19 Jan 2009

Pseudo-rebelle, vrai légitimiste et militant « spirituel » pour la « réconciliation »: Obama aux USA, Abd al Malik ici en France

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Avec l'investiture d’Obama, comme pour sa victoire électorale quelques mois plus tôt, la bourgeoisie en fait des tonnes, s'étouffe de symboles, souvent religieux, afin de renforcer la foi en la démocratie bourgeoise.

Car Obama est le président d'un grand État impérialiste... qui le restera et continuera de perpétrer ces crimes à travers le monde. Obama restera ce qu'il a toujours été, un cadre bourgeois au service de l'impérialisme, et qu'il soit noir ou pas ne change rien à la donne.

Pour nous, communistes, les aléas de la politique d'un pays impérialiste sont liés à l'évolution des contradictions internes à l’impérialisme et il est inutile de s'enliser dans les débats géopolitiques du parlementarisme bourgeois.

Par ailleurs, les révolutionnaires conséquents connaissent suffisamment l'histoire révolutionnaire des noirs aux États-Unis, en particulier des Black Panthers, pour voir par comparaison la nature d'Obama, qui ne cesse de faire des références religieuses et communautaires.
Aujourd'hui comme hier, l'espoir ne naît pas des entrailles pourries du capitalisme, mais de la révolution pour le communisme!

En France, la propagande bourgeoise se sert traditionnellement de l'impérialisme américain pour cacher, par contraste, sa propre nature impérialiste. Le cirque médiatique autour d’Obama est à prendre dans ce contexte.

Mais la bourgeoisie française a également besoin de fabriquer ses propres modèles susceptibles de légitimer l'exploitation capitaliste.

En France, le slameur Abd al Malik remplit parfaitement ce rôle de caution de l'exploitation capitaliste/impérialiste, qui permet de jongler avec tous les concepts idéalistes auxquelles la bourgeoisie nous a habitués : mérite républicain, communauté nationale, intégration, etc...

Voilà les mots qu’Abd al Malik emploie pour montrer qu'il a bien appris sa leçon, en bon produit de l'école républicaine.

De la même manière qu’un bourgeois, toujours content d’exposer ses connaissances qui lui servent d’instrument de domination, Abd al Malik étale toute sa culture scolaire à longueur de textes mièvres, citant pêle-mêle Beckett, Kafka, Sénèque, Spinoza, Verlaine...

La bourgeoisie le remercie bien d'ailleurs, puisque le 27 janvier 2008, il a été décoré par Christine Albanel ministre de la Culture, et fait chevalier des arts et lettres, lors... du MIDEM, le grand rassemblement des capitalistes de l'industrie musicale!

Abd al Malik a été entièrement façonné par la bourgeoisie, il représente actuellement un élément déterminant de la propagande d'une classe qui, plus que jamais, a peur du peuple.

Ainsi, comme le ferait n'importe quel serviteur du capitalisme, Abd al Malik nie totalement la lutte de classes.

Il scande avec enthousiasme la stratégie contre-révolutionnaire de la dissolution des classes dans la nation, la république sanctifiée, le tout associé à du mysticisme religieux, et révèle ainsi son véritable rôle de désamorçeur de la révolution : « Il n'y a une qu'une seule communauté qui compte, c'est la communauté nationale. » (France Inter, 19/01/2009) ; « Dans les quartiers vivent les populations les plus fragiles. [...] Il faut leur assurer une éducation, pour qu’au bout du compte, il trouve, non pas seulement un travail, mais la compréhension de l'esprit républicain, laïque, démocrate, citoyen. Pour que la prochaine fois qu'ils se mettent en colère, ils sachent utiliser les outils de la république, y compris les manifs. » (« Soufisme : une partie musulmane vers la modernité ? », Nouvelles clés).

Sans surprise, on note au passage comment le discours religieux sert à pacifier les quartiers populaires, à les détourner de la politique pour mieux les plonger dans une « spiritualité » mystique, ésotérique, qui isole les individus de leur classe en prônant une sorte de fausse sagesse, bourgeoise voire féodale et profondément contre-révolutionnaire.

