5 nov 2011

Devenir Sauveteur Secouriste du Travail, un devoir moral !

Submitted by Anonyme (non vérifié)
Dans le capitalisme les prolétaires doivent subir des conditions d'exploitation souvent difficiles. Cela peut entraîner une fatigue, une baisse de concentration qui peut provoquer un accident. Dans l'industrie, les ouvrières et les ouvriers travaillent régulièrement sur des postes dangereux qui les exposent à de nombreux risques pour leur sécurité. Mais encore, le stress dû à l’intensité du travail et aux difficultés de la vie quotidienne peut aussi être à l'origine d'un accident, d'un malaise cardiaque par exemple. 
 
Pour toutes ces raisons, et bien d'autres encore, il est impératif pour les prolétaires de savoir réagir efficacement lorsqu'ils sont face à un accident. Intervenir rapidement permet de gagner de précieuses minutes en attendant l'arrivée des secours spécialisés. 
 

La bourgeoisie ne se soucie pas de la vie des prolétaires. Lorsqu'elle est légalement obligée et qu'elle y voit un intérêt, elle respecte, plus ou moins, un minimum de normes afin garantir la sécurité. Pour le reste c'est aux prolétaires eux-mêmes de se prendre en main et d'apprendre à réagir. Il n'y a rien à attendre des capitalistes ! 

 
La formation de Sauveteur Secouriste du Travail (SST) est un bon moyen de connaître les bases pour savoir intervenir en cas d'urgence. En plus, elle permet d'avoir un petit statut vis à vis de sa hiérarchie afin d'intervenir plus facilement, sur le plan de la prévention notamment (vérifier les normes, les outils mis à disposition, l'information, etc.).
 
1. PRESENTATION DE LA FORMATION SST 
 
Il existe une obligation légale pour les entreprises :
«  Dans chaque atelier où sont effectués des travaux dangereux, dans chaque chantier occupant 20 personnes au moins pendant plus de quinze jours, où sont effectués des travaux dangereux, un membre du personnel doit avoir reçu obligatoirement l'instruction nécessaire pour donner les premiers secours en cas d'urgence. » 

Mais cela est bien insuffisant, d'autant plus que dans les « ateliers où sont effectués des travaux dangereux », les ouvriers travaillent souvent en équipe sur des roulements 3x8, ce qui fait que la ou les personnes secouristes du travail ne sont forcément présentes tout le temps. Et puis aussi, dans de grosses usines avec beaucoup d'ateliers de production différents par exemple, un ou plusieurs secouristes du travail pourront bien être présents dans l'usine mais la plupart de leur collègues l’ignoreront, ne les connaissant certainement pas, surtout que dans une grande usine, il faut parfois de longues minutes pour aller d'un point à un autre. 

C'est pour cela qu'il faut qu'il y ait un maximum de personnes qui soient formées aux premiers secours, afin d'optimiser les chances d'intervenir.
 
La formation de Sauveteur Secouriste du Travail dure minimum douze heures. Elle est assurée soit par un formateur d'entreprise, soit par un organisme de formation, ceux-ci étant directement formés sous contrôle d'organismes d’État.
 
Le contenu de la formation est définie par un programme national mais peux être plus ou moins ajusté suivant le bon vouloir des dirigeants locaux, surtout dans les grosses entreprises. 
 
Elle finit sur une validation des acquis avec un exercice pratique, une mise en situation pendant laquelle le formateur vérifie si les futurs secouristes interviennent convenablement. 
 
Les connaissances des secouristes doivent être mises à jour, on parle de « recyclage », tous les 24 mois (au bout de 1 an pour le premier).
 
Attention, il appartient au secouriste de veiller à anticiper et réclamer son recyclage, la hiérarchie n'est généralement pas à jour sur ce genre de choses pourtant cruciales.
 
2. COMMENT DEVENIR SECOURISTE DU TRAVAIL ? 
 
L'INRS, l'institut national de recherche et de sécurité dont dépend cette formation indique à propos de la formation SST :
« Tout salarié du régime général de la Sécurité sociale peut être formé, sur le lieu et pendant la durée du travail. »

 

La formation de Sauveteur Secouriste du Travail s'intègre dans le cadre de la formation professionnelle et dans le droit individuel à la formation (DIF).
 
