15 avr 2003

Contre le marxisme mécaniste, idéologie "oubliant" le fascisme

Submitted by Anonyme (non vérifié)

[Ce texte fait réponse à un lettre ouverte écrite par un sympathisant]

 
"D'aucuns estiment... que dans la contradiction entre la base économique et la superstructure, l'aspect principal est représenté par la base économique...
 
C'est là une conception propre du matérialisme mécaniste et non du matérialisme dialectique.
 
Bien entendu, les forces productives, la base économique, la pratique, jouent en général, le rôle principal, décisif, et celui qui le nie n'est pas un matérialiste.
 
Il faut reconnaître toutefois que, dans des conditions déterminées, les rapports de production, tout comme la théorie, la superstructure peuvent à leur tout jouer le rôle décisif et principal.
 
Lorsque sans modification des rapports de production, les forces productives ne peuvent plus se développer, la modification des rapports de production joue le rôle principal, décisif...
 
Lorsque la superstructure politique, culturelle, etc. gêne le développement de la base économique, les transformations politiques ou culturelles deviennent essentielles et décisives". (Mao Zedong).
 
Il est des camarades qui, au lieu de saisir l'histoire en tant que lutte des classes, sont tombés dans le travers du déterminisme économique. Cela aboutit à une conception marxiste mécaniste, dont les thèse principale est la négation du caractère qualitatif de la progression de la conscience de classe.
 
Cette conception n'a rien de récent; elle est le produit de la mésinterprétation de Marx et d'Engels avant que Lénine ne rétablisse l'interprétation correcte.
 
On retrouve cette conception erronée dans la lettre qu'un sympathisant nous a envoyé.
 
Il dit ainsi:
 
" Par " forces subjectives de la révolution ", le camarade Mao Tsé-toung entend ici les forces organisées de la révolution est-il précisé en note du texte de Mao.
 
Cette catégorie sert ainsi à faire une distinction (mais marquer aussi leur lien) entre la condition objective de classe et l'organisation politique, et avec les lois selon lesquelles la première se transforme en la seconde.
 
Les FSRS sont donc la partie politique et organisée des masses qui veut assumer le caractère toujours plus collectif des forces productives existantes en contradiction avec le caractère privée des relations de productions capitalistes (qu'ici les FSRS s'appellent ou non elles-mêmes communistes, social-démocrates, que sais-je encore…, et que leur nom correspondent à leur activité pratique ou non !)."
 
Cela est incorrect.
 
Pour ce camarade, l'aspect principal est représenté par la base économique.
 
La thèse du camarade, qui est également celle de nombreux camarades en Italie, signifie que que l'infrastructure économique produirait "mécaniquement" des forces dont l'objectif est le bouleversement du mode de production.
 
Or c'est impossible. La seule force CONSCIENTE est le Parti Communiste fondé sur le marxisme-léninisme-maoïsme.
 
Bien sûr, le système capitaliste produit son fossoyeur.
 
Le jeune pillant un magasin dans une manifestation est bien l'expression de la réappropriation prolétarienne.
 
Mais il n'est pas conscient de la dimension de son acte. Cet acte est l'expression de la lutte des classes, le reflet de sa nature de classe. Mais ce n'est pas un pas organisé vers la libération de toute la classe.
 
La thèse des FSRS voudrait qu'il existe des gens semblables à ce jeune mais qui ferait de la politique au lieu de piller un magasin, qui s'organiseraient en tant que forces conscientes.
 
Nous disons : il est vrai que des gens résistent, luttent, forment des comités parfois, etc. Mais il est faux de penser qu'ils peuvent aller plus loin et qu'ils peuvent exister à long terme. La SEULE expression à long terme du prolétariat, la seule expression correcte, est le Parti Communiste.
 
Les forces n'arrivant pas au maoïsme tombent dans le désespoir, l'échec.
 
Toute l'Histoire prouve que sans idéologie correcte, toute organisation prolétarienne décade irrémédiablement.
 
En fait, ce que le camarade appelle les "FSRS", ce sont bien l'expression de la lutte des classes, mais pas de celle du prolétariat.
 
Lutte Ouvrière, la LCR, les "marxistes-léninistes" représentent les intérêts, selon chaque organisation, de l'aristocratie ouvrière, de la petite-bourgeoisie, des classes moyennes, etc.
 
Que faire de ces gens-là ? Cela est très clair. Nous sommes léninistes, pour nous "la dictature du prolétariat c'est un parti au pouvoir, les autres en prison".
 
Le camarade n'est pas de cet avis, pour lui les "FSRS" sont quelque chose de "positif". C'est là qu'il a besoin d'un tour de passe-passe pour se justifier.
 
