13 mai 2013

La révolution socialiste

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Le triomphe du nouveau sur l’ancien est une loi, et par conséquent le renversement du mode de production capitaliste est inéluctable.

Mao Zedong a rappelé quels étaient les principes du socialisme scientifique concernant ce renversement :

« Les changements qui interviennent dans la société proviennent surtout du développement des contradictions à l’intérieur de la société, c’est-à-dire des contradictions entre les forces productives et les rapports de production, entre les classes, entre le nouveau et l’ancien.

Le développement de ces contradictions fait avancer la société, amène le remplacement de la vielle société par la nouvelle. »

La manière dont ce renversement aura lieu est par conséquent également à comprendre de manière scientifique. Il faut déterminer précisément ce qui est le nouveau, et ce qui est l’ancien ; le nouveau grandit inexorablement, l’ancien s’affaiblit inexorablement.

Dans le mode de production capitaliste, c’est la classe ouvrière qui représente le nouveau, alors que la bourgeoisie représente l’ancien.

La bourgeoisie domine au sein du mode de production capitaliste, elle fait travailler toute la société pour ses propres intérêts.

Ainsi, les larges masses populaires pourraient vivre matériellement de manière incroyablement meilleure, mais leur niveau de vie s’appauvrit, alors que les forces productives ne cessent pourtant de progresser quantitativement et qualitativement.

Cette contradiction est au cœur du processus révolutionnaire ; les luttes de classes se développent ainsi inéluctablement, poussées par l’étroitesse des forces productives, qui sont emprisonnées dans le caractère capitaliste des rapports de production.

La révolution socialiste se définit donc par cette réalité sociale. C’est cette contradiction entre une richesse gigantesque qui s’accumule et une majorité toujours plus appauvrie, ainsi que les choix destructeurs de la bourgeoisie concernant les productions effectuées (société de consommation, destruction de la planète, etc.), qui est source d’une tension énorme, dont la résolution est la révolution socialiste.

Voilà pourquoi Mao Zedong a rappelé :

« Dans la société de classes, les révolutions et les guerres révolutionnaires sont inévitables ; sans elles, il est impossible d’obtenir un développement par bonds de la société, de renverser la classe réactionnaire dominante et de permettre au peuple de prendre le pouvoir. »

Il faut pourtant bien distinguer le caractère particulier de la révolution socialiste. En effet, lors du passage du régime esclavagiste à la féodalité, puis de la féodalité au capitalisme, une forme de propriété privée succédait à une autre.

Le pouvoir de certains exploiteurs était remplacé par celui d’autres exploiteurs. Pourquoi cela ? Parce que les formations sociales fondées sur l’exploitation ont toutes une base semblable : la propriété privée des moyens de production.

Or, la révolution socialiste vise l’abolition de la propriété privée des moyens de production. Pour cette raison d’ailleurs, la société socialiste ne peut pas commencer à naître dans la société capitaliste.

Cela alors que pour les anciens renversements de modes de production, on trouvait déjà des traces du nouveau mode de production dans le mode de production précédent.

Ainsi, lors du passage du féodalisme au capitalisme, les nouveaux rapports de production bourgeois se sont peu à peu développés, des formes plus ou moins achevées du type capitaliste ont grandi au sein de l’ancien régime.

Tel ne peut pas être le cas du socialisme. Le régime socialiste, fondé sur la propriété sociale des moyens de production, ne peut pas naître et grandir au sein de la société bourgeoise, fondée sur la propriété privée.

Les formes socialistes d’économie ne peuvent ni apparaître ni se développer d’elles-mêmes, spontanément : la bourgeoisie empêche ces formes d’exister, le mode de production capitaliste empêche le socialisme de se développer.

Voilà pourquoi pour qu’elles se développent, la classe ouvrière doit exercer sa dictature sur la bourgeoisie : c’est le seul moyen pour que le nouveau se développe véritablement, pleinement.

La révolution socialiste consiste donc en le renversement de l’ancien et le triomphe du nouveau, par la dictature du nouveau sur l’ancien.