- Pour les personnes en CDI, la démarche est assez simple puisqu'il suffit d'intervenir auprès de sa hiérarchie pour réclamer à être formé. En cas de refus, il faut faire valoir le DIF qui ouvre le droit à 20h de formation par année travaillée, dans la limite de 120h. Les employeurs ne sont pas tenus d'accepter une formation, mais ils doivent faire part expressément de leur refus, ce qu'ils ne font presque jamais. En effet, il peut sembler malvenu de refuser formellement à un employé de devenir secouriste du travail. 
 
Alors, il est conseillé de faire sa demande par écrit et par recommandé, pour forcer la réponse. Et de la renouveler tous les ans. Une accumulation de refus de formation au secourisme pourra être utilisée par les employés pour se défendre en cas de litige, au sujet de la sécurité entre autre.
 
Les personnes déjà titulaires du PSC1 (formation de secouriste de premier niveau) peuvent demander une équivalence en suivant un complément de formation lié aux risques spécifiques de leur métier. 
 
Inversement, l'attestation SST est reconnue comme équivalente au PSC1 (ce qui permet de participer à des formations qui requiert le PSC1 en dehors de son travail). 
 
Bien évidemment, pour les prolétaires précaires il est bien plus difficile de devenir sauveteur secouriste du travail. Toutefois, il existe des possibilités. 
 
- Les personnes intérimaires peuvent ouvrir des droits à la formation auprès de l'entreprise de travail temporaire (ETT) avec laquelle ils travaillent. Il faut pour cela justifier de 2 700 heures travaillées dans l’intérim, dont 2100 heures dans l’ETT dans laquelle la demande est faite. Le DIF est de 40 heures par tranche de 2 700 heures, toujours dans la limite de 120 heures.
 
- Les personnes en CDD peuvent faire valoir leur DIF auprès de l'entreprise dans laquelle ils travaillent s'ils ont accumulés assez de temps de droit à la formation. Seulement, il y a pratiquement aucune chance que cela soit accepté.
 
- Les prolétaires au chômage peuvent aussi faire valoir leur DIF auprès du Pôle-Emploi et réclamer une formation de secouriste. 
 
Attention, nous n'indiquons ici que les principes généraux à propos du SST. Si vous avez des questions sur votre cas spécifique, n’hésitez pas à nous écrire
 
3. LES PRINCIPES DE BASE DU SECOURISME 
 
- En cas d'accident, dans tous les cas il faudra prévenir ou faire prévenir les secours, les pompiers ou le SAMU. 
 
Pour cela il est nécessaire de connaître à l'avance l'adresse précise à indiquer aux secours, ce n'est pas forcément évident dans une zone industrielle par exemple. Aussi dans une grande usine, il faut penser à comment indiquer précisément le lieu de l'accident aux secours. 
 
- Garder son calme, savoir analyser la situation afin d'intervenir efficacement. 
 
- Ne Jamais se mettre en danger soi-même. Un secouriste mort ou blessé est un secouriste inutile. 
 
- Connaître les bons gestes et être sûr de soi, pour savoir écarter les éventuels enquiquineurs qui croient tout savoir mieux que tout le monde. 
 
- Apprendre à intervenir sans risque, à écarter les dangers avant d'intervenir. 
 
- Rechercher une hémorragie et obstruer la plaie.
 
- Savoir aider une personne qui étouffe à dégager ses voix respiratoires rapidement. 
 
- Mettre une personne inconsciente qui respire en PLS, position latérale de sécurité.
 
- Pratiquer un massage cardiaque à une personne qui ne respire plus. 
 
- Se servir d'un défibrillateur s'il y en a un. 
 
- Savoir intervenir en présence d'une brûlure.
 
Pour des raisons de sécurité nous ne mettrons pas ici les gestes précis à connaître. Nous ne voudrions pas que ce que l'on dit soit mal interprété et donc mal appliqué, ce qui pourrait entraîner des situations dangereuses. 
 
Alors, en attendant d'être formé, renseignez-vous, interpellez des personnes déjà formées aux premiers secours et commencez à apprendre les bons gestes. 
 
4. LE TRAVAIL DE PREVENTION DES SECOURISTES DU TRAVAIL
 
Être secouriste du travail, c'est accepter une responsabilité morale vis à vis de ses collègues. Alors il convient d'être particulièrement attentif à tout ce qui concerne la sécurité sur son lieu de travail
 
Voici une liste non-exhaustive de choses qui peuvent être faites en terme de prévention. Merci de nous aider à la compléter. 
 
