18 nov 2011

RIM, CoRIM, MRI... ?

Submitted by Anonyme (non vérifié)

RIM, CoRIM, MRI, PCR des États-Unis, Comité Sol-Pérou, MPP... A l'extrême-gauche, on ne connaît pas ces termes, ce qui est logique : le maoïsme est toujours resté marginal. Sur Voie Lactée nous avons publié récemment plusieurs articles parlant de cela et nous allons continuer car le maoïsme se reconstruit sur le plan international.

 

Pour faciliter la compréhension de tout cela, faisons ici un petit aperçu global, sans forcément rentrer trop dans les détails.

 

En France, le maoïsme est au point mort depuis le début des années 1970, avec la fin de la Gauche Prolétarienne. Lorsque celle-ci a implosé, les derniers restes sont partis dans une logique spontanéiste, contribuant positivement au mouvement autonome, mais sombrant parfois dans le syndicalisme révolutionnaire le plus anti-politique.

 

Mais le maoïsme n'est pas mort pour autant sur le plan international. En fait, la plupart des organisations maoïstes se sont très vite cassées la gueule, en raison de certaines tendances au gauchisme. Cependant, ce n'est pas vrai pour tous les pays, et qui plus est même après les premiers échecs, il y a eu reconstruction et redémarrage. La France a été une exception notable.

 

Et au Pérou, le maoïsme a été analysé scientifiquement, les fondements étaient très solides : lorsqu'en 1980, le Parti Communiste du Pérou lance la guerre populaire, le succès est fulgurant, au point que les médias du monde entier parleront du « sentier lumineux » maoïste « massacrant » le peuple péruvien.

 

C'est alors que se construit une structure internationale maoïste, appelé « Mouvement Révolutionnaire Internationaliste », ou MRI. Parfois est utilisé l'acronyme « RIM » en raison de l'expression anglaise (Revolutionary Internationalist Movement).

 

On y trouve notamment le PCP et le Parti Communiste Révolutionnaire des USA. C'est ce dernier parti, avec le Parti Communiste Révolutionnaire du Chili, qui est même à l'origine du MRI.

 

Et c'est lui qui contrôle le Comité du MRI, qui publie la revue « Un monde à gagner » en plusieurs langues.

 

En France, au milieu des années 1990, il n'y avait que quelques personnes distribuant la revue « Un monde à gagner », autour d'une personne d'Asie du Sud-Est.

 

Le maoïsme profita cependant par la suite de deux structures : tout d'abord, les personnes sympathisant avec les deux organisations maoïstes de Turquie : le TKP/ML et le TKP(ML).

 

Ensuite, le Comité Sol-Pérou, qui organisait la solidarité avec la guerre populaire au Pérou et trouvait un très large écho dans la communauté péruvienne à Paris.

 

Le MRI avait de plus en plus d'écho dans le monde, sa plate-forme (disponible dans nos archives sur cette page) était très étudiée et en 1993, le MRI levait la bannière du marxisme-léninisme-maoïsme (au lieu de simplement « marxisme-léninisme pensée Mao Zedong »).

 

A partir de là, le maoïsme devenait une très grande force. Mais comme l'ont souligné les camarades d'ODC de l'Etat espagnol, l'arrestation du président Gonzalo a chamboulé le tout.

 

Les forces révisionnistes au sein du MRI l'ont de plus en plus emporté, le CoRIM devenant leur serviteur. Si l'on remonte loin dans le passé, dans les années 1990 en France, le CoMRI avait mené une discussion avec la revue Front Social, mais évidemment le CoMRI n'était pas intéressé par renforcer le maoïsme dans chaque pays.

 

Le CoMRI refusait de dénoncer la fraction pro-capitulation au Pérou, il soutenait de plus en plus les thèses « post-maoïstes » du PCR des Etats-Unis, il était gangrené par les forces révisionnistes au sein du Parti Communiste du Népal (maoïste) et leurs alliés, comme le PCR du Canada.

 

Cette dernière organisation n'a par exemple jamais fait partie du MRI, ce qui ne l'a pas empêché, au milieu des années 2000, d'envoyer un France un activiste pour « construire le Parti » et ce en étroite collaboration avec un cadre népalais présent en Europe...

 

Le CoMRI, basé surtout à Londres (autour de Sarbedaran, une structure iranienne) et à Berlin (autour du TKP-ML Maoist Merkezi, non présent en Turquie en fait), menait une sorte de jeu étrange, où le but était de s'approprier du pouvoir au sein d'une structure qui, théoriquement, devait devenir « énorme » avec la victoire au Népal.

 

Naturellement, l'histoire ne s'est pas déroulée ainsi. Le MRI s'est ratatiné jusqu'à l'implosion, les révisionnistes du Népal balançant même par dessus bord un MRI bien encombrant finalement.

 

Le résultat est que le PCR des États-Unis fait totalement bande à part, célébrant un post-maoïsme. Le Mouvement Populaire Pérou, qui soutient la Guerre Populaire au Pérou à l'extérieur de ce pays, n'a pas mené de combat ouvert, préférant organiser par derrière des structures satellites lui étant totalement subordonnées.

 

Ne reste alors pratiquement que deux tendances : une pour qui le maoïsme est une sorte de spontanéisme pro-révolte, sans réelle base marxiste. C'est la tendance autour du Parti Communiste Maoïste d'Italie et de sa revue « internationale » Maoist Road, critiquée récemment par les camarades du Bangladesh.

 

Et l'autre tendance est un rassemblement très épars d'organisations refusant catégoriquement le révisionnisme de Prachanda et considérant le maoïsme comme une science.

 

Et les deux tendances affirment qu'elles vont reconstruire une structure maoïste internationale. C'est cela qui va être un critère déterminant pour savoir laquelle avait raison.

 

En sachant que la première tendance est déjà davantage unifiée, mais que ses fondements idéologiques sont pratiquement vides, et que si la seconde est composée d'organisations ayant des situations très diverses, on y retrouve les mêmes exigences et la même affirmation du maoïsme comme science.

 

Bien entendu donc, la première tendance se ratatine, la deuxième se renforçant chaque jour.

 

Telle est, grosso modo, la situation, qui ne peut être que temporaire.

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