décadentisme

20 juin 2016

L'approche de Luigi Pirandello en littérature, dans le roman et le théâtre, trouve son plus proche parent dans le futurisme, un mouvement artistique fondé et dirigé de manière despotique par Filippo Tommaso Marinetti (1876-1944).

Ce dernier puise directement dans le symbolisme-décadentisme, mais de par les particularités italiennes, cela se transforme non pas en élitisme de la mise à l'écart esthétisante des artistes, mais par l'appel à la prise de contrôle des destinées artistiques du pays...

12 Jan 2016

En quelques jours, nous avons pu assister aux décès de Pierre Boulez et de David Bowie, véritables icônes du post-modernisme. Si le premier n'était connu qu'une poignée d'adeptes de la musique contemporaine, le second l'était des larges masses pour ses nombreux succès commerciaux.

Toutefois, ces deux figures possèdent une approche tout à fait commune, correspondant parfaitement à cette « modernité » que la bourgeoisie la plus « moderne » tente de nous présenter comme l'aboutissement le plus abouti de l'épanouissement individuel...

29 juil 2015

Le décadentisme-symbolisme consistait en une construction idéologique sur une base sociale très précise : celle de la belle époque. Mais cette base capitaliste passait à l'impérialisme, débouchant sur la terrible, sanglante première guerre mondiale.

Il va de soi que l'attitude des décadentistes-symbolistes devait évoluer. La quête d'idéal, correspondant au rêve de tranquillité de la bourgeoisie s'imaginant pouvoir vivre éternellement dans le confort, devait nécessairement disparaître...

29 juil 2015

La peinture symboliste est surtout affligeante; elle reflète surtout un état d'esprit belle époque et haute bourgeoisie, avec des peintres puisant ouvertement dans « Joris-Karl » Huysmans et Stéphane Mallarmé, mais sans aucune profondeur intellectuelle ne serait-ce que mystique ou philosophique idéaliste.

28 juil 2015

La figure de « Joris-Karl » Huysmans est incontournable du décadentisme de la fin du XIXe siècle, qui est de fait principalement un romantisme noir ; le roman Là-bas de « Joris-Karl » Huysmans, paru en 1891, traite de la scène parisienne de l'occultisme, du spiritisme, de l'astrologie, avec une fascination profonde pour le diable, etc., alors que le personnage principal étudiant la figure de  Gilles de Rais, le principal compagnon de Jeanne d'Arc qui fut mis à mort pour le viol et la mise à mort d'une centaine d'enfants.

En voici un extrait, dont on reconnaît le kitsch déjà présent chez Charles Baudelaire...

27 juil 2015

Voici un passage d'À rebours de « Joris-Karl » Huysmans, où le dandy décide d'avoir une tortue afin d'avoir du mouvement dans son logement, dans une couleur adapté au reste. Il finit par incruster par des pierres précieuses dans l'animal, qui finira par mourir. On a ici un exemple absolu de caprice grotesque et élitiste à prétention esthétique, typique du décadentisme.

« Le monsieur salua, déposa, dans la salle à manger, sur le parquet de pitch-pin, son bouclier qui oscilla, se soulevant un peu, allongeant une tête serpentine de tortue qui, soudain effarée, rentra sous sa carapace. »

26 juil 2015

Symbolisme et surréalisme - 7e partie : À rebours

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Charles Marie Georges Huysmans (1848-1907), connu sous le nom de « Joris-Karl » Huysmans, fit publier en 1884 un roman qui devint en quelque sorte le manuel décadentiste: À rebours.

Y est en effet compté toute une période de la vie de Jean des Esseintes, dandy profondément élitiste et basculant dans le spleen alors qu'il s'est installé à l'écart de Paris...

25 juil 2015

Paul Verlaine est celui qui a joué le rôle le plus important sur le plan technique de la langue française au XIXe siècle. En ce sens, il a un rôle historique, dépassant son propre décadentisme en tant qu'aventure individuelle. Le principe de Verlaine était le suivant : il fallait insuffler à la langue française de la fluidité - tout au moins, en apparence.

La difficulté qu'il y a en effet à saisir la démarche de Paul Verlaine est propre au décadentisme : si les décadentistes apportent quelque chose de nouveau, ils prétendent en même temps rejeter la modernité...

23 juil 2015

Paul Verlaine n'a pas fait que donner un socle au culte d'Arthur Rimbaud, il a également systématisé le symbolisme à la française au moyen du concept des « poètes maudits ». Il s'agit là du titre de deux éditions, en 1884 et 1888, présentant dans trois longs articles des œuvres ainsi que leurs auteurs, mis en avant comme incompris mais exceptionnels, etc.