1/ Chercher les panneaux d'affichage sur lesquels sont normalement indiquées les personnes secouristes du travail dans l'entreprise. Vérifier si les informations sont à jour. Diffuser ces informations. Et le cas échéant, faire pression sur sa hiérarchie pour mettre à jour et diffuser ses informations.
 
2/ Inciter les personnes secouristes du travail à s'identifier clairement. D'abord en en parlant autour de soi, mais aussi en se servant de dispositifs d'information qui doivent être mis à disposition par l'entreprise, comme par exemple un autocollant à coller sur son casque de sécurité. 
 
3/ Veiller à ce que le recyclage des SST soit assuré et dans les bons délais (tous les 24 mois, 12 mois la première fois)
 
4/ Informer ses collègues à propos du droit de retrait, et inciter à son application en cas de danger. Chaque salarié dispose légalement du droit de se retirer s'il estime qu'une situation présente un danger grave et imminent pour sa vie ou sa santé. Ce droit est prévu par l'article L. 4131-1 du Code du travail (et l'article 5-6 du décret n°82-453 du 28 mai 1982 pour les fonctionnaires).
 
5/ Recenser systématiquement les situations dangereuses ou potentiellement dangereuses sur son lieu de travail. Les connaître et en parler permet d'y réfléchir afin d'intervenir plus efficacement lorsqu'un accident se présente. Aussi, il est souvent nécessaire de vérifier si une situation dangereuse n'est pas en contradiction avec la loi, car c'est bien souvent le cas, surtout dans les petites entreprises. 
 
6/ Recenser si les personnes qui occupent un poste dangereux ont bien reçu la formation adéquate. Vérifier par exemple si les listes de produits toxiques sont tenues à jours, etc. 
 
7/ Vérifier que les trousses de secours, extincteurs, plans d'évacuation soient à jours et accessibles.
 
8/ Dans tous les cas, la chose la plus importante reste d'inciter le maximum de personnes à devenir Sauveteur Secouriste du Travail. 
 
5. INTERVENIR DANS LA VIE QUOTIDIENNE
 
En France, il existe une obligation légale importante, c'est de porter assistance à une personne en péril, en l'absence de danger pour soi-même. Cela signifie au minimum appeler les secours. Mais si cela suffit sur le plan légal, dans la réalité le fait d'avoir appeler les secours pourra s'avérer insuffisant, lors d'un accident grave par exemple.
 
Lorsque l'on veut intervenir, le courage et l'abnégation ne suffisent pas forcément car pour secourir une personne efficacement il faut des connaissances spécifiques. 
 
Ces connaissances ne sont pas difficiles à acquérir. 
 
Pourtant, le fait est que la majorité de la population ignore les gestes de base qui peuvent sauver des vies. Et pire, ce sont parfois des préjugés erronés et dangereux qui sont véhiculés par les personnes ignorantes. 
 
Alors, même s'il est parfois difficile de devenir secouriste dans le cadre du travail, il existe un certain nombre d'associations, d'organismes qui propose des formations pour devenir secouriste
 
La formation de base est le PSC1, prévention et secours civiques de niveau 1. Elle dure une dizaine d'heures environ, réparties sur plusieurs soir ou le week-end le plus souvent. Elle est accessible à partir de 10 ans.
 
Enfin, pour les personnes qui participerons à une formation SST, il faut savoir que souvent les entreprises imposent aux formateurs de n'intervenir qu'en ce qui concerne les risques de l'entreprise elle-même et de ne pas parler de l'extérieur. Cela est absurde et dangereux évidemment. Heureusement, les formateurs secouristes ont souvent le sens du devoir et n'hésitent pas à élargir le champs de leur formation. Toutefois, lors de la formation n'hésitez pas à poser des questions en lien avec votre vie quotidienne, avec une situation que vous auriez déjà vécue, etc. 

Dans le capitalisme, les prolétaires ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se défendre, pour améliorer leur quotidien, et parfois même juste pour survivre. La bourgeoisie n'hésite jamais à intensifier les conditions d'exploitation pour s'enrichir un maximum, quitte à mettre les prolétaires en danger.

Alors, c'est un devoir moral que de savoir faire face au danger, de devenir secouriste. C'est un devoir moral vis à vis de soi-même, mais surtout vis à vis de sa classe.

Les prolétaires n'ont rien d'autre que leur classe.

La classe la plus révolutionnaire de l'histoire, la classe qui mettra fin définitivement à l'exploitation et qui mettra au cœur de la civilisation la vie, la santé, la science, l'abondance, le bonheur universel!

 
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