Évidemment, cette dictature est totalement différente dans la forme et dans le fond de celle qu’exerce la bourgeoisie sur les masses populaires dans le cadre de la « démocratie bourgeoise ». L’État bourgeois est en effet un appareil bureaucratique, dont la fonction est de réprimer les larges masses et de maintenir la domination de la bourgeoisie.

L’État socialiste, à l’opposé, consiste en les larges masses populaires à la fois organisées et armées. Le pouvoir revient aux comités populaires qui, organisés de manière centralisée, réorganisent l’ensemble du pays.

Cette dictature est ainsi une démocratie véritable pour les masses populaires, dont elle défend les intérêts ; inversement, elle réprime l’ancienne minorité exploiteuse, afin de l’empêcher de s’opposer au socialisme, ainsi que de l’empêcher de faire retourner le pays au capitalisme.

Il y ainsi d’un côté la classe ouvrière qui a les larges masses populaires comme alliées, et de l’autre la bourgeoisie qui auparavant dominait la société. Voilà pourquoi Mao Zedong a souligné la distinction qui existe dans le socialisme :

« Nous sommes en présence de deux types de contradictions sociales : les contradictions entre nous et nos ennemis et les contradictions au sein du peuple. Ce sont deux types de contradictions de caractère tout à fait différent. »

La révolution socialiste consiste donc en l’instauration de la dictature du prolétariat ; la révolution socialiste renverse le rapport de forces entre les masses populaires et la bourgeoisie, et le socialisme a justement comme tâche d’abolir la bourgeoisie en tant que classe et d’anéantir définitivement le vieil État.

Lénine a ainsi expliqué :

« La dictature du prolétariat est une lutte opiniâtre, sanglante et non sanglante, violente et pacifique, militaire et économique, pédagogique et administrative, contre les forces et les traditions de la vieille société. »

À quoi ressemblera donc la révolution socialiste ? L’histoire de la révolution socialiste d’Octobre 1917 le montre très clairement. Les larges masses populaires, organisées par la classe ouvrière, mènent une insurrection afin de renverser la bourgeoisie et d’instaurer un nouveau pouvoir.

Cette insurrection est bien entendu le point culminant de tout un processus révolutionnaire, dans lequel l’avant-garde a mené l’agitation, la propagande et l’organisation.

Les comités populaires, ossature du nouveau pouvoir, ne naissent pas spontanément ; la classe ouvrière doit les organiser, de la manière la plus ferme.

Ces comités populaires ou leurs embryons sont bien entendu la cible de la bourgeoisie, voilà pourquoi le processus amenant à la révolution socialiste est une guerre populaire prolongée.

Voilà pourquoi Mao Zedong a rappelé que :

« Chaque communiste doit assimiler cette vérité : le pouvoir est au bout du fusil. »

Lénine avait également dit à ce sujet :

« Ceux-là seuls ont assimilé l’essence de la doctrine de Marx sur l’État, qui ont compris que la dictature d’une classe est nécessaire non seulement pour toute société de classes en général, non seulement pour le prolétariat qui aura renversé la bourgeoisie, mais encore pour toute la période historique qui sépare le capitalisme de la « société sans classes », du communisme.

Les formes d’États bourgeois sont extrêmement variées, mais leur essence est une : en dernière analyse, tous ces États sont, d’une manière ou d’une autre, mais nécessairement, une dictature de la bourgeoisie.

Le passage du capitalisme au communisme ne peut évidemment manquer de fournir une grande abondance et une large diversité de formes politiques, mais leur essence sera nécessairement une : la dictature du prolétariat. »

La révolution socialiste est ainsi :

– l’aboutissement d’un processus prolongé où le nouveau prend conscience de sa force et se lance au fur et à mesure contre l’ancien ;

– la réalisation de la dictature du nouveau sur l’ancien, sous la forme de la dictature du prolétariat ;

– un processus organisé de manière consciente par l’avant-garde qui saisit parfaitement, par la science MLM, la lutte du nouveau contre l’ancien.