On y retrouve tout d'abord Tristan Corbière, Arthur Rimbaud et Stéphane Mallarmé, à qui sont ajoutés ensuite Marceline Desbordes-Valmore, Villiers de l'Isle-Adam et Pauvre Lelian (anagramme de Paul Verlaine)...

22 juil 2015

Les auteurs du romantisme noir n'ont rien de très engageant, à part pour des membres de la haute bourgeoisie basculant dans la décadence et justifiant celle-ci par une esthétique dandy. Aussi fallait-il que soit mis en avant une figure en apparence opposée à tout cela, afin de masquer l'aspect principal décadent derrière l'aspect secondaire mystique.

C'est Arthur Rimbaud (1854-1891) qui va être utilisé ici comme « figure solaire », au moyen de toute une construction intellectuelle, dont un avatar au début du XXIe siècle tient en ces propos de la ministre post-moderne de l'éducation Najat Vallaud-Belkacem...

20 juil 2015

Les décadentistes formaient un milieu ; ils se fréquentaient, s'alimentaient les uns les autres en perspectives culturelles et idéologiques. On a ainsi la figure de Louis Ménard (1822-1901), un fervent mystique auteur notamment de Rêveries d'un païen mystique et ami de Charles Baudelaire qu'il a connu au lycée (Louis le grand, à Paris).

Féru de l'antiquité grecque et soutien intellectuel aux révolutions de 1848 et 1871, Louis Ménard n'en était pas moins quelqu'un interprétant tout dans le sens du mysticisme, voire de l'orientalisme...

19 juil 2015

Joseph-Aimé « Joséphin » Péladan ne fut que l'expression la plus pointue d'un courant généralisé au sein de la bourgeoisie « fin de siècle » : le décadentisme. Les opinions traditionalistes révolutionnaires de « Joséphin » Péladan étaient celle d'une foule d'artistes, qui tous célébraient la décadence tout en la dénonçant, précisément comme Friedrich Nietzsche en Allemagne.

Le terme de décadentiste était à l'époque équivalent de symboliste, les deux termes n'étant par ailleurs pas vraiment définis, ce qui est logique dans une démarche subjectiviste, fut-elle prétendument élitiste...

7 Jan 2015

Un roman, c'est une œuvre de fiction qui obéit à des critères : soit il s'agit d'un roman avec un héros traditionnel, soit d'un roman réaliste dressant le portrait synthétique propre à une époque, ou bien c'est un roman moderne avec un anti-héros dans l'optique de refuser à la fois le principe de narration et celui de personnage.

La bourgeoisie traditionnelle soutient la première forme, le matérialisme dialectique la seconde, le post-modernisme et le fascisme la troisième.

Soumission, le roman de Michel Houellebecq qui sort aujourd'hui, tend naturellement à être un roman moderne, c'est-à-dire l'expression tourmentée et décousue d'un anti-héros se marginalisant et dressant un tableau cynique du monde en contradiction avec ses « pulsions vitales »...

27 juil 1903

Jean Moréas : Le Symbolisme

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Paru dans le Supplément littéraire du journal Le Figaro du samedi 18 septembre 1886, qui présente le document de la manière suivante :

Depuis deux ans, la presse parisienne s'est beaucoup occupée d'une école de poètes et de prosateurs dits "décadents". Le conteur du Thé chez Miranda (en collaboration avec M. Paul Adam, l'auteur de Soi), le poète des Syrtes et des Cantilènes, M. Jean Moréas, un des plus en vue parmi ces révolutionnaires des lettres, a formulé, sur notre demande, pour les lecteurs du Supplément, les principes fondamentaux de la nouvelle manifestation d'art.

3 juil 1902

Stéphane Mallarmé : Symphonie littéraire

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Muse moderne de l’Impuissance, qui m’interdis depuis longtemps le trésor familier des Rhythmes, et me condamnes (aimable supplice) à ne faire plus que relire, ― jusqu’au jour où tu m’auras enveloppé dans ton irrémédiable filet, l’ennui, et tout sera fini alors, ― les maîtres inaccessibles dont la beauté me désespère ; mon ennemie, et cependant mon enchanteresse aux breuvages perfides et aux mélancoliques ivresses, je te dédie, comme une raillerie ou, ― le sais-je ? ― comme un gage d’amour, ces quelques lignes de ma vie écrites dans les heures clémentes où tu ne m’inspiras pas la haine de la création et le stérile amour du néant. Tu y découvriras les jouissances d’une âme purement passive qui n’est que femme encore, et qui demain peut-être sera bête...

S'abonner à décadentisme