5 sep 2016

Les agressions sur les personnes chinoises à Paris et la question du racisme

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le racisme n'est jamais ce qu'on appelle, en termes matérialistes dialectiques et historiques, une infrastructure, mais toujours une superstructure.

Le mode de production capitaliste n'est nullement raciste en soi : il ne fait que valoriser le capital et peu lui importe que ceux et celles qui le valorisent soient des hommes, des femmes, des blancs, des noirs, des jaunes, etc. Les publicités de Microsoft, de la FIFA ou de Benetton l'indiquent assez clairement.

Qu'est-ce qui produit le racisme, alors ? Deux choses : tout d'abord, c'est un poison impulsé pour diviser les masses, ensuite c'est issu de la concurrence entre différents secteurs économiques, le racisme étant utilisé pour galvaniser au service d'une mobilisation dans un sens « utile ».

On en a un exemple flagrant en région parisienne, avec les 500 plaintes déposées par des personnes d'origine chinoise depuis le début de l'année contre des gens d'origine nord-africaine et africaine, dans le nord de Paris. Une personne, Zhang Chaolin, a même été tuée lors d'un des ciblages racistes visant à dépouiller une personne identifiée comme une « cible ».

Lien vers le dossier : Les pays semi-coloniaux et semi-féodauxLes personnes d'origine chinoise sont, dans un imaginaire raciste, considérées comme ayant de l'argent et comme ne sachant pas se défendre. Les agresser de manière barbare et les dépouiller devient alors, dans une logique qui est celle pratiquement du film Orange mécanique, une norme dans laquelle se précipitent des esprits aliénés par le capitalisme.

Systématiquement, la brutalité accompagne ces vols commis à Aubervilliers, dans le XIIIe arrondissement de Paris, dans le quartier de Belleville. Et l’État a laissé faire, puisque cela fait plusieurs années que ces activités criminelles montent en puissance !

C'est que le rêve de diviser les masses populaires est idéal pour le capitalisme. Le racisme entre ce qui apparaît comme des « communautés » est exactement ce dont a besoin le capitalisme.

Et la tension est profonde chez les personnes d'origine chinoise, qui ont par ailleurs manifesté ce dimanche 4 septembre pour protester contre cette violence les visant.

Malheureusement, les forces progressistes sont trop faibles pour intervenir et bloquer cette diffusion d'un racisme pervers divisant les masses…

Un racisme bien aidé en cela par les « post-modernes » qui, fort de leurs études universitaires et de leur idéalisme petit-bourgeois déchaîné, prétendent qu'il n'y a qu'un racisme « par en haut », qui ne pourrait venir que des « blancs ».

Ils font fi de toute analyse historique : comme si par exemple une personne « blanche » slovaque avait eu un rapport quelconque avec le phénomène de la colonisation ! Comme si des peuples « blancs » n'avaient pas eux-même été colonisés en Europe, que ce soit par la Russie, l'Autriche, la Hongrie, l'Empire Ottoman…

Lien vers le dossier : Émigration et immigrationRaisonner en termes de couleur de peau, de race, est odieux. Rien que s'attarder sur une telle approche, même pour la critiquer, ne peut que rendre malade.

L'universalisme met tout le monde sur un pied d'égalité et ne voit pas des couleurs, mais l'universalité humaine. Le métissage – que nous somme les seuls à avoir mis en avant en France comme inéluctable – démolit chaque jour davantage les fantasmes raciaux et ethniques.

Le racisme naît de la concurrence, et la concurrence a comme base le mode de production capitaliste. Supprimer le capitalisme, c'est supprimer la concurrence, c'est aller dans le sens de l'unification de l'Humanité qui dépasse des clivages nés historiquement de la formation d'un marché national, ou bien justement de la non-formation de ce marché, avec le féodalisme en découlant.

Le racisme anti-chinois qui est diffusé en région parisienne, en tout cas, montre comment le fascisme a gangrené les esprits. C'est un épisode de plus dans la division des masses, après la grande vague d'antisémitisme de ces dernières années.

Le fascisme se frotte les mains : car il est avant tout diffusion de l'ultra-individualisme, atomisation des individus, pour mieux mobiliser dans un nationalisme anonyme et sanglant ensuite

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