Ce tour de passe-passe consiste en les "FAUS" (Formes antithétiques de l'unité sociale). Le camarade sympathisant nous dit au sujet des "FAUS" :
 
"Ce sont des institutions et des procédures avec lesquelles la bourgeoisie cherche à faire front plus ou moins spontanément au caractère collectif désormais assumé par les forces productives, restant cependant sur le terrain de la propriété et de l'initiative individuelle des capitalistes."
 
Est-ce correct?
 
Oui c'est correct, Lénine a bien dit que les monopoles de la période impérialiste préfigurent les monopoles du socialisme.
 
La société capitaliste, société de capitalistes faisant l'apologie de la propriété individuelle, se transforme nécessairement en impérialisme, "antichambre du socialisme" comme l'a formulé Lénine, avec les sociétés par actions, regroupement de capitalistes, cartels internationaux, banques centrales, rôle de l'Etat dans l'économie, etc.
 
Il ne reste plus qu'à tout socialiser ! Tout cela est le b-a-BA pour qui a lu "L'impérialisme, stade suprême du capitalisme".
 
Mais quel est le rapport avec les FSRS?
 
Chez le camarade, les FSRS sont le produit d'une situation marquée par les FAUS.
 
Le système produirait de lui-même des ouvriers refusant les développements meurtriers du capitalisme, des gens affirmant vouloir le socialisme, etc.
 
C'est une réédition de la vieille thèse des "forces productives" : l'impérialisme se transforme de lui-même en socialisme.
 
Et le camarade présente sa thèse générale :
 
"Avant d'être une théorie, avant d'exister dans la conscience des partisans du communisme, le communisme existe comme un mouvement pratique, processus à travers lequel les rapports sociaux de production et les autres relations sociales se transforment pour s'adapter au caractère collectif des forces productives existant déjà pendant la période capitaliste mais de façon contradictoire et négative (FAUS).
 
Pour Marx et Engels, le point de vue selon lequel c'est le mouvement conscient et organisé des hommes qui créé le mouvement pratique est donc un point de vue idéaliste."
 
C'est une apologie du spontanéisme et une négation de la conscience communiste. Le camarade reprend la phrase de Marx comme quoi " le communisme n'est ni un état ni un idéal mais le mouvement réel qui abolit l'état actuel ".
 
Mais ayant dit cela il transforme le marxisme-léninisme- maoïsme en simple "produit".
 
Sa thèse correspond à ce que Mao a critiqué, le marxisme mécaniste, et c'est pour cela qu'il nous a enseigné que :
 
"Lorsque la superstructure politique, culturelle, etc. gêne le développement de la base économique, les transformations politiques ou culturelles deviennent essentielles et décisives".
 
Pour le camarade, le communisme est là, il n'y a plus qu'à le suivre. Or nous avons appris de Lénine, qui nous a bien dit que la classe ouvrière est spontanément trade-unioniste.
 
Et nous ne comptons pas "attendre", nous comptons au contraire organiser les masses pour qu'elles prennent l'histoire en main, car ce sont les masses qui font l'histoire. L'histoire a fait les masses populaires, et maintenant les masses populaires vont faire avancer l'histoire à un autre niveau : celui du socialisme, du communisme.
 
Mais la thèse du camarade n'est qu'un éloge de la spontanéité et nie le rôle dirigeant du Parti Communiste.
 
Il nie la thèse selon laquelle ce sont les masses qui font l'Histoire. Chez lui c'est la base économique qui fait l'histoire.
 
Il dit ainsi :
 
"Le mouvement contradictoire entre forces productives et relations de production donne lieu inévitablement à des mouvements et des forces révolutionnaires qui essayent de faire correspondre les relations de productions capitalistes au caractère collectif des forces productives, c'est-à-dire aux mouvements et aux forces qui tendent vers le socialisme".
 
Il est évident que c'est inexact.
 
Sans démarche scientifique, la classe ouvrière aboutit au trade-unionisme, ou dans le désespoir au mouvement fasciste lancé et dirigé par la bourgeoisie.
 
Car l'impérialisme c'est aussi l'antichambre du fascisme si nous échouons. La position du camarade est idéaliste, c'est pour cela qu'il peut dire :
 
"Les masses populaires ne sont pas résignées à perdre ce qu'elles ont conquis dans la période précédente (durant les 30 glorieuses)."
 
Cette surestimation complète est selon nous dangereuse. Pour l'instant, c'est vers le fascisme que l'on va à toute vitesse, pas vers le socialisme.
 
La preuve du caractère erroné de la thèse du camarade, c'est que sa thèse nie le fascisme.
 
Pour le PC(mlm),
avril 2003
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