8 mar 2009

Accident au «Stade de France» parisien: la bourgeoisie est coupable!

Submitted by Anonyme (non vérifié)


« S'ils n'avaient pas commis l'imprudence de marcher sur la voie ferrée, ils ne seraient pas morts », voilà l'unique conclusion répétée partout par les médias bourgeois, bien alignés dans la logique capitaliste, sur l'accident mortel de RER après le match de foot Lille-Lyon, samedi 7 mars (deux morts, onze blessés).

Mais la vérité se fait jour: la police avait séparé le groupe en deux, et pour être à l'heure pour repartir, le second groupe devait se presser et voyait qu'entre lui et le bus il y avait un simple pont ferroviaire...

Et la porte de cette voie ferrée était ouverte, le système de fermeture de la porte étant de toute façon défaillant...

La véritable conclusion devrait donc être : « si le match ne s'était pas joué à Paris, ils ne seraient pas morts ».

En effet, pourquoi un match Lille-Lyon s'est-il joué à Paris et non à Lille, comme la logique le voudrait ?

Tout simplement, parce qu'il a été décidé qu'une telle « affiche » du championnat de France devait se jouer dans la capitale pour rapporter le maximum de fric.

Peu importe le déplacement risqué en cars et l'organisation du retour toujours chaotique aux abords du stade de France (depuis 1998 il est typique que des centaines de personnes quittent les bus embouteillés pour rejoindre le stade par la bande d'arrêt d'urgence de l'autoroute!)... La seule logique qui compte est celle du capitalisme qui place le profit au centre de ses considérations, au détriment des prolétaires.

Lâcher du fric est tout ce que le capitalisme attend des prolétaires, conviés à une « fête » (sous-entendu : à Lille, c'est pas vraiment une fête car il faut un grand stade etc.), mais priés de déguerpir vite fait dès le coup de sifflet final, sans même avoir le temps d'assister au feu d'artifice.

Voilà comment on bouscule et on méprise les prolétaires une fois qu'ils ont fait tout ce que les capitalistes réclament!

Après, il est facile pour la bourgeoisie d'en profiter pour mettre l'accident sur le compte de l'imprudence ou de la bêtise, alors qu'on n'avait pas laissé d'autres choix à ces supporters que celui de se presser pour avoir le droit le plus basique de rentrer chez eux, les cars mettant la pression pour repartir.

De toute façon, c'est là une autre particularité du passage imposé par Paris, bien connu des provinciaux en déplacement : après 22h, aucun train ne dessert la grande majorité des villes de province !

En fait, derrière tout cela, il y a l'idéologie des classes dominantes en France qui considèrent Paris comme un « passage obligé », le simple fait que « ça se passe à Paris » est déjà un événement en soi.

Ainsi, pour l'idéologie dominante, tout autre évènement ou spectacle d'envergure doit forcément se tenir à Paris.

Jordan, 10 ans, d'Outreau et mort lors de l'accident, avait reçu l'invitation au match à Paris comme cadeau de Noël... Voilà l'horreur capitaliste!

Les masses d'origine provinciales sont souvent confrontées aux difficultés du « passage obligé » par la capitale, en réalité d'un « passage imposé » par la logique capitaliste qui se fout pas mal des conséquences, comme si tout le monde était censé se sentir immédiatement à l'aise dans la mégalopole historique de la bourgeoisie française!

Et c'est précisément le manque de commodité de ce passage imposé par Paris qui a poussé un groupe de supporters lillois à prendre un raccourci pour ne pas se retrouver bloqué la nuit en région parisienne.

L'idéologie de la classe dominante est tellement prégnante dans la population que les provinciaux qui habitent en région parisienne font souvent semblant de connaître Paris comme leur poche, le contraire étant ressenti comme une honte les ramenant à leurs origines implicitement considérées comme « bouseuses ».

Suivant la même logique dialectique, beaucoup de provinciaux vomissent les parisiens, caricaturés en pédants prétentieux qui assomment leurs interlocuteurs à coups de références culturelles.

Cette vision est le produit de la domination capitaliste qui concentre les activités culturelles à Paris (à destination de la bourgeoisie en général, mais également d'une bourgeoisie intellectuelle bien entendu surreprésentée dans la capitale) et accentue les divisions au sein du peuple, en masquant la galère quotidienne de millions de franciliens prolétaires, relégués en banlieue plus ou moins lointaine.

Eux aussi se trouvent pris au piège dans une ville tentaculaire et obligés pour beaucoup de se taper 2, 3 ou 4 heures de transports en commun par jour.

C'est aussi pour cacher cette réalité peu reluisante où le peuple survit que la bourgeoisie promeut une vision mythifiée du « 9-3 », avec ses caïds, son ambiance gangsta mafia fabriquée pour faire peur, à l'inverse de Neuilly - Auteuil - Passy censés faire rêver...

En fait, les masses dans leur ensemble n'ont aucun intérêt dans l'existence d'une mégalopole monstrueuse comme la région parisienne qui contraint la plupart des prolétaires y habitant à une vie éprouvante et rendant fou / folle, et regroupe l'immense majorité des évènements culturels au détriment des autres régions.

Seul le communisme amènera la fin de la contradiction entre les villes et les campagnes, où le peuple pourra enfin respirer dans des villes-campagnes où la culture est faite par tout le monde, sans devoir se battre contre le temps pour retourner chez lui !

La bourgeoisie est coupable!

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