3 oct 2017

«Écriture inclusive» dans les manuels scolaire et à l'université : une offensive du post-modernisme

Submitted by Anonyme (non vérifié)

L'université François-Rabelais de Tours a-t-elle été prise d'assaut par l'ultra-gauche ? Ou bien ne serait-ce pas plutôt l'ultra-gauche qui dit la même chose que les institutions ?

Car en cette rentrée 2017, cette université a réalisé un étonnant triptyque :

-  la carte d'étudiant ne contient plus nom ni prénom, mais simplement un « nom d'usage » afin de satisfaire les « choix identitaires » ;

-  l’université prépare l’installation de toilettes « non genrées » ; 

- utilisation de l'« écriture inclusive » par l'administration, ce qui donne des messages commençant par : « chèr.e.s étudiant.e.s ».

L'université explique cela en disant :

« Quelle qu'en soit la raison, un étudiant.e ne doit pas se sentir isolé.e.

Alertée par un.e étudiant.e transgenre, l’université a pris conscience des problèmes causés par la différence entre une identité administrative et une identité propre.

La présidence de l’université a mobilisé les services pour mettre en place une série de mesures permettant à chacun de vivre sa vie étudiante sans discrimination ni jugement, quels que soient son genre et son choix de prénom. »

Lien vers le dossier : Défense et illustration de la langue françaiseC'est un excellent exemple : en apparence, on a l'ouverture d'esprit, l'acceptation démocratique.

En réalité, on a le rouleau compresseur du post-modernisme dans tout ce qu'il a d'anti-démocratique et de cosmopolite.

Il ne faudrait plus rien critiquer, tout accepter ; ne plus dire donc qu'être prostituée est un malheur, une catastrophe, une humiliation, une dégradation, mais au contraire respecter et soutenir les « travailleuses du sexe ».

C'est l'idéologie post-moderne à l'assaut du quotidien.

Cela ne veut pas dire que la source démocratique n'est pas réelle. D'ailleurs, on peut tout à fait concevoir que le fait que le masculin l'emporte dans la langue française soit quelque chose de déplaisant.

Cependant, une langue ne se fabrique pas, elle est le produit d'une longue évolution, elle est portée par une population, une culture nationale. On ne peut pas décréter, par conséquent, sa modification. Toute tentative est un échec, au mieux, une contribution au post-modernisme, au pire.

D'ailleurs, l'« écriture inclusive » a quasiment 25 ans de retard, ce qui en dit long !

Le mouvement autonome allemand avait ainsi embrayé là-dessus, dès le début des années 1990, et la revue Front Social en France avait suivi un temps à ses débuts à la même époque, ce qui donne par exemple : « soyons tous et toutes militantEs ».

Une telle démarche s'est forcément vite avérée impraticable et abstraite ; quiconque est sincèrement révolutionnaire voit très rapidement que cela ne tient pas debout. C'est comme le nationalisme breton : en surface, cela a l'air très sympa, mais c'est au mieux vide, au pire rétrograde.

Quand on veut être révolutionnaire, on accepte d'être démocrate, car la révolution est celle du peuple. On s'adresse à tout le monde, on parle comme tout le monde et, de plus, on comprend que l'histoire est celle justement du peuple, de tout le monde.

On ne cède alors pas au subjectivisme, on en saisit la valeur et on le dénonce, rien de plus logique.

Liste des articles sur la grande question : De l'héritage culturel national

Quand on veut avancer, on doit suivre soit le matérialisme dialectique, soit le mouvementisme post-moderne et son subjectivisme. Pour la langue, cela amène à faire un choix : ou bien on respecte la langue comme un héritage national-démocratique, ou bien on pratique le jeu de massacre en plaquant dessus des revendications en apparence démocratiques, postmodernes en réalité.

Ce n'est pourtant pas le langage, un simple outil, qui décide de la réalité. La langue n'est pas une « structure » qui jouerait sur les gens et la société. Pour le matérialisme dialectique, c'est une infrastructure, pas une superstructure. La preuve, prolétaires et bourgeois parlent la même langue.

La prétention « progressiste » de la société impérialiste est telle par contre qu'elle considère inversement que c'est le cas : la langue est pour elle une idéologie. Son but, en pratique, est surtout de dynamiter l'héritage national-démocratique, individualiser d'un côté, mondialiser de l'autre.

C'est la même raison qui fait qu'au collège, il n'y a en français plus de liste officielle de grands écrivains de référence. Ce n'est plus le nivellement par le bas, mais la déculturation au service du capitalisme où tout est individu.

Plus de culture générale, plus d'universalisme : que le petit moi, le subjectivisme. C'est la barbarie capitaliste.

D'où, par conséquent, l'écriture inclusive, qui donne des choses comme : « les Français·es sont divisé·es ». Les éditions Hatier viennent de sortir un manuel scolaire de CE2 où on lit ainsi :

« Grâce aux agriculteur·rice·s, aux artisan·e·s et aux commerçant·e·s, la Gaule était un pays riche »

Lien vers le dossier : La tragédie classique françaiseC'est d'une telle lourdeur que c'est à se demander si les partisans de l'« écriture inclusive » ont déjà lu un roman dans leur vie. C'est anti-démocratique, c'est une initiative par en haut qui fait de la langue quelque chose de mort, de formel, d'inexpressif.

Là où, justement, nous voulons la rendre de nouveau vivante, par le matérialisme dialectique.

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