30 aoû 2016

Jean-Luc Mélenchon déraille sur les guerres de religion

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Moïse, Jésus, Mahomet, les rebelles poètes : le dossierLes masses n'aiment pas la religion, cette abstraction flottant au-dessus de la réalité. Elles apprécient, au mieux, un sens de l'universel et de compassion qu'elle peut prétendre porter.

Mais le clergé, ses interdits, ses explications irrationnelles… seuls les secteurs les plus arriérés peuvent les apprécier. Et les apprécient, car il y a un grave retour en arrière depuis 20-30 ans, sous l'effet des coups de boutoirs religieux.

Le salafisme musulman, le modernisme papal, le militantisme loubavitch, l'exaltation évangéliste… tout cela a un résultat évident, malheureusement, et cela exaspère celles et ceux entendant mettre la religion de côté.

L'« esprit Charlie » a relevé aussi de cette approche, tolérante, mais ferme face aux tentatives de retour en arrière en mode féodal.

Jean-Luc Mélenchon a tenté de se faire valoir sur ce plan, avec une série de tweets montrant encore une fois son caractère vain et populiste. Il a ainsi, d'un côté, tenté de résumer le point de vue démocratique des masses, qui ne comptent pas tomber dans les pièges religieux.

Seulement voilà : Jean-Luc Mélenchon devait bien proposer une solution. Pour nous, par exemple, comme nous voulons la démocratie populaire, cela sous-tend la séparation complète de la religion et de l'État (et donc la fin de l'école « libre », en fait privée mais où les professeurs sont payés par l'État).

Avicenne et Averroès, deux grands matérialistes de la Falsafa : le dossierA cela s'ajoute la promotion de l'athéisme, la promotion de l'approche matérialiste dialectique qui nie une « origine » à l'Univers (avec donc la mise en avant d'Aristote, Avicenne, Averroès, Spinoza, Marx, Engels, Lénine, Staline, Mao).

Et, bien sûr, l'enseignement de l'histoire des religions, avec une présentation de leur base théologique et du rôle néfaste de leur clergé… Avec bien entendu, une attention particulière à l'histoire de France et aux guerres de religions.

Jean-Luc Mélenchon ne saurait bien entendu proposer tout cela, puisqu'il n'est pas matérialiste. Ce qui compte pour lui, c'est utiliser les événements pour promouvoir une « République » social-impérialiste, dont il serait le dirigeant.

Aussi a-t-il écrit un tweet historiquement aberrant, où il est dit que c'est la République qui a mis un terme aux guerres de religions.

Jean-Luc Mélenchon raconte ici n'importe quoi. Les guerres de religions commencent au XVIe siècle, le catholicisme tentant d'écraser le calvinisme militairement.

Il a ensuite changé de stratégie et cela a donné l'épisode où Henri IV a pris le pouvoir. Cela a mis le catholicisme dans un rôle secondaire par rapport au Roi, pavant la voie à la monarchie absolue.

Edit de Nantes : le dossierMais, de Henri IV à Louis XIV, le protestantisme se fait écrasé. L'Édit de Nantes de 1598 a été un piège pour les protestants, qui sont alors affaiblis par les institutions puis écrasés militairement, le tout étant officialisé en 1685 avec l'Édit de Fontainebleau de Louis XIV.

Il n'y a donc pas eu « des siècles de guerre de religion ». Celles-ci ont eu lieu dans la seconde partie du XVIe siècle, alors que le XVIIe siècle est marqué par l'écrasement du protestantisme.

Et, comme on le voit, le catholicisme a gagné ces « guerres de religions », au point d'ailleurs qu'elles ne sont même plus enseignées à l'école et que le protestantisme, historiquement progressiste par rapport au catholicisme lié à la féodalité, est nié dans son apport historique.

La République n'a donc nullement sauvé des guerres de religion ; la révolution bourgeoise a mis un terme à la primauté institutionnelle du catholicisme, ce qui est largement différent. Et ce ne fut que temporaire, puisque la République a réalisé un grand compromis avec le catholicisme : cela s'appelle la laïcité à la française...

Une laïcité à la française qui ne nie pas les religions, mais les intègre aux côtés de l'opinion non religieuse, ce qui revient à les reconnaître à certains moments. C'est une position intenable.

Et justement c'est la position de Jean-Luc Mélenchon. D'où son tweet absurde sur les persécutions à mettre sur le même plan des juifs, des protestants et des musulmans.

Tout d'abord, la France naît comme nation au XVIe siècle, avec François Ier. La persécution des personnes liées à la religion juive durant le Moyen-Âge n'est pas simplement en rapport avec notre pays, mais avec l'hégémonie catholique et son fanatisme féodal.

Les persécutions des protestants au XVIe siècle relèvent par contre directement de la question nationale française, comme par ailleurs les persécutions des personnes juives durant l'Occupation.

Dans ces trois cas, ces persécutions signifient l'expropriation et l'exil au mieux, le massacre sinon.

Les musulmans n'ont, heureusement, jamais connu de telles persécutions en France. Les propos de Jean-Luc Mélenchon relèvent d'un mélange absurde, renforçant le relativisme, ainsi que les courants négationnistes qui rejettent l'existence des massacres généralisés, planifiés, industriels.

Les personnes juives ont été victimes de pogroms au Moyen-Âge, puis d'un génocide industriel unique en son genre ; en ce qui concerne les protestants, la méthode a été génocidaire.

Cela n'a rien à voir avec les discriminations et les préjugés dont sont victimes les personnes musulmanes, discriminations et préjugés qui tiennent d'ailleurs beaucoup plus à leur origine qu'à leur religion. C'est ce qu'on appelle le racisme.

Les religieux musulmans tentent d'effacer cette distinction, de communautariser, dans une grande opération idéologique et culturelle allant des salafistes aux « Indigènes de la République » en passant par les « Frères Musulmans », sans oublier les islamistes adeptes du djihad.

Et la « gauche » post-moderne se précipite pour les soutenir, afin de renforcer l'ultra-libéralisme, une lecture individualiste des « oppressions ».

Mais tout cela est de l'idéalisme, totalement éloigné de la réalité. Et c'est une preuve que s'annonce la grande bataille entre le matérialisme et l'idéalisme, entre l'athéisme et toutes les religions… Il est temps d'aller au communisme et d'écraser les religions avec tout leur poison irrationnel, obscurantiste.

A leur « Dieu » se tenant dans un au-delà fantasmagorique, nous opposerons la planète Terre comme biosphère et la matière éternelle en transformation dialectique, allant au Communisme.

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