7 sep 2012

PCMLM - Déclaration 26 - Marseille

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Déclaration 26 à propos de Marseille au format PDF

La grande campagne politique et médiatique sur Marseille en ce moment a une signification importante : la bourgeoisie veut montrer que la classe ouvrière serait incapable de gérer la société.

La ville de Marseille, avec sa dimension populaire, avec sa contribution à l'histoire du communisme dans notre pays, avec son métissage, est présentée comme l'expression de l'impossibilité pour les masses populaires de prendre leur destin en main.

Les masses seraient incapables de proposer une perspective et de l'assumer ; livrées à elles-mêmes, elles ne seraient en mesure que de céder aux trafics de drogues, à l'alcool au quotidien et à l'assistanat social, dans une ambiance générale délétère et sans culture.

La campagne contre Marseille a ainsi un sens très important, avec en arrière-plan la mise en avant de Paris comme phare bourgeois international.

Il s'agit pour les sociaux-démocrates de montrer que rien ne peut exister sans la bourgeoisie et son Etat, et que ce dernier sait s'occuper de tout ; le premier ministre Jean-Marc Ayrault a ainsi lancé de manière éloquente que « le destin de l'agglomération de Marseille est d'intérêt national. Sortir Marseille de ses difficultés est un impératif. » Il va nommer un préfet de police à Marseille; jusqu'à présent, seul Paris connaissait cette particularité.

Il était déjà révélateur qu'une autre socialiste, la sénatrice Samia Ghali, ait demandé quelques jours avant pas moins que l'intervention de l'armée, avec des barrages, c'est-à-dire en pratique un contrôle militaire de la ville.

La social-démocratie concurrence le fascisme sur le terrain de la « peur sur la ville», au point que certains médias en arrivent même à produire une « nostalgie » des années 1970, où les « beaux voyous » pratiquaient un grand banditisme suivant un « code d'honneur » et surtout en collusion avec une personnel politique totalement corrompu, mais dans le « calme. »

Tout est fait pour faire considérer la réalité sociale comme une fatalité due à l'incapacité des masses. C'est là un des pivots du dispositif social-démocrate à l'encontre de l'autonomie prolétaire. La social-démocratie a joué d'ailleurs historiquement un grand rôle dans l'oppression des masses à Marseille, dans la réalisation d'une situation crapuleuse servant le fascisme.

Car Marseille, ce n'est pas l'échec des masses populaires, mais l'échec de la république bourgeoise et de son clientélisme, de son populisme notamment avec le football et de son absence de toute perspective sociale et culturelle. Marseille aujourd'hui ne se comprend pas sans cet arrière-plan, dont un exemple connu est le clan des Guérini, mafieux liés au dirigeant social-démocrate Gaston Deferre, maire de 1953 à 1986 !

Lorsque le socialiste Gaston Deferre devient ministre de l'intérieur en 1981 dans le premier gouvernement suivant le succès du socialiste François Mitterrand, la boucle est bouclée, et l'humoriste de droite Thierry Le Luron résumera l'opinion populaire en disant : « Pour s'occuper du grand banditisme, il valait mieux un spécialiste. »

C'est là qu'on voit bien que la seule perspective révolutionnaire est la guerre populaire. Face à l'Etat, son armée, sa police, ses services secrets, face aux mafias, les masses populaires doivent prendre les armes et les conserver.

Soit Marseille devient une ville sinistrée par la crise générale du capitalisme, abandonnée aux mafias de toutes origines, avec comme seule loi celle du plus fort. Les drogues conservent alors leur aura comme moyen de fuir la réalité et se procurer de l'argent, avec le mode de vie décadent qui va avec. Les masses restent divisées sur des bases culturelles, en fonction de leur origine, sur une base patriarcale, ultra-réactionnaire.

Soit Marseille reprend le drapeau rouge, si brillant là-bas, qui a été mis à terre au lendemain de la seconde guerre mondiale, sous le double coup de la bourgeoisie (avec notamment la fameuse magouille sur le découpage électoral pour empêcher la périphérie d'appartenir à Marseille) et des révisionnistes, ces faux communistes qui ont trahis la cause en reniant Staline, puis Lénine, puis Marx et Engels.

Marseille, avec ses problèmes urbains généralisés, l'énorme faiblesse de ses transports urbains, le manque d'infrastructures pour le sport et l'art, représente l'importance de la contradiction entre les villes et les campagnes, que le socialisme saura justement résoudre.

Marseille doit devenir une ville solaire et métissée, bastion inexpugnable de la guerre populaire ! Et non pas une ville ayant sombrée dans les mafias, les drogues, le clientélisme bourgeois, la barbarie !

Parti Communiste Marxiste Léniniste Maoïste [France]

septembre 2012

 

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