Stéphane Mallarmé

31 juil 2015

L'intervention « poétique » de Stéphane Mallarmé et de Guillaume Apollinaire eut un franc succès dans la nouvelle génération d'artistes parisiens suivant immédiatement celle ayant porté le décadentisme-symbolisme. Une « poétique » apparaît, simplement subjectiviste, sans prétention idéaliste comme dans le décadentisme-symbolisme : la bourgeoisie décadente ne fait plus semblant d'avoir des valeurs idéales qu'elle porterait ou chercherait à atteindre. C'est le règne du libéralisme, c'est le culte de l'individu. 

Guillaume Apollinaire tenta même de réaliser une pièce de théâtre « moderne » ; intitulé Les Mamelles de Tirésias, elle fut présentée comme un « drame surréaliste » à l'initiative du poète Pierre Albert-Birot, qui privilégiait cela à « drame surnaturaliste »...

29 juil 2015

Le décadentisme-symbolisme consistait en une construction idéologique sur une base sociale très précise : celle de la belle époque. Mais cette base capitaliste passait à l'impérialisme, débouchant sur la terrible, sanglante première guerre mondiale.

Il va de soi que l'attitude des décadentistes-symbolistes devait évoluer. La quête d'idéal, correspondant au rêve de tranquillité de la bourgeoisie s'imaginant pouvoir vivre éternellement dans le confort, devait nécessairement disparaître...

23 juil 2015

Paul Verlaine n'a pas fait que donner un socle au culte d'Arthur Rimbaud, il a également systématisé le symbolisme à la française au moyen du concept des « poètes maudits ». Il s'agit là du titre de deux éditions, en 1884 et 1888, présentant dans trois longs articles des œuvres ainsi que leurs auteurs, mis en avant comme incompris mais exceptionnels, etc.

On y retrouve tout d'abord Tristan Corbière, Arthur Rimbaud et Stéphane Mallarmé, à qui sont ajoutés ensuite Marceline Desbordes-Valmore, Villiers de l'Isle-Adam et Pauvre Lelian (anagramme de Paul Verlaine)...

12 juil 1907

Tel que paru dans la revue Cosmopolis en 1897.

Désireuse d’être aussi éclectique en littérature qu’en politique et de se justifier contre le reproche qu’on lui a fait, de méconnaître la nouvelle école poétique française, la rédaction de Cosmopolis offre à ses lecteurs un poème inédit de Stéphane Mallarmé, le maître incontesté de la poésie symboliste en France. Dans cette œuvre d’un caractère entièrement nouveau, le poète s’est efforcé de faire de la musique avec des mots. Une espèce de leit-motif général qui se déroule constitue l’unité du poème : des motifs accessoires viennent se grouper autour de lui. La nature des caractères employés et la position des blancs suppléent aux notes et aux intervalles musicaux. Cet essai peut trouver des contradicteurs : nul ne méconnaîtra le singulier effort d’art de l’auteur et ne manquera de s’y intéresser. — Note de la Rédaction ...

3 juil 1902

Stéphane Mallarmé : Symphonie littéraire

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Muse moderne de l’Impuissance, qui m’interdis depuis longtemps le trésor familier des Rhythmes, et me condamnes (aimable supplice) à ne faire plus que relire, ― jusqu’au jour où tu m’auras enveloppé dans ton irrémédiable filet, l’ennui, et tout sera fini alors, ― les maîtres inaccessibles dont la beauté me désespère ; mon ennemie, et cependant mon enchanteresse aux breuvages perfides et aux mélancoliques ivresses, je te dédie, comme une raillerie ou, ― le sais-je ? ― comme un gage d’amour, ces quelques lignes de ma vie écrites dans les heures clémentes où tu ne m’inspiras pas la haine de la création et le stérile amour du néant. Tu y découvriras les jouissances d’une âme purement passive qui n’est que femme encore, et qui demain peut-être sera bête...

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