4 avr 2012

Après Toulouse, Alain Gresh du Monde Diplomatique prend la défense de l'antisémitisme en soutenant ouvertement les Frères Musulmans

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Ce qui se passe est logique : les salafistes comme Mohamed Merah et les Frères Musulmans ont la même idéologie, les mêmes buts. Mais leurs méthodes divergent.

Voilà pourquoi Tariq Ramadan a rejeté le caractère religieux de Merah : il s'agissait pour lui de maintenir ouverte la possibilité de la mise en avant de l'idéologie des Frères Musulmans, sans affronter le rejet de l'obscurantisme religieux immanquablement produit par le massacre de Toulouse.

C'est là qu'intervient Alain Gresh, qui récidive : après avoir « introduit » Tariq Ramadan dans l'extrême-gauche et donné à l'Islam une image « progressiste », il prend maintenant la défense d'islamistes et de leur antisémitisme.

Après le massacre de Toulouse en effet, l’État bourgeois n'est plus en mesure de laisser passer son libéralisme devant l'antisémitisme virulent et exterminateur des islamistes. Non pas qu'il entende réellement supprimer l'antisémitisme, mais il a très peur d'une grande vague antisémite qui déstabiliserait la société.

Car telle est la situation : l'antisémitisme exterminateur peut se canaliser avec l'initiative de Mohamed Merah à Toulouse. Voilà pourquoi l’État a réprimé le groupe salafiste Forsane Alizza (« Les Cavaliers de la Fierté ») il y a quelques jours.

Et voilà pourquoi il a interdit d'entrée des islamistes lors d'un congrès religieux en France. Voici le communiqué de l'Etat bourgeois :

« le Gouvernement a décidé d’interdire l’entrée sur le territoire français de quatre personnalités étrangères invitées au congrès de l’Union des Organisations Islamiques de France (UOIF) qui se tiendra au Bourget du 6 au 9 avril 2012. Ainsi, Akrima Sabri, Ayed Bin Abdallah Al Qarni, Safwat Al Hijazi, Abdallah Basfar se sont vus refuser ou retirer la possibilité de se rendre sur le territoire français. Youssef Al Qaradawi et Al Masri ont, quant à eux, renoncé à venir. »

Alain Gresh a en conséquence de cela publié un texte intitulé « Qaradawi, Ramadan et la démagogie de Guéant et Juppé » (les deux auteurs du communiqué ci-dessus).

Le titre est sans ambiguité : Alain Gresh prend la défense de Qaradawi.

Il s'agit de l'égyptien Youssef al-Qaradâwî, qui vit désormais au Qatar, et qui est un théoricien islamiste ultra-réactionnaire, sur la même ligne que les salafistes sur le plan des objectifs.

A ceci près qu'il prône son idéologie en alliance avec le Qatar, et donc l'Arabie Saoudite, etc., c'est-à-dire qu'il ne va pas aussi loin dans la ligne anti-gouvernementale que les partisans de Bin Laden.

Ce qui lui permet de diffuser l'idéologie des Frères Musulmans avec le soutien d'Al Jazira, où il a pu expliquer que :

« Tout au long de l'histoire, Allah a imposé [aux juifs] des personnes qui les puniraient de leur corruption. Le dernier châtiment a été administré par Hitler. [...] C'était un châtiment divin. Si Allah veut, la prochaine fois, ce sera par la main des musulmans. »

Qaradawi a ainsi un public de 60 millions de téléspectateurs grâce à Al Jazira qui diffuse son émission : ash-Shariah wal-Hayat, la charia et la vie, Qaradawi prônant bien entendu l'application complète de la charia.

On a là un irrationalisme religieux obscurantiste au possible et l'antisémitisme est un élément clef de l'anticapitalisme romantique ; Qaradawi a d'ailleurs participé à un meeting de soutien au négationniste Garaudy, organisé par une femme de l'émir du Qatar (une manière que le meeting soit « officiel » sans l'être).

Qaradawi fait d'ailleurs de l'antisémitisme son identité même :

« La seule chose que j'espère, au crépuscule de ma vie, c est que Allah me donne l'opportunité d'aller au pays du jihad et de la résistance, ceci meme sur un fauteuil roulant. je tuerai les ennemis d'Allah, les juifs. »

C'est de cette personne dont parle Alain Gresh. Et en la défendant, il prend la défense de l'antisémitisme, bien qu'évidemment à ses yeux il ne fait que défendre une forme religieuse.

Voici ce qu'il dit :

« Qaradawi, qu’on le veuille ou non, représente l’une des références des Frères musulmans. Il milite en faveur de l’ouverture et fait régulièrement pression sur les Frères d’Egypte pour qu’ils abandonnent leur sectarisme, cette semaine encore dans une lettre adressée à la direction du mouvement (« Sheikh Qaradawi cautions Brotherhood on presidential contest », Ahramonline, 27 mars 2012). Alain Juppé refuse-t-il le dialogue avec lui ?

La politique française semble à géométrie variable : Paris a mis des semaines avant de féliciter Ennahda pour sa victoire en Tunisie, mais n’hésite pas à cautionner les Frères musulmans syriens.

Il est vrai que Claude Guéant est convaincu qu’il y a des civilisations plus civilisées que d’autres...

Tout cela ne dit rien de bon sur ce que seront les relations de la France avec le monde arabe où — que cela nous plaise ou non — les élections donnent partout la majorité aux partis islamistes issus des Frères musulmans. »

Voilà qui a le mérite d'être clair. Alain Gresh est ni plus ni moins que quelqu'un défendant les Frères Musulmans. Il est clairement soit lié à eux, soit lié à des forces alliées à eux.

Ce qui n'a rien d'étonnant : Alain Gresh est une importante figure de l'anti-communisme à gauche, en tant que rédacteur en chef du « Monde diplomatique » (il l'a été jusqu'en 2005, et il est encore directeur adjoint).

Or, le « Monde diplomatique », fondé en même temps que « Le Monde » sur la même base moderniste - « anti-impérialiste » - social-démocrate (le fondateur des deux, Hubert Beuve-Méry, est directement issu de l'école des cadres pétainistes : la fameuse École des cadres d'Uriage).

Alain Gresh est très clairement un représentant de cette France impérialiste qui se présente comme « anti-impérialiste » ; il se dit « de gauche » mais participe très clairement à l'émergence du fascisme.

Et l'antisémitisme suinte évidemment dans ses propos, comme lorsqu'il affirme :

« Visiblement, le président-candidat panique devant la perspective d’une défaite annoncée par tous les sondages. L’affaire Merah n’ayant pas eu l’effet escompté, il cherche à ranimer les flammes de l’islamophobie et fait passer ses intérêts électoraux avant tout, au risque d’aggraver les divisions dans la société française. Il joue sciemment avec le feu. »

Gresh ne fait pas que reprendre l'antienne islamiste : l'Islam est attaqué, il faut se défendre, qui est commun aux Frères Musulmans et aux salafistes, qui font passer leur soupe obscurantiste en jouant sur la paranoïa.

Il exprime carrément une vision complotiste et antisémite en disant que :

« L’affaire Merah n’ayant pas eu l’effet escompté, »

S'il y a eu un effet escompté, alors c'est qu'il y a eu un plan... Un plan contre l'Islam : Gresh est parfaitement sur la même longueur d'ondes que les Frères Musulmans.

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