31 oct 2017

Editorial du 31 octobre 2017

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Il y a 500 ans précisément, Martin Luther placardait ses fameuses thèses. Ce fut un événement d'une portée progressiste mondiale. Car l'une de nos affirmations matérialistes historiques tout à fait spécifiques tient justement à l'affirmation de la valeur historique du protestantisme.

Cette religion a été résolument progressiste, de par sa charge anti-féodale ; son échec a conditionné les mentalités françaises qui restent imprégnées, voire saturées de valeurs catholiques.

On ne saurait considérer, en effet, que l'échec historique du protestantisme au XVIe siècle est comme « effacé » par le XVIIe siècle du classicisme et le XVIIIe siècle des Lumières. Au contraire : ces épisodes ont été parfaitement progressistes, mais se situent dans le cadre d'un compromis visant à compenser l'échec du protestantisme.

Pour preuve, le capitalisme se déployant réellement entièrement lors de sa période progressiste a fait de Jean Calvin la figure française historique dont l'impact idéologique et culturel mondial a été le plus puissant.

C'est en ce sens que nous publions le dossier sur Martin Luther, à l'occasion des 500 années de la Réforme. Cela a été un événement d'une importance majeure dans l'histoire du monde, se positionnant entre la révolte hussite et taborite en Bohème, première affirmation protestante, et le calvinisme, point culminant du protestantisme dans son affirmation anti-Vatican et anti-féodale.

C'est là une contribution de plus au matérialisme historique en général, mais aussi indirectement à la compréhension de la France. Car quelle a été, entre autres, la conséquence de l'échec protestant au XVIe siècle ?

Tout simplement, une conception pragmatique de l'individu. Celui-ci récuse l'adoption d'une morale stricte, au profit d'une hypocrisie associée à l'esprit de confession. Il éprouve une fascination pratiquement morbide pour le pouvoir central, qu'il dénonce pour paradoxalement assumer de ne rien assumer à son échelle individuelle.

L'échec du calvinisme, en France, c'est l'échec du sens des responsabilités. Des responsabilités tant sociales que sur le plan de la vie intérieure, de son intégrité psychologique.

L’individualisme anarchisant, le symbolisme, le surréalisme, l'existentialisme ne sont qu'une sorte de fuite en avant pour tenter de reconnaître la complexité de la psychologie humaine, simplifiée à l'extrême par un catholicisme menteur et démagogue.

Être communiste, c'est saisir l'importance de ce tournant du XVIe siècle, où l'affirmation de l'autonomie morale de l'individu a échoué en France, au profit d'un État-tampon et d'une Église servant de confessionnal national.

C'est un point essentiel de la compréhension de l'histoire de la Nation française, de ses mentalités, de ce qu'il faut rectifier ou révolutionner pour aller à la révolution !

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