6 avr 2013

L'affaire du pédophile "Paco" : l'anarchisme en pleine décomposition

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Après la honte du silence face à la progression du fascisme, l'anarchisme français bascule dans l'ignominie. Le scandale de la « révélation » d'un prédateur pédophile dans le milieu anarchiste parisien est plus qu'une preuve de décomposition : c'est dans la barbarie qu'on est passé à l'instar de celle qui suinte de tous les pores de la société bourgeoise en fin de vie.

Ce pédophile, né en 1951, écume le milieu anarchiste parisien depuis une vingtaine d'années ; ses agissements étaient bien connu de quiconque était objectif, puisque cet esprit malade s'inventait une vie aventurière (Action Directe, la Fraction Armée Rouge...) pour impressionner et manipuler des adolescents et de très jeunes adultes.

Cette figure du militantisme anarchiste décomposé parisien - il a même une page Wikipédia à son nom - qui se fait appeler « Paco » agit comme un pur prédateur sexuel, manipulant des garçons et des jeunes hommes mal dans leur peau, en recherche d'identité et d'un sens à leur dégoût de la société pour les amener à avoir des relations sexuelles avec lui, quitte à leur forcer la main.

Ce comportement de prédateur pédophile était frappant, pour qui se donnait la peine de ne pas fermer les yeux, puisqu'il s'agissait du seul « vieux » au milieu d'adolescents ou de jeunes adultes tout juste majeurs. Pourtant, cela n'a jamais vraiment dérangé le milieu anarchiste, au nom de l'autogestion, de l'auto-organisation, c'est-à-dire du libéralisme petit-bourgeois.

Il est significatif que le petit milieu anarcho/décompo de la « sulfateuse », après avoir fait de l'humour sur le tueur en série Guy Georges, interdise toute discussion à ce sujet sur son forum (Aqni). Le silence est la règle. Rien ne doit filtrer. Le scandale « Paco » est en fait révélateur du patriarcat violent qui règne dans le milieu anarchiste.Et pour cause : il n'y a pas de lignes strictes, de valeurs nettes qui sont mises en avant comme incontournables. Il n'y a pas de critères, il n'y a pas de valeurs. Il y a des réflexions, des engagements, le tout dans une logique individuelle.

Avec derrière, les plus « faibles » qui endurent les coups. Ce n'est pas pour rien si l'écologie et les animaux sont inacceptables pour ces gens : cela demanderait une révolution culturelle, il faudrait s'arracher à leur libéralisme.

L'expression de la barbarie chez les anarchistes tient d'ailleurs qu'au nom du refus de la prison, les critiques de « Paco » entendent seulement l'expulser du milieu anarchiste. En toute logique, s'ils ne veulent pas de la loi « bourgeoise » (alors que naturellement un véritable socialisme pratiquerait le poteau d'exécution), alors ils devraient assumer.

Mais cela est trop demander à ces gens qui croient vivre « en dehors » de la société et qu'il suffit de nier abstraitement les choses pour qu'elles cessent d'exister. De fait, les anarchistes mettent en avant l'individualisme et l'idéalisme, ils ne peuvent donc que sombrer dans l'impuissance et la barbarie.

Surtout que l'affaire « Paco » est bien connue depuis longtemps, ce dernier ayant même déjà été condamné en 2000 pour agression sexuelle sur mineurs. Elle ne ressort que maintenant, car celui-ci est allé « trop loin » dans le visible, qu'avec la crise générale du capitalisme, les égouts débordent.

