18 mar 1978

Meeting unitaire des marxistes-léninistes - PCMLF (1978)

Submitted by Anonyme (non vérifié)

[Le meeting s'est tenu le 14 mars 1978. Ici, le discours au nom du PCMLF, celui au nom du PCR (ml) est ici.]

Mardi soir se tenait avec succès à Paris un meeting unitaire des marxistes-léninistes à l'appel du PCMLF et du PCR ml pour annoncer la position des marxistes-léninistes au second tour, tirer un premeir bilan de la campagne électorale et tracer les perspectives pour le troisième tour, celui des luttes.

Max Cluzot secrétaire du PCR ml, après avoir resitué les résultats du 1er tour dans la situation de crise permanent des rapports entre les partis bourgeois, souligna le lien qui unit la tâche de construction de l'UOPDP et la progression de l'unité des marxistes-léninistes. Jacques Jurquet, directeur politique de l'Humanité Rouge, dressant un tableau du danger de guerre que fait courir la rivalité des deux superpuissances, se félicita dans la suite de son intervention des succès dans le développement de l'UOPDP et du travail en commun des militants du PCR ml et du PCMLF.

Nous publions ici des extraits de ces deux interventions.

Ni bourgeoisie de droite, ni bourgeoisie de gauche !
En avant pour développer l'UOPDP !
En avant pour l'unification des marxistes-léninistes !

Intervention de Jacques Jurquet (extraits)
Directeur politique de L'Humanité Rouge

Travailleurs, travailleuses,
Chers amis, chers camarades,
Français et de toutes nationalités !

Est-ce que lundi matin, tandis que les élus de droite, ou éventuellement de gauche, clameront leur victoire pour avoir obtenu le plus grand nombre de sièges de députés, les ouvriers menacés par des licenciements, ou déjà chômeurs, connaîtront de nouvelles conditions d'existence ? Est-ce qu'au cours des jours et des semaines qui suivront, leur droit au travail sera assuré ? Est-ce que leur pouvoir d'achat sera amélioré ?

Est-ce que les travailleurs immigrés connaîtront un sort meilleur que celui des ignobles mesures Stoléru et du racisme ? Est-ce que l'idéologie de superiorité et d'oppression envers les femmes disparaîtra ?

Est-ce que les vieillards entassés dans les hopitaux comme dans des morgues pour vivants verront modifiés leur traitement actuel ? Est-ce que les handicapés bénéficieront de mesures nouvelles et favorables ? Est-ce que les jeunes pourront enfin s'acheminer vers des perpectives de vie différente de celles qu'ils subissent actuellement ?

Non.  Quels que soient les résultats du second tour de scrutin des élections législatives en cours, rien ne sera valablement et durablement changé, parce que subsistera le capitalisme, système d'exploitation, d'oppression et de répression et parce que la crise inhérente à ce système ne sera absolument ni stopée ni réduite par le recours aux élections.

Seul un changement de régime économique et politique permettrait de surmonter la crise, en supprimant radicalement les structures qui l'engendrent.

Quels que soient les résultats dimanche soir, une constatation s'imposera. A la crise économique, financière, monétaire, sociale, la crise politique ouverte depuis déjà longtemps ajoutera l'exacerbation, l'aggravation des rivalités entre politiciens des partis traditionnels de la bourgeoisie, des partis de droite, du centre et de la fausse gauche.

La majorité parlementaire bourgeoise, quelle que soit la place dans l'hémicycle à droite ou à gauche, n'aura qu'une très faible avance sur l'opposition tout aussi bourgeoise. Il en résultera une instabilité plus grande qu'auparavant. La bourgeoisie connaîtra dans ces conditions de plus grandes difficultés pour gouverner. Eh bien, tant mieux !

Parce que dans ces circonstances, les possibilités offertes aux luttes des travailleurs seront meilleures. Oui, quels que soient les résultats de ces élections législatives, préparons-nous donc à des luttes de classe, à des actions de masse passant à un niveau supérieur ! Agissons pour entraîner les masses contre le 3e plan Barre ou contre le premier plan Rocard, ce sont des plans jumeaux, qui n'apporteront aux travailleurs, l'un comme l'autre que misère, chômage, cadences épuisantes, exploitation éhontée, accidents du travail, blessure et même assassinats pour le plus grand profit du patronat, des capitalistes et du pouvoir d'Etat qui n'est autre que le plus grand exploiteur capitaliste monopoliste.

Ce sont là des réalités, des certitudes, des perspectives qui justifient pleinement que nous incitions les ouvriers, les petits paysans, tous les travailleurs des villes et des campagnes à refuser catégoriquement leurs suffrages aux politiciens de droite comme de gauche.

Et si, désabusé par les illusions des dirigeants du Parti socialiste ou du Parti révisionniste, quelque camarade de travail ou ami nous déclare : "vous faites le jeu de la droite", alors répondez-lui comme l'a déjà si bien expliqué le camarade Max Cluzot : "Ceux qui, depuis des années, ont fait, font et continueront à faire le jeu de la bourgeoisie capitaliste et exploiteuse, ce sont les politiciens prétendus socialistes, mais véritables gérants loyaux des intérêts de classe ducapitalisme, ou les politiciens prétendus communistes, qui aspirent à gérer pour leur prore compte l'Etat, les administrations et les secteurs nationalisés de notre pays."

Dimanche, amis et camarades, abstenez-vous ou voter nul, suivant votre convenance, mais refusez sans hésitation le moindre soutien aux candidats de la fausse gauche comme aux candidats de la véritable droite ! (...)

