17 sep 2011

La faillite du "comité de Solidarité Franco-Népalais"

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Au moment où une guérilla propose de cesser son activité en échange d'une reconnaissance institutionnelle, on se doute bien que son objectif n'est plus la prise du pouvoir, la révolution. Pourtant, lorsque la guerre populaire au Népal s'est arrêtée en 2006, nombreux ont été les opportunistes se lançant dans le soutien d'une guerre populaire... qui n'existait plus.

En pratique, ces gens pouvaient s'arroger le prestige d'une guerre populaire, sans avoir à soutenir une guérilla en cours.

C'est ainsi que s'est fondé à la fin de l'année 2007 un « comité de Solidarité Franco-Népalais » autour de ce que la France compte de personnes appréciant Mao Zedong, mais rejetant le PCMLM, qui lui avait critiqué le révisionnisme du Parti Communiste du Népal (maoïte) dès 2006.

Le calcul de ces gens était très simple: en soutenant le “processus révolutionnaire” au Népal, ils espéraient bien en retour se voir reconnu sur le plan international...

Ce qui a bien fonctionné au départ, pour se retourner bien évidemment dans son contraire, au point que le « comité de Solidarité Franco-Népalais » a été obligé, au fur et à mesure, de littéralement « inventer » une ligne « rouge » luttant contre la trahison de la révolution.

C'était absurde, bien sûr, mais ces gens savaient que s'il fallait prendre le mal à la racine, il fallait remonter jusqu'aux accords de paix de 2006.

Or, dans un esprit pragmatique-machiavélique, ils ont soutenu ces accords de paix, en prétendant qu'il s'agissait d'une « tactique. »

Même lorsque le masque est définitivement tombé, ces gens ont dû feindre de s'étonner. Voici leur point de vue du 2 septembre 2011 (c'est nous qui soulignons) :

"Bhattarai élu premier ministre ; l'Armée Populaire en cours de liquidation

Deux nouvelles importantes nous sont parvenues du Népal. Elles sont malheureusement le signe d'un grand danger pour la révolution plutôt qu'un signe de reprise de la lutte révolutionnaire.

Premièrement, Baburam Bhattarai a été élu premier ministre. Il est le représentant de la ligne réformiste au Népal. Il est pour l'établissement d'une république démocratique parlementaire bourgeoise qu'il conçoit comme une étape nécessaire vers l'établisssement d'une république populaire. Il semble prêt à tous les compromis pour stopper pour de bon le processus révolutionnaire.

Deuxièmement, les clés des containers contenant les armes de l'Armée Populaire de Libération viennent d'être remises au Comité Spécial pour l'Intégration, signifiant de facto la reddition de l'APL. Toutes les clés ont été rendues sauf dans un cantonnement, à Kailali, où le vice-commandant a affirmé n'avoir reçu aucune directive formelle du parