les masses qui n'ont rien d'autres à perdre que leurs chaînes rejoignent la révolte révolutionnaire.
 
Sinon comment expliquer que chaque nuit en France des dizaines de voitures brûlent? Comment expliquer que les « violences » se soient si vite déplacées vers les quartiers voisins et la ville de Montfermeil?
 
Comment expliquer que le syndicat Action police CFTC ait demandé que l'armée soit envoyée à Clichy sous bois?
 
La vérité c'est qu'une étincelle peut mettre le feu à la prairie. Et que tous les dominants ont peur.
 
Dans la synthèse d'un rapport dévoilée par Le Figaro du jeudi 27 octobre, la direction générale de la gendarmerie nationale (DGGN) dresse la carte des "banlieues à risques" où les gendarmes sont appelés à intervenir et qui montre certaines villes de taille moyenne peuvent également être l'étincelle (comme Rillieux-la-Pape dans le Rhône, Vitry-le-François dans la Marne, Villefontaine en Isère, Méru dans l'Oise, etc.)
 
La bourgeoisie dans son ensemble tremble car elle sait que c'est le calme qui précède avant la tempête.
 
Les masses veulent la révolution, et osent chaque jour un peu plus aller en ce sens, à travers la barbarie capitaliste quotidienne.
 
Pour le PC (MLM), octobre 2005
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