Il y a ainsi un texte, intitulé « Paris : pour l’exclusion de Paco, violeur dans le milieu anti-autoritaire depuis plusieurs années », et signé « Des anarchistes de Paris », qui explique de manière vantarde :

 

« Que les choses soient claires et précises, nous ne considérons pas comme tolérable de supporter la vue de cette personne dans aucune réunion, assemblée ou tout autre rassemblement aux prétentions anti-autoritaires. Mais tout aussi fermement, nous refusons tout discours qui consisterait à refourguer le problème à la justice, et de façon générale, nous refusons la prison, la justice et la police, et il ne doit pas y avoir de caractère exceptionnel qui permettrait de se livrer à une telle bassesse. Nous sommes parfaitement capables de régler ce genre de problèmes sans avoir recours contre un connard, à un ennemi. »

 

Vous êtes capables ? Alors montrez-nous, à nous les maoïstes, comment vous réglez ces problèmes, chers anarchistes ! Montrez-nous que vous n'êtes pas que des libéraux dépassés et vantards, ou bien montrez-nous que vous sachez appliquer la justice - ce qui nous rapprocherait, puisque nous, nous voulons la dictature du prolétariat, et que cela signifie en clair : l'élimination des ennemis des valeurs progressistes.

Mais la conclusion ne laisse pas attendre grand chose, puisqu'il est dit :

« nous prononçons donc pour l’exclusion de Paco de tous les lieux et événements anti-autoritaires, ainsi que pour la mise en œuvre pratique de cette exclusion, en toute occasion. »

C'est cela la justice ? L'oubli ? L'oubli et l'hypocrisie ? C'est refiler le monstre à une autre partie de la société ?

Alors quoi ? Les garçons et les jeunes hommes non-anarchistes, non membres du « milieu » n'ont-ils pas le droit d'être protégé eux aussi d'un prédateur sexuel, leurs vies ne valent-elles si peu aux yeux des anarchistes que peu importe leurs souffrances tant que ce ne sont plus des anarchistes que « Paco » détruit ? En pretextant le refus de la Justice, de l'Etat ou du pouvoir, les anarchistes masquent juste la volonté typiquement petite-bourgeoise d'écarter le scandale, de l'écarter sans jamais l'affronter et en tirer les conséquences logiques quand à ce qui doit être fait.

Il est d'ailleurs notable qu'un site monté au départ pour soutenir « Paco » avant de retourner mollement sa veste devant la montée en puissance du scandale, le Collectif Anarchiste-Autonome Anti-Autoritaire, utilise le terme de « staliniens » comme insulte face aux gens dénonçant « Paco ». Car ce qui horrifie le plus les petits-bourgeois chez Staline, c'est qu'il personnifie l'exigence de morale et de justice, qu'il annonce le temps de rendre des comptes, la fin de la tranquillité, de leur «  vie privée » tant chérie.

Tout cela est lamentable. Cela montre de manière limpide à quel point les prétentions révolutionnaires des anarchistes français ne sont que des paroles creuses. La vérité est que le milieu anarchiste sombre dans la décomposition complète et ce depuis des années. Entre la célébration de la consommation de drogues, l'alcool comme réalité quotidienne, la mise en avant du libéralisme sexuel le plus complet et décadent, l'anarchisme n'a rien à proposer de positif comme modèle de société et n'a aucune prétention à changer réellement la société. 

A cela s'ajoute, bien entendu, la fuite en avant dans la théorie du « genre », avec l'argumentation selon laquelle l'hétérosexualité serait un régime politique fondé sur le viol, etc.

Prenons un site anarchiste comme le cri du dodo, qui sort des grandes phrases contre Paco.

Et posons la question : ce « Paco » est-il une découverte ? Bien sûr que non ! Et qu'est-ce que le cri du dodo a fait à ce sujet ? Rien ! Il est facile de donner des leçons... après coup.

Tout cela est à l'image du libéralisme libertaire : la décomposition rejoint le sordide.Et bien évidemment, tout cela sert au final le fascisme, tout comme l'affaire des « antifas » dealers de Lyon.

Ainsi, un site comme Fdesouche peut être très satisfait de la gestion de cette « affaire » (« Affaire de pédophilie et de viols dans le milieu antifa parisien »), en expliquant que le prédateur est protégé par les anarchistes qui ne veulent pas amener l'affaire devant la justice. Le fascisme peut montrer du doigt les « antifas » comme étant des personnes avec une fausse morale, incapables de protéger les « faibles ».

Voilà où mène le refus de l'idéologie, le refus du pouvoir et l'individualisme !

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