21 Jan 2010

Le queer, une idéologie fétichiste nihiliste et anti-féministe

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Sur le site de nos amis de Futur Rouge, on retrouve l’article 6 points sur l’homosexualité, pour les droits démocratiques des gays et des lesbiennes! Et cet article est l’occasion d’un commentaire, que voici:

 

« Alors ça, ça sort vraiment de nulle part!!! Oui, l’hétérosexualité et l’homosexualité sont des phénomènes récents ET occidentaux. Voir le livre (pour les francophones) de Louis-georges Tin (L’invention de la culture hétérosexuelle) qui montre bien le processus de création de ces catégories. Par ailleurs, beaucoup de cultures non-occidentales sont aujourd’hui étrangeres à ces catégories hétéro-homos. C’est un point de vue très ethnocentrique que développe ce texte… De plus, il essentialise le désir, ce qui est très surprenant de la part de mlm, non? Le désir est construit socialement (on nait pas femme, on ne nait pas non plus pédé, gouine ou hétéro): naturaliser le désir homosexuel pour défendre les homosexuels, c’est une impasse. Quant à la théorie queer, elle est très bizarrement résumée. Elle est davantage programmatique que descriptive, et est en ce sens un apport essentiel aux luttes des femmes, et des LGBTI. »

 


Les amis de Futur Rouge pensent que cette critique est d’une certaine valeur, et voici donc le point de vue correspondant à la vision des choses du PCMLM à ce sujet, pour y voir plus clair.

Pour nous, ce commentaire contient en fait tous les éléments du nihilisme queer et est également on ne peut plus français dans sa manière « d’imaginer » le marxisme.

En effet, la personne voit l’homosexualité tout comme le font encore aujourd’hui encore les « marxistes-léninistes », mais de manière inversée. Les « marxistes-léninistes » voient en l’homosexualité une construction sociale du capitalisme décadent, ils la rejettent violemment.

La personne qui fait le commentaire a la même vision: l’homosexualité est une construction sociale pour elle aussi. Mais elle rejette cette catégorisation, par rejet de toute catégorisation.

C’est le principe du queer, qui est un nihilisme pour le coup absolument typique du capitalisme pourrissant.

Car la théorie du queer est dans la droite ligne de la théorie du philosophe français Michel Foucault: la société n’a pas de centre, il existe seulement des structures et dans ces structures, des hiérarchies.

Cette théorie apparaît alors comme « ultra-révolutionnaire »: en apparence, il faut soutenir la lutte de la minorité opprimée par la majorité, celle de la minorité noire face à la majorité blanche, celle des gays et des lesbiennes face aux hétérosexuelLEs…

Tout cela semble très démocratique, révolutionnaire, et ces principes sont nés dans l’effervescence révolutionnaire des années 1960-1970.

Sauf qu’en pratique, cette théorie bute sur la situation des femmes, qui ne sont pas une minorité. Là était le problème central.

Ce que cette théorie aurait du faire, c’est se remettre en cause, et accepter le point de vue matérialiste comme quoi il y a des hommes et des femmes, et comme quoi cette division existe de manière naturelle.

Comme l’a dit Engels: « La première division du travail est celle entre l’homme et la femme pour la procréation. » (Origine de la famille, de la propriété privée et de l’Etat)

Partant de là, il aurait été possible de comprendre l’évolution historique: communisme primitif (matriarcat), esclavagisme, féodalité, capitalisme, puis socialisme et communisme.

Et donc d’oeuvrer à la libération des femmes, par le communisme dont le féminisme est une composante essentielle.

Mais le queer n’a pas choisi cette voie matérialiste. La théorie du queer a « résolu » le problème en affirmant que l’homme et la femme sont des constructions sociales, que l’identité des hommes et des femmes est une simple norme sociale.

Voilà le sens de la phrase dans le commentaire: « on [ne] nait pas femme, on ne nait pas non plus pédé, gouine ou hétéro. »

Nous pensons que si, justement. Le queer rejette notre point de vue: pour la théorie du queer, notre point de vue est « essentialiste » (nous, nous disons: matérialiste).

Pour le queer il faut être « constructionniste » et s’attacher à comprendre les « constructions sociales. » La théorie du queer, c’est de dire que le principe d’oppression s’appuie sur une hiérarchie, elle-même exigeant une identité précise, faisant qu’il y ait une minorité et une majorité.

Pour faire sauter l’oppression, il faut alors faire sauter l’identité, qui abolit l’existence de dominantEs et de dominéEs.

Cette conception est anti-matérialiste et anti-dialectique. C’est une théorie anarchiste qui nie le patriarcat et les hiérarchies au lieu de vouloir les renverser et les abolir.

Le queer se propose de « déconstruire » les valeurs, par la reconnaissance de la valeur de la déviance existant dans cette société, alors que le communisme veut renverser les valeurs et abolir le patriarcat et tous ses sous-produits.

Le queer, ce n’est ni plus ni moins la théorie petite-bourgeoise visant à nier les classes sociales et à remplacer la classe ouvrière par une autre « figure révolutionnaire » qui serait « rebelle. »

On retrouve ici d’ailleurs la fascination sordide pour les expériences de « transgression » dans la veine de Georges Bataille (et Michel Leiris, et on notera bien entendu que les « invisibles » et les anarchistes insurrectionalistes ont un point de vue très proche).

De fait, le queer est en effet ouvert au sado-masochisme (qu’il faut bien entendu en réalité rejeter comme fétichisme de la domination), il est également ouvert le plus souvent à la prostitution, carrément mise alors en avant comme… une libération par la transgression!

Une telle position est une conclusion logique d’ailleurs de la négation des femmes, au profit d’une lecture individuelle du monde.

Le queer est le summum de l’individualisme, de l’absence de responsabilités, d’engagement collectif; c’est le culte de la posture esthétique et de l’égocentrisme.

Cet ultra-individualisme forme un danger mortel pour le féminisme car niant l’existence des femmes, mais c’est également un danger pour toute la cause révolutionnaire, car il est totalement nihiliste: plus rien n’existe pour l’individu à part lui-même, dans un gigantesque élan égocentrique.

Le queer est une fausse révolte faisant de fétiches les errements les plus significatifs existant au sein d’une société capitaliste en train d’imploser.

Le PCMLM met lui en avant les valeurs progressistes, pour renverser la réaction et aller au communisme, selon les principes dialectiques.               

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