15 Jan 2009

Les violences à la fin de la manifestation parisienne en solidarité avec la Palestine et la ligne de « diviser pour régner »

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Des violences ont eu lieu samedi 3 janvier 2009 à la fin de la manifestation parisienne en solidarité avec la Palestine, dans le cadre de la la tentative d'aller en direction de l'ambassade de l'Etat israélienne.

Officiellement, des projectiles ont été lancé sur ce que les médias appellent les forces de l'ordre, trois véhicules ont été incendiés et treize dégradés; cinq commerces ont été dégradés ou vandalisés, avec bris de vitrines, et deux ont été pillés.

Ce n'est pas un fait divers. Ces violences ont eu un grand sens politique, au point que même l'extrême-droite prétendument « anti-raciste » et « ethno-différentialiste » s'en est dissociée!

Pourquoi cela? Quelle est la situation?

En fait, l'Etat français tente d'éviter que la conscience politique des masses populaires de France ne progresse à partir de la juste colère provoquée par l'intervention israélienne à Gaza.

Alliot-Marie a donc souligné qu'il s'agissait de « préserver l'unité nationale », et jouant la carte religieuse afin de « diviser pour régner », elle « appelé les représentants des institutions juives et musulmanes à une particulière vigilance envers les principes républicains. »

Ces représentants suivent naturellement parfaitement les ordres de la bourgeoisie française.

Richard Prasquier, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), l'organisme réactionnaire généré par l'Etat français pour « gérer » la communauté juive, est donc allé dans le même sens et affirmé qu'il était « absolument inconcevable -inconcevable- que le conflit israélo-palestinien se transporte en France. (...)
Il n'y a aucune raison que la France vive le conflit israélo-palestinien. C'est quelque chose qui a failli survenir il y a huit ans au début de l'Intifada, il n'est pas question que cela recommence. »

Ainsi, la communauté juive se voit automatiquement attribué une direction (le CRIF) et une position politique (le soutien sioniste à l'Etat israélien).

On a la même chose mais de manière inversée avec le Conseil français du culte musulman, crée en 2003 à l'initiative de l'Etat français.

De la même manière que le CRIF transforme la minorité nationale juive en minorité religieuse, le CFCM tente de neutraliser la minorité arabe en l'enfermant dans une dimension religieuse sans dimension de libération nationale arabe.

Le CFCM affirme ainsi que « L'ensemble des musulmans de France ont exprimé de manière unanime et pacifique leur indignation face à cette intolérable injustice dont souffre tout le peuple palestinien ».

Une protestation de façade pour dévier la juste indignation des masses en un réformisme pro impérialiste: « Le CFCM souhaite que les efforts du président de la République en faveur de la paix et de la stabilité dans cette région du monde, chargée d'une histoire commune, seront couronnés de succès pour le bien des populations civiles sur place. »

Voilà la pratique de « diviser pour régner » que les violences de la fin de la manifestation sont venues perturber!

La ligne de la bourgeoisie est de pousser à l'affrontement intercommunautaire de basse intensité, pas à ce que son propre Etat se retrouve « victime » d'une mobilisation populaire!

Et c'est là qu'on voit le véritable visage des fascistes, comme par exemple le Mouvement des Damnés de l'Impérialisme, qui prône l'affrontement avec les « sionistes », terme masquant en fait l'antisémitisme.

Ce mouvement qui se prétend très radical et jusqu'au boutiste contre les sionistes... se dissocie des violences: « Même si la violence ne peut être encouragé, on ne peut que comprendre la colère d’une grande partie de la jeunesse des quartiers. »

Pas très étonnant quand on connaît la position de ce mouvement sur les incendies de voitures de la Saint Sylvestre: « Un véritable camouflet pour le pouvoir, qui incite Nicolas Sarkozy a demandé l’interdiction de passer le permis de conduire pour les incendiaires tant que ces derniers n’auront pas totalement indemnisé leurs victimes.
Une mesure qui sur le principe ne choque pas outre mesure le MDI, l’incendie de voitures n’ayant jamais tenu lieu d’acte subversif. »

Se dissocier du « désordre » dès que l'Etat est attaqué: voilà la ligne des fascistes, qui ne sont que l'appendice de la politique impérialiste de « diviser pour régner ».

Mais la colère populaire fait tomber les masques! Et elle brisera la politique de « diviser pour régner »!

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