24 déc 2008

L'appel à une Réunion Publique le 6 décembre en banlieue parisienne afin de soutenir les personnes arrêtées le 11 novembre n'est pas signé.

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Transgresser les interdits a un effet grisant. L'image du rebelle, construite par la culture bourgeoise, reste incrustée dans l'idéologie dominante depuis la petite enfance.

Le rebelle de la culture bourgeoise n'a pas de cause précise à défendre, et c'est justement ce qui est censé le rendre si attirant.

Le bad boy se fout de tout, il viole les lois pour faire la nique à la société, car il ne croit en rien ni personne (à part en ses propres désirs), c'est un anti-social « au-dessus de tout ça ».

Le rebelle de la culture bourgeoise suit avant tout un modèle patriarcal : un homme, un aventurier sans attaches qui sait cultiver son charme, mais ne « s'encombre » pas d'une femme, ou alors comme faire-valoir.

Dans la vie « réelle » également, le hors-la-loi est surtout à l'écoute de lui-même. Il se donne une identité sans autre idéal que le triomphe de son ego.

Il développe une pensée nihiliste : tout l'emmerde, rien n'a de sens, surtout la politique. En fait, le hors-la-loi est le marginal que l'Etat bourgeois a prévu dans ses calculs, parce que le capitalisme produit forcément des gens comme lui.

D'ailleurs, le capitalisme joue énormément sur l'image du grand banditisme, de l'illégalité à grande échelle organisée en mafia.

Sous l'effet de la propagande bourgeoise, en particulier les innombrables films consacrés au sujet, la maffia exerce une certaine fascination par ses rites, ses « codes d'honneur », la réussite matérielle qu'elle procure.

Tout cela est logique, car les organisations m affieuses ne représentent finalement que le pendant illégal de l'Etat bourgeois.

Tout comme lui, la maffia assoit sa domination sur l'oppression, l'exploitation, le meurtre, l'enrichissement d'une poignée, la corruption généralisée.

L'Etat se contente parfois de la réprimer comme on écraserait un concurrent devenu encombrant.

Dans le cas de la France, il faut aussi remarquer que la bourgeoisie encourage la fierté nationale sur le thème de la « débrouillardise » bien française, faite de petites combines à la « pas vu pas pris ».

Il s'agit d'un des terrains de prédilection de la beauferie typique de l'opportuniste auto-satisfait, dont l'une des figures les plus connues était Jean Yanne.

Cette attitude de gros beauf individualiste se décline également en « grande gueule » (cf. l'émission de radio éponyme) ou en « baroudeur » décomplexé (le film « J'irai dormir à Hollywood »), autant de figures flattant la représentation du bon français « qui n'a pas peur de dire ce qu'il pense » (à une époque, José Bové a aussi servi à cela).

En France, on peut observer l'importance de cette culture de la bouffonnerie, vaguement politique, toujours prête au « bon mot » contre « les puissants », mais qui révèle sa soumission au Capital aussitôt que le renversement de l'ordre établi est évoqué.

Bien loin de cette mesquinerie immonde, les prolétaires, eux, n'ont pas choisi la mentalité nombriliste du hors-la-loi.

Les prolétaires ne cherchent pas à se construire une personnalité contre les autres.

Ils ne cherchent pas le « frisson » de la transgression d'interdits.

Ils sont contraints tous les jours à l'illégalité s'ils veulent survivre. Pour les masses, les resquillages dans les transports publics, les petits larcins, les bobards racontés aux proprios ont un goût de victoire sur le quotidien, comme un sentiment de reprendre ce qui leur appartient.

C'est cette forme de rébellion collective, cette culture de classe qui nourrit le communisme. Dans l'illégalité aussi, les prolétaires expriment tous les jours le besoin de communisme.

Mais « sans théorie révolutionnaire, pas de pratique révolutionnaire ». Toute cette énergie a donc besoin d'une orientation politique pour se transformer en révolution : l'idéologie MLM.

La révolution n'est pas une dispersion aventuriste, mais l'organisation des forces pour le maximum d'efficacité.

Sang-froid et clairvoyance. Il faut savoir frapper là où l'Etat aura vraiment mal. Guidées par le marxisme-léninisme-maoïsme, les masses sauront désosser le capitalisme, jeter aux oubliettes l'impérialisme, ce tigre en papier!

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