Jacques Doriot

26 oct 2014

Ainsi, le Parti Populaire Français a comme objectif un fascisme français, la réconciliation des classes au nom du seul intérêt national, et cela de manière agressive. Jacques Doriot exprimera ainsi, en 1938, sa fascination pour Adolf Hitler et sa « révolution », dans « Refaire la France » :

« La révolution hitlérienne a redonné à l'Allemagne son autorité, son prestige, sa liberté, sa force (…). Cette révolution nationale populaire, comme toutes les révolutions, est fière de son œuvre (…).

Il semble que la France n'ait pas réalisé complètement l'événement considérable qu'a été l'arrivée au pouvoir des nazis : victoire contre le bolchevisme, victoire plus lente, mais non moins décisive, contre les vieilles forces traditionnelles de l'Allemagne ; victoire pacifiste contre les traités de paix et leurs défenseurs (…)... »

24 oct 2014

Une fois le « Parti Populaire Français » lancé, Jacques Doriot modifia lentement mais sûrement son discours officiel. Il passa du « soutien » aux revendications ouvrières de 1936 à la critique d'une manipulation par les communistes. Il se posa en défenseur des classes moyennes ; en juin 1936, il avait déjà appelé à protéger les petites entreprises, et s'était posé en « intermédiaire » pour les négociations. Les adhérents du « Parti Populaire Français » lui doivent un « serment de fidélité », que voici :

« Au nom du peuple et de la patrie, je jure fidélité et dévouement au « Parti Populaire Français », à son idéal, à son chef. Je jure de consacrer toutes mes forces à la lutte contre le communisme et l'égoïsme social. Je jure de servir jusqu'au sacrifice suprême la cause de la révolution nationale et populaire d'où sortira une France nouvelle, libre et indépendante. »...

23 oct 2014

Jacques Doriot profite des événements de février 1934 pour rompre avec le Parti Communiste. Il se lance en effet dans une campagne pour un comité d'action avec le Parti Socialiste, sur une base antifasciste.

Cela reviendrait à liquider l'identité du Parti, ce qui arrangerait Jacques Doriot qui doit faire face à la bolchevisation du Parti et à sa progression idéologique. Déjà, deux autres opportunistes ont été éjectés au début des années 1930, qui auront le même parcours que lui par la suite mais feignaient de leur côté l'accord idéologique avec l'Internationale Communiste, Henri Barbé (qui dirigeait le Parti) et Pierre Celor (s'occupant de l'appareil)...

22 oct 2014

La figure de Jacques Doriot est très connue ; elle est présentée le plus communément de la manière suivante : figure communiste, il aurait prôné l'unité antifasciste entre communistes et socialistes, ce qui l'aurait amené à être exclu. Déçu, il devint anti-communiste, chef d'une troupe de « collabos », lui-même n'hésitant pas à participer militairement à la lutte de l'armée allemande contre l'URSS.

Une telle vision est, bien entendu, typiquement bourgeoise, et malheureusement, il n'y a pas eu d'analyse matérialiste dialectique jusqu'à présent. En fait, le premier point à noter est qu'il est absurde de prétendre que Jacques Doriot voulait l'unité antifasciste. En réalité, il voulait liquider le Parti Communiste dans une unité avec les socialistes, au nom de l'antifascisme...

17 oct 2014

Les trotskystes ne sont pas les seuls à s'opposer au Front populaire et à la Résistance : à la même époque, on trouve les « néo-socialistes ». Ceux-ci sont issus de la SFIO, et leur chef de file est Marcel Déat, auteur notamment de Perspectives socialistes publié en 1930.

Mais on trouve également tout le courant porté par Paul Faure au sein de la SFIO, et formant à peu près 40 % de ce parti. A cela s'ajoute tout un courant ayant quitté le Parti Communiste français sous l'impulsion de Jacques Doriot...

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