29 aoû 2012

L'ex-femme de Marc Dutroux au couvent : un coup de maître sur le plan culturel

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Ce qui s'est passé en Belgique est très significatif, et éclaire le travail que nous faisons. En effet, l'ex-femme du criminel Marc Dutroux, est sorti après 16 années de prison (elle avait été condamnée à 30 ans).

Elle est sortie dans une grande orchestration idéologique, puisqu'elle rejoint un... couvent.

La raison en serait « l'hospitalité monastique » et le « principe de miséricorde » des 11 soeurs clarisses à Malonne, non loin de la ville de Namur. Les clarisses sont un ordre (« l'ordre des Pauvres Dames »), institué par sainte Claire d'Assise au 13ème siècle.

C'est là un formidable coup de maître, un coup tactique absolument formidable de la réaction en Belgique. L'Eglise, par cette action, parvient à se replacer au cœur de la société en se donnant une apparence « humaniste », avec bien entendu un contenu totalement réactionnaire.

Voici ce qu'a expliqué l’abbesse du couvent, soeur Christine : « Madame Martin est un être humain capable, comme pour nous tous, du pire et du meilleur (...) Nous croyons donc que tabler sur le meilleur d’elle-même n’est pas de l’inconscience de notre part. »

Voilà qui est très intelligent et très subtil. L’Église parvient à affirmer qu'elle « croit » en les humains, tout cela pour dire qu'en fait elle n'y croit qu'à moitié, car comme l'explique la religion, les humains sont mi-anges mi-bêtes.

Cela signifie que, forcément, une partie des masses va être happée par cet appel « humaniste » de l'Eglise, et ce d'autant plus qu'il y a une grande colère envers l'ex-femme de Marc Dutroux, qui a participé aux séquestrations et est considérée comme « la femme la plus haïe de Belgique. »

On est ici coincé entre le marteau populiste et l'enclume religieuse, et ceci est inévitablement orchestré d'une main de maître par l'idéologie dominante.

L'Eglise joue le rôle de pourvoyeuse d'un opium du peuple dans une société de haine, où le mal pourrait se cacher n'importe où. Sur le plan idéologique et culturel, l'accueil de l'ex-femme de Marc Dutroux est excellent pour la réaction.

Ce qui doit nous amener à bien saisir une chose, pour nous en France.La France est le pays de l'Encyclopédie, ce n'est pas un simple pays où l'on peut arriver, gueuler, et arriver à quelque chose. Bien entendu, extrême-droite et anarcho-syndicalistes ont cela en commun de penser que cela pourrait être le cas.

Mais rien n'est plus faux, et voilà pourquoi la vaste majorité reste outrageusement mollassonne dans un conformisme soumis à la bourgeoisie, et cela depuis plusieurs décennies, à part quelques crises épisodiques. Même mai 1968 n'a par ailleurs pas réellement modifié cela.

La seule force véritable révolutionnaire qui ait réussi à attirer l'attention et le soutien d'une vaste partie de l'opinion publique et des masses, c'est le Parti Communiste français.

Trop souvent, cette réalité est expliquée, de manière arbitraire et abstraite, par l'explication comme quoi cela serait un effet de la Résistance. C'est totalement faux. Après que le Parti Communiste ait été fondé en tant que Section Française de l'Internationale Communiste, il y a eu un énorme travail de fusion avec la société.

Au départ, il y a eu du mal, mais après ce fut une réussite énorme, notamment avec le Front Populaire.

Et pourquoi cette réussite ? Parce que le Parti Communiste avait une culture, une idéologie : il n'y avait aucun aspect de la société française sur lequel il n'avait pas son avis. Dans les sciences, dans les arts, le Parti avait son point de vue.

Sans cela, on ne peut pas vaincre la social-démocratie et ses syndicats, ni l'Eglise, avec ses églises, ses figures « de gauche » (Gaillot, abbé Pierre), ses médias (le Monde, Télérama...), sans parler de la droite « classique » (avec le Figaro, RTL, etc.), de l'extrême-droite, etc.

Ce qui s'est passé en Belgique avec l'ex-femme de Dutroux arrive également en France, et ce de manière ininterrompue, depuis le début du 19ème siècle. La réaction se pose en bastion de la civilisation, en seule force capable de défendre la culture.

Qui ferait confiance à Lutte Ouvrière ou à Poutou pour protéger le patrimoine historique et culturel de la France, sans même parler de lui faire passer un cap, de lui faire faire un saut qualitatif ?

Les fascistes sont tout à aise pour arriver en prétendant représenter la culture, alors que l'extrême-gauche est un appendice décadent de la social-démocratie !

Voilà pourquoi, conformément aux enseignements des cinq classiques du communisme sur la question culturelle, nous luttons pour l'établissement de la base culturelle et idéologique capable de dynamiter le verrou réactionnaire et de porter le contenu révolutionnaire, une fois que les masses se seront arrachées aux démarches réactionnaires.

Les masses doivent vaincre leur nostalgie, et nous communistes devons produire la culture porteuse d'avenir : telle est la tâche de notre époque, la construction de cette Pensée révolutionnaire adaptée aux conditions concrètes de la France, condition obligée pour que s'établisse la Guerre Populaire !

« Nous ne sommes pas d'accord avec ceux qui donnent à la littérature et à l'art une importance tellement exagérée qu'elle devient une erreur, mais nous ne sommes pas d'accord, non plus, avec ceux qui sous-estiment leur importance.

La littérature et l'art sont subordonnés à la politique, mais ils exercent, à leur tour, une grande influence sur elle. La littérature et l'art révolutionnaire font partie de l'ensemble de la cause de la révolution, dont ils constituent une petite roue et une petite vis.

Certes, au point de vue de la portée, de l'urgence et de l'ordre de priorité, ils le cèdent à d'autres parties encore plus importantes, mais ils n'en sont pas moins une petite roue, une petite vis du mécanisme général, une partie indispensable à l'ensemble de la cause de la révolution.

La révolution ne peut progresser et triompher sans la littérature et sans l'art, fussent-ils parmi les plus simples, parmi les plus élémentaires. » (Mao Zedong, Interventions aux causeries sur la littérature et l'art)

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