14 mai 2013

PSG au Trocadéro et contradictions inter-bourgeoises françaises

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le club de football du Paris Saint-Germain, depuis une dizaine d'années, a largement élargi ses assises populaires, notamment en banlieue. Une des expressions de cela a été l'affrontement entre la tribune Boulogne, d'idéologie nationaliste et de culture hooligan ou ultra, avec la tribune Auteuil, d'idéologie hétéroclite et pareillement de culture hooligan ou ultra.

Il était donc inévitable qu'apparaissent des centaines de jeunes issues des classes populaires (ainsi que les ultras de la tribune Auteuil, mis de côté par le PSG) dans le rassemblement de 15 000 personnes à la place du Trocadéro à Paris pour fêter le PSG ayant remporté le championnat de France, ce qui était attendu « depuis 19 ans » de la part de gens ayant une vingtaine d'années, ce qui n'est pas le dernier des paradoxes.

Car l'autre grande chose derrière le débordement ayant eu lieu au Trocadéro, ce sont « les Qataris. » Ce terme désigne l'oligarchie du Qatar qui pratique le « soft power » en investissant dans des pays impérialistes, afin de se coller à eux et de se maintenir.

Une partie de la bourgeoisie française trouve cela très bien, car elle pense que cela renforce la France. Mais une autre partie est hostile à cela. L'intervention au Mali contre des islamistes... soutenus par le Qatar est un exemple de cela.

Si on y ajoute la pseudo « révolution syrienne » qui n'existe que dans l'imaginaire anarcho-trotskyste, et qui est un coup organisé par une série de puissances impérialistes et de pays semi-coloniaux semi-féodaux expansionnistes comme le Qatar, contre d'autres (la Russie, l'Iran, la Chine, etc.), on voit à quel point le contexte est explosif.

On ne peut donc qu'être « étonné » que le dispositif policier ait été si léger alors qu'il était inévitable que l'euphorie de la « victoire » allait amener des milliers des jeunes sur une place avec des travaux. Qu'on eut voulu couler la tentative qatari de célébrer un « triomphe » avec la tour Eiffel à quelques centaines de mètres, qu'on ne s'y serait pas pris autrement.

Car, que penser des propos de Bernard Boucault, le préfet de police de Paris, qui a explique que : « Il n'y aura plus de manifestation festive sur la voie publique pour le PSG » ?

Il s'agit très clairement d'une volonté de « remettre à sa place » le PSG, alors que de l'autre côté l'oligarchie qatarie a dépensé des millions pour un club parisien glamour, mais aussi pour avoir une fraction capitaliste à ses côtés.

Rappelons que nous avons parlé des « investissements » qataris en banlieue, et là la problématique saute aux yeux : l'oligarchie qatari veut se présenter comme l'aile arabe « moderniste » sur le plan économique, avec un islam ultra-traditionnel derrière, et le PSG est une carte pour toucher les masses populaires arabes.

Marine Le Pen, qui représente une fraction de la bourgeoisie qui veut la jouer « solo », a ainsi attaqué la « razzia », terme arabe désignant une incursion rapide pour prendre du butin et s'enfuir.

 

« Communiqué de Presse de Marine Le Pen, Présidente du Front National

A l’occasion de la célébration du titre du PSG, des déferlements de racailles ont saccagé le cœur de Paris.

Des barbares qui n’ont rien à voir avec les supporters du club sportif ont fait d’innombrables victimes, riverains, commerçants, touristes.

Cette razzia commise en toute impunité était pourtant prévisible. Elle est la conséquence de l’indigence du ministre de l’intérieur, Manuel Valls, qui aurait dû interdire ce rassemblement, au vu des débordements qui avaient déjà eu lieu la veille. Le problème de ce ministre de l’Intérieur, c’est que, comme ses tristes prédécesseurs de l’UMP, il cultive un véritable laxisme d’Etat.

Ces émeutes urbaines nous rappellent en effet que depuis celles de 2005, rien n’a été réglé, et que la France est assise sur un volcan : à n’importe quel moment, la situation peut exploser et l’ultraviolence se déchaîner contre les honnêtes gens.

Il n’est manifestement plus possible d’organiser le moindre événement dans les grandes villes de France, la population étant à la merci de racailles que les pouvoirs successifs, de droite comme de gauche, loin de neutraliser, s’évertuent à protéger par idéologie.

Marine Le Pen appelle à un sursaut face à cette gangrène : il faut sévir et appliquer la tolérance zéro contre ces racailles qui se croient tout permis sur notre territoire. »

 

Encore plus parlant était ce communiqué d'octobre 2012, qui traite justement de cette question de l'influence du Capital qatari :

 

« Communiqué de Presse d’ Eric Domard, Conseiller au sport de Marine Le Pen

Détenu par des fonds qataris depuis 2011, le Paris-Saint Germain est-il encore un club français ou devient-il sous la férule de ses nouveaux dirigeants, un vecteur de l’entrisme de l’émirat islamique en France ?

La question se pose au vu des mesures communautaristes prises par son président Nasser al-Khelaïfi, de proposer une version en arabe du site officiel du PSG : http://ar.psg.fr/ et à la volonté exprimée dans les colonnes du quotidien algérien le Buteur de recruter des joueurs arabes.

Cette politique par essence discriminatoire se fera au détriment de la formation des jeunes joueurs locaux qui doit rester une priorité des clubs professionnels.

Par ailleurs, elle ouvre la porte au principe des quotas contraire à l’esprit même de sélection qui ne doit prendre en compte que les critères sportifs et compétitifs.

Le Front National dénonce cette dérive communautaire inquiétante initiée par un pays, soutien affiché des mouvements djihadistes, qui après les banlieues investit le monde du sport pour des raisons pour le moins obscures et ce avec la bénédiction de l’UMP et du PS

Il en appelle à une nouvelle réglementation dans le processus d’acquisition des clubs sportifs qui doit imposer la présence d’investisseurs locaux à hauteur de 50%.

Tout club devant être perçu comme appartenant au patrimoine sportif de la ville à laquelle il est rattaché. »

 

Tout cela montre comment le capitalisme français est en crise : ses fractions se retrouvent ouvertement en concurrence, entre Sarkozy soutenant le PSG qatari et d'autres qui tentent de lui mettre du bâton dans les roues, voire de le rejeter.

Et les masses populaires sont prisonnières de ce jeu malsain, étant mobilisées dans un sens comme dans l'autre...

Publié sur notre ancien média: 
Rubriques: