21 aoû 2009

L’accelération de la propagation de la grippe porcine et la question essentielle de l’alimentation

Submitted by Anonyme (non vérifié)

L’Organisation mondiale de la santé a annoncé vendredi que la grippe porcine se propageait à une vitesse jusque là inconnue des spécialistes. Interviewé par un grand quotidien bourgeois, Albert Osterhaus, virologue à l’université de Rotterdam, évoque même la possibilité d’une contamination de 30 % de l’humanité. Bien entendu, ces informations ne parviendront pas à entamer l’esprit chauvin bien français qui se flatte de prendre de la hauteur et de ne pas « céder à la panique ».

Pourtant, la pandémie de grippe porcine est un sujet révélateur de l’horreur capitaliste et de ses conséquences incontrôlables. Incontrôlables, car aujourd’hui les autorités sanitaires pilotées par les capitalistes avouent qu’elles ne peuvent pas prévoir l’évolution de la pandémie. Certes, le virus ne semble pas virulent, mais les capitalistes n’y sont pour rien, ils se contentent de constater la progression de la pandémie en espérant que le virus ne devienne pas plus ravageur… Bref, les capitalistes ne maîtrisent rien et en sont réduits à invoquer la malchance ou la chance suivant la tournure des évènements.

Pour comprendre tout cela, il faut revenir aux origines mêmes de la pandémie. Ainsi, la grippe porcine est un pur produit de l’exploitation industrielle des animaux, dont la vie dans des conditions d’ « élevage » ignobles est entièrement programmée pour gonfler les profits mirobolants de l’agro-business et servir l’idéologie dominante de surconsommation de produits animaux. Cette idéologie dominante s’appuie sur le patriarcat pour lequel la consommation de produits issus de l’exploitation animale est gage de muscles, de force, de puissance, de virilité, par opposition à un régime alimentaire à base de légumes considéré comme « raffiné » et « féminin ».

En France particulièrement, l’alimentation est un bastion protégé par la petite-bourgeoisie contre-révolutionnaire qui, par individualisme borné, refuse la remise en question de ces habitudes quotidiennes. Or, la révolution n’est pas un engagement théorique qui menace à chaque seconde de s’effondrer sous la pression du libéralisme individualiste et petit-bourgeois, mais une discipline solide au quotidien pour constituer l’avant-garde inébranlable du prolétariat.

L’alimentation est un bon exemple des tâches historiques de tout révolutionnaire conséquent : il importe d’apprendre à révolutionner sa manière de manger pour se passer des produits issus de l’exploitation animale et ainsi avoir une pratique quotidienne cohérente avec la volonté inoxydable de construire le communisme en renversant totalement le capitalisme.

L’extrême-gauche institutionnelle qui, de par sa nature opportuniste, s’est laissée corrompre par le capitalisme, est définitivement embourbée dans un dilettantisme individualiste tout juste capable de séduire une petite-bourgeoisie qui cherche à se parer de radicalité politique pour échapper à la crise.

Ainsi, un article du dernier numéro (juillet 2009) de la revue « Lutte de classes » éditée par Lutte ouvrière critique un point de vue favorable à la décroissance (théorie contre-révolutionnaire visant au compromis avec le capitalisme) en ces termes : « l’élevage industriel vise à produire de la viande peu chère, à destination des ménages qui ne peuvent, ou plutôt ne veulent [...] pas trop dépenser. [...] Faudrait-il donc boycotter les produits bon marché ? De toute façon, un tel système serait impossible à généraliser dans une société où les capitalistes régentent toute la vie économique et sociale, où ce sont eux qui maîtrisent et la production, et les prix, et les salaires. [...] Prôner la fin de la grande production industrielle et de l’agriculture mécanisée, la « relocalisation de l’économie », c’est vouloir faire revenir le monde trois siècles en arrière ».

On voit donc que LO ne parvient pas à ne serait-ce qu’envisager le monde nouveau, le communisme, et reste dans une logique capitaliste de faux « progrès » qui signifie condamner les masses à se pourrir la santé avec des produits bon marché (on note au passage l’argument populiste).

Le communisme n’est pas un développement du capitalisme qui suit une mécanique de l’histoire mais une rupture révolutionnaire, nécessairement violente avec lui qui s’inscrit dans la bataille entre l’ancien et le nouveau, c’est-à-dire le communisme. Les « révolutionnaires » hésitants qui ont peur de perdre « quelque chose » (une crainte très présente concernant l’alimentation) prouvent par là qu’ils ne font pas confiance aux masses et doivent encore s’aguerrir. En effet, la construction révolutionnaire du communisme libère la créativité infinie des masses qui sont porteuses de la richesse de demain.

Voilà pourquoi le PCMLM évoque sans ambigüités l’exploitation des animaux et défend un style de vie communiste au quotidien, dont le changement d’alimentation fait partie intégrante. Le PCMLM est l’avant-garde sérieuse dont le prolétariat a besoin pour forger de ses mains le monde nouveau!      

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