Ecole d'Uriage

3 nov 2014

Les gens issus de l'école d'Uriage ont soutenu totalement Le Monde. Lors d'une crise en 1951, où Hubert Beuve-Méry faillit perdre la direction du journal au profit de René Courtin et d'une fraction libérale-démocrate, il y eut d'ailleurs une vague de soutien, d'un côté par Charles De Gaulle, de l'autre avec un appel signé par 350 personnes dont 31 professeurs à la Sorbonne, au Collège de France, aux facultés, 36 membres du Conseil d’État, de la Cour des Comptes, de l’Inspection des finances et de la magistrature.

L'Etat lui-même soutient Le Monde. C'est Charles De Gaulle qui a amené Hubert Beuve-Méry à devenir le dirigeant, quant au papier et son prix, aux salaires, l'impression elle-même, le prix de vente, la dimension du tirage, etc. tout cela est décidé directement par les ministères...

2 nov 2014

L'existence même du journal Le Monde et de son idéologie catholique de gauche tient à l'école d'Uriage. Le directeur du Monde, fondé à la fin 1944, est ainsi Hubert Beuve-Méry, un des principaux acteurs de l'école d'Uriage.

Beuve-Méry est issu du journal Le Temps, fondé en 1862 et qui dans les années suivant la première guerre mondiale, était porté par une union des organisations patronales (Comité des forges, Comité des Houillères, Union des industries métallurgiques et minières, Confédération générale du patronat français), devenant pas moins que l'expression officieuse du ministère des affaires étrangères...

1 nov 2014

En juin 1945 parut un ouvrage au titre étrange : Vers le style du XXe siècle. C'est en effet le manifeste de « l'équipe d'Uriage », supervisé par Gilbert Gadoffre.

Pour comprendre la nature de ce dernier, il suffit de mentionner que lorsqu'il participa à la bataille portée jusqu'en Allemagne avec les armées alliés, se permit même d'aller rendre visite au philosophe allemand ultra-réactionnaire Heidegger, à Fribourg, pour lui parler de sa pensée, de l'existentialisme, de Jean-Paul Sartre et Merleau-Ponty !..

31 oct 2014

C'est une constante française, dont l'école d'Uriage est l'exemple le plus frappant. C'est une attitude, une démarche qui se prétend morale, un état d'esprit qui se veut alternatif, une posture rebelle, qui se veut surtout une aventure existentielle, un engagement personnel concernant tout son « être ».

C'est quelque chose de tout à fait, d'exactement contraire à Aristote, à l'humanisme, à Baruch Spinoza, aux Lumières et Denis Diderot, à la social-démocratie, à l'idéologie communiste d'URSS et de Chine populaire, au principe de voir comme primordiale la collectivité, de voir les individus comme semblables dans leurs besoins et leurs exigences...

29 oct 2014

Le problème théorique des intellectuels bourgeois concernant l'école d'Uriage est qu'ils ont cherché une extrême-droite déjà synthétisée, comme le fascisme italien ou le national-socialisme allemand. Or, l'école d'Uriage se situe idéologiquement au début de la synthétisation, et qui plus est son point de vue est celui de la « révolution conservatrice ».

Les membres de l'école d'Uriage, en grande majorité des jeunes de moins de 30 ans, sont des traditionalistes. Ils viennent de milieux liés à l'aristocratie, à l'armée, et surtout à l'Église catholique...

29 oct 2014

L'école d'Uriage a une importance historique considérable en France. Elle fut largement inconnue du grand public, jusqu'à l'accusation d'avoir été au cœur du dispositif de l'idéologie fasciste française, accusation faite une première fois par l'intellectuel polémiste libéral Bernard-Henri Lévy, dans L'idéologie française en 1981, puis par l'historien social-démocrate israélien Zeev Sternhell dans L'idéologie fasciste en France, en 1983.

Les réactions furent extrêmement nombreuses en défense de l'école d'Uriage, car cette école est au cœur de l'idéologie de la république française d'après 1945, marquée par un État fort et interventionniste, pratiquant une sélection et une formation drastique de hauts fonctionnaires, développant une mystique sociale communautaire et une cogestion massive, etc...

4 avr 2012

Ce qui se passe est logique : les salafistes comme Mohamed Merah et les Frères Musulmans ont la même idéologie, les mêmes buts. Mais leurs méthodes divergent. Voilà pourquoi Tariq Ramadan a rejeté le caractère religieux de Merah : il s'agissait pour lui de maintenir ouverte la possibilité de la mise en avant de l'idéologie des Frères Musulmans, sans affronter le rejet de l'obscurantisme religieux immanquablement produit par le massacre de Toulouse. C'est là qu'intervient Alain Gresh, qui récidive : après avoir « introduit » Tariq Ramadan dans l'extrême-gauche et donné à l'Islam une image « progressiste », il prend maintenant la défense d'islamistes et de leur antisémitisme...

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