Dans les conditions politiques actuelles, comment les marxistes-léninistes doivent-ils poursuivre leurs activités ?

Ils doivent tout mettre en oeuvre pour faire pénétrer leurs idées dans la classe ouvrière et parmi les plus larges masses populaires. Dans ce but ils doivent rejeter délibérément tout comportement de caractère gauchiste. Le gauchisme consiste à ne pas tenir compte des réalités d'une situation donnée, et à se placer dix pas en avant des masses. Il aboutit à isoler ceux qui en sont porteurs, des couches les plus avancées de la classe ouvrière et du peuple.

En militant activement dans les syndicats, en participant aux élections, en adoptant des attitudes non sectaires vis-à-vis des travailleurs encore trompés par le réformisme et le révisionnisme, en agissant pour l'unification de toutes les forces se réclamant du marxisme-léninisme et de la pensée-maotsétoung, le Parti Communiste Révolutionnaire marxiste-léniniste et le Parti Communiste marxiste-léniniste de France ont fait preuve d'une réelle maturité idéologique et politique. Les conditions existent maintenant pour que leurs développements respectifs débouchent sur des actions communes et sur de nouveaux succès d'une portée historique considérable.

A l'occasion de la bataille politique des élections législatives, ces deux partis ont agi de concert pour favoriser la naissance et l'essor de l'Union Ouvrière et Paysanne pour la Démocratie Prolétarienne. Ils ont de la sorte mis en place les bases d'un mouvement de masse, qui a permis à des travailleurs sans parti de participer aux luttes contre les partis de droite et de gauche.

L'UOPDP fournit l'expérience concrète d'une pratique destinée à gagner les masses et à agir avec elles. En ce sens, le bilan de son activité pendant les élections législatives mérite d'être dressé par le jeu d'un débat démocratique le plus large possible, dans les comités locaux comme dans le Comité National d'Initiative, et ce bilan permettra sans nul doute d'améliorer efficacement la conception initiale et l'activité ultérieur de l'Union.

Mais réduire le développement de l'UOPDP à sa seule activité de masse, comporterait une omission d'importance. Soutenue dans l'unité par les deux partis marxistes-léninistes, l'UOPDP a permis à leurs militants respectifs de se rencontrer dans l'action, de se connaître, de se découvrir, et ce qui n'est pas le moindre, de se respecter. En un peu plus d'un mois, les progrès de l'unification des marxistes-léninistes ont été plus décisifs qu'au cours de deux années.

A cet égard, qu'il nous soit permis de souligner que la présence et la participation commune à ce meeting des militants et dirigeants du PCR ml et du PCMLF constituent un événement qui ne saurait demeurer sans lendemain.

Camarades ! Les conditions existent désormais plus que jamais pour que nous nous retrouvions tous ensemble le plus rapidement possible dans un seul Parti marxiste-léniniste. Et nous savons que la dynamique de l'unité ainsi mise en marche sera d'une telle force que ce Parti marxiste-léniniste pourra s'ouvrir à de nombreux autres militants, déjà organisés ou non, qui attendent avec impatience sa réalisation.

L'existence en France d'un seul Parti authentique se réclamant des principes du marxisme, du léninisme et de la pensée-maotsétoung est une nécessité historique depuis la dégénérescence irréversible du Parti communiste français sous la baguette du révisionnisme moderne.

Agissons avec le plus profond désir d'unité, agissons avec confiance, franchise et loyauté les uns vis-à-vis des autres, agissons en sachant distinguer ce qui est principal et ce qui n'est que secondaire, agissons pour que bientôt tous ensemble nous puissions clamer notre joie, notre enthousiasme de disposer pour mener les luttes de classes et les luttes révolutionnaires de l'arme principale, indispensable aux travailleurs : agissons pour qu'ensemble bientôt nous puissions acclamer notre Parti commun, le Parti marxiste-léniniste héritier des traditions révolutionnaires de la Commune de Paris et de la Résistance en France, comme de la Révolution d'Octobre et de la Grande Révolution chinoise sur le plan international !

Vive notre Parti marxiste-léniniste !

Amis et camarades, une dernière révélation qui ne sera sans doute qu'une confirmation pour la plupart d'entre vous.

Savez-vous qui aura remporté les succès les plus importants dans la bataille politique des élections législatives ?

La bourgeoisie de droite ? Nullement. La bourgeoisie de gauche ? Nullement. Les révisionnistes ? Encore moins.

Devant l'histoire de notre pays en plein développement, les véritables vainqueurs sont d'ores et déjà ceux qui ont su profiter de cette bataille pour s'engager de toutes leurs forces au service des intérêts de classe des travailleurs, ceux qui ont su impulser la naissance de plusieurs dizaines de comités locaux de l'Union Ouvrière et Paysanne pour la Démocratie Prolétarienne, ceux qui se sont engagés résolument vers leur unification idéologique, politique et organisationnelle, ceux qui ont crée de nouveaux moyens pour soutenir les luttes de demain, ce sont les marxistes-léninistes.

Vive l'Union Ouvrière et Paysanne pour la Démocratie Prolétarienne !

Vive l'unité du Parti Communiste Révolutionnaire marxiste-léniniste et du Parti Communiste marxiste léniniste de France !

Vive le Parti marxiste-léniniste de demain, force politique authentiquement ouvrière et populaire qui conduira le combat contre la bourgeoisie capitaliste française et contre les entreprises des deux superpuissances, pour la paix, pour l'indépendance nationale de notre peuple, pour la révolution socialiste !