« Pour moi, le plus important, pour nous tous, le plus important, que l'on croit en Dieu ou qu'on n'y croit pas, c'est la spiritualité. [...] La spiritualité, c'est la capacité à comprendre qu'il il y a une même flamme qui brille en chacun de nous, et qui fait qu'on est un. [...] Il y a quelque chose de transcendant. » (Interview à jeune Afrique TV, 19 novembre 2008).

La « transcendance » individuelle, le dépassement de soi pour former un tout cohérent, au lieu de la lutte collective répondant aux besoins concrets de révolution du prolétariat, voilà un thème typique de ceux qui importent la religiosité féodale pour la transformer en contribution à la division des masses populaires dans les pays impérialistes!

Les Hare Krsna hier, l'Islam mystique aujourd'hui.

Et Abd al Malik n’hésite pas à rajouter une couche d’« intégration », qui représente en réalité la désintégration du prolétariat révolutionnaire dans le légalisme, au service de l’exploitation capitaliste.

« La France, elle est belle, tu le sais en vrai, la France, on l'aime, y'a qu'à voir quand on retourne au bled, la France elle est belle, regarde tous ces beaux visages qui s'entremêlent. Et quand t'insultes ce pays, quand t’insultes ton pays, en fait tu t'insultes toi-même » (« C’est du lourd » sur l’album « Dante »), « Ma démarche, et je n'ai pas peur de le dire, est patriotique, au sens positif du terme, au sens de réconciliation. » (France Inter, 19/01/09).

La réconciliation, autrement dit le thème traditionnel de la collaboration de classes!

Abd al Malik montre à quel point la prétendue sagesse soufie, ou même la volonté de « calme » et de « maîtrise de soi » prônée par l'Islam, correspond à l'idéologie social-démocrate.

Il suffit d'ailleurs d'écouter le morceau « Lorsqu’ils essayèrent », relatif à «l’affaire» Malik Oussekine, pour voir à quel point Abd al Malik n'est au fond qu'un social-démocrate typique des années 1980 du «socialiste» Miterrand.

Ou encore le morceau « Paris mais... », qui fait référence aux « enfants de Don Quichotte » (« le soleil ne sèchera pas les larmes d’Augustin » [Legrand, chef de l’association]), un mouvement très clairement ancré dans un esprit social marqué par la religion et l'apolitisme...

Bien entendu, les balles en sucre d’Abd al Malik sont destinées à tuer l’espoir collectif d’un monde meilleur et enfermer les prolétaires, en particulier les prolétaires immigrés, dans l’enfer du quotidien capitaliste : « T'as tous ces gens qui sont venus en France parce qu'ils avaient un rêve, et même si leur quotidien après a plus ressemblé à un cauchemar, ils ont toujours su rester dignes, ils ont jamais basculé dans le ressentiment, ça c'est du lourd. » (« C’est du lourd »).

Le «ressentiment» des «faibles» est un thème de l'ultra-réactionnaire allemand Nietzsche, et là on voit la même logique, cette fois religieuse mais revenant au même, qui vise à briser la haine de classe, le besoin correct du prolétariat de se venger.

Pour nous, communistes, la dignité ne consiste pas à se résigner au monde abject du capitalisme, mais au contraire à lutter pour sa destruction complète.

L’humanisme de pacotille d’Abd el Malik se résume à la célébration des mots d’ordre qui ramènent l’espoir à la simple ambition individualiste de s’en sortir tout seul dans son coin, sous le masque du «progrès spirituel», sous le regard bienveillant de la nation reconnaissante, toujours prête à distribuer des bons points à ceux qui se sont bien « intégrés ».

Pourtant, malgré tous ses efforts, la contre-révolution préventive ne peut avoir de prise significative sur les masses. Aux faux rêves racornis de la bourgeoisie estampillés Bleu Blanc Rouge, les prolétaires préféreront toujours le projet communiste, celui d’une communauté universelle émancipée de l’oppression capitaliste !

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