22 mar 2014

Les élections municipales de 2014, une étape dans la structuration du fascisme

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Les prochaines élections et l'agitation qui va avec ne doivent pas faire oublier l'aspect principal. En effet, ce qui compte comme phénomène majeur des prochaines années, c'est bien sûr la structuration organique du Front National.

Comme l'affirme la thèse du Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoiste - « nous sommes à l'aube des années 1930 » -, nous sommes passés dans une phase nouvelle, fondamentalement différente de l'époque où Nicolas Sarkozy représentait la domination, inévitablement temporaire, de la bourgeoisie traditionnelle.

Les scandales à série frappant l'UMP, depuis les factures de Jean-François Copé jusqu'aux « magouilles » de Nicolas Sarkozy, visent d'ailleurs à affaiblir définitivement cette formation politique « old school ». Le temps impérialiste est venu pour des formations « new school », dont justement le Front National.

Il s'agit ainsi pour le Front National de réaliser deux tâches.

Tout d'abord, intégrer et former des cadres. Pour cela, les élections municipales sont très importantes. Elles permettent de mobiliser, de fidéliser, de lancer des militants, surtout les jeunes, dans l'arène politique.

Pour cette raison, si l'abstention est un impératif politique au premier tour, il est tout à fait cohérent de penser qu'en cas de risque de succès du Front National lors du second tour, il faut participer à la mobilisation antifasciste qui se produira inévitablement en réaction.

Le problème est bien entendu que cela signifie se mettre à la remorque de la social-démocratie, voire de la droite dite parlementaire, mais cela ne forme qu'un aspect, secondaire par rapport à l'aspect principal qui est le phénomène fasciste dont l'actualité s'étale sur plusieurs années.

L'objectif du Front National est en effet de se poser comme principale force d'opposition en 2017, puis de vaincre par la suite. Il y a tout lieu ainsi de retarder et saboter la progression de l'extrême-droite sur le plan de la structuration, c'est une tâche stratégique.

Il faut noter également l'autre objectif du Front National : la mise en place d'une doctrine. C'est une tâche très compliquée pour lui et pour Marine Le Pen. Il est facile de voir d'ailleurs que ce moment est justement celui où les doctrines commencent à se poser, à s'affirmer.

La petite-bourgeoisie panique d'ailleurs de plus en plus devant cette réalité historique. Elle a tenté de formuler différents bricolages historiques, dès les années 2000. On a ainsi eu la CNT, mélange de syndicalisme révolutionnaire et d'anarcho-syndicalisme, et également la vague altermondialiste, avec par exemple ATTAC.

A cela s'ajoute, bien sûr, les idéologies post-modernes (« queer », « indigènes », régionalismes pseudos radicaux), le mouvement autour de « l'insurrection qui vient », les autres variantes anarcho-autonomes individualistes, ou encore même des sortes d'anarcho-maoïsmes.

Il s'agit là d'idéologies contre-révolutionnaires dont le rôle est de tenter d'empêcher à la fois la bourgeoisie et le prolétariat de s'affirmer de manière hégémonique. On reconnaît évidemment aisément leur caractère bricolé, éclectique, leur mélange d'idéologies, leur opportunisme.

Le prolétariat souffre largement de ces idéologies, notamment celle formulée par Dieudonné et celles mise en avant par les religions. L'antisémitisme s'est répandu massivement, avec l'appui clair de l'extrême-gauche, qui a tout simplement passé le phénomène sous silence.

Le prolétariat est ainsi gangrené, gagné par la tentation fasciste. C'est une évidence très claire, au point qu'il y a une partie entière de la social-démocratie qui assume désormais l'antifascisme comme position.

Il est totalement absurde d'avoir mis, comme l'extrême-gauche l'a fait, Manuel Valls et Dieudonné sur le même plan. La social-démocratie a deux aspects : un aspect réactionnaire dans la mesure où elle ne veut pas de la révolution socialiste et qu'elle sert le fascisme par ses échecs, un aspect progressiste dans la mesure où elle ne veut pas du fascisme mais des réformes sociales.

Lorsque le ministre de l'intérieur Manuel Valls a poussé pour réprimer Dieudonné, seul le Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoiste a en France considéré que cela avait un caractère progressiste, et cela était juste, c'était une compréhension adéquate du double aspect de la social-démocratie.

Il n'y a pas de place, face à la réalité de la menace fasciste dans les 10-20 prochaines années, pour des démagogues et des populistes faisant des caricatures et racontant que Nicolas Sarkozy, Manuel Valls, etc. seraient des fascistes. C'est là désarmer idéologiquement les masses par rapport à ce qu'est réellement le fascisme.

De fait, il n'y a en général plus de place pour les joueurs, les bricoleurs, les opportunistes, les magouilleurs, qui pullulent à l'extrême-gauche et n'existent que dans les gesticulations, la pose, le parasitisme des syndicats et des « mouvements sociaux ».

Le temps vient où les masses vont se mettre en branle, où l'époque sera marquée par le conflit classe contre classe, idéologie contre idéologie, doctrine contre doctrine.

Loin de l'idéalisme, il faut accorder une attention extrême à la structuration organique du Front National. Les progressistes doivent étudier ses scores, voir comment il s'organise, comment il agrège des gens pour les former, comment il structure ses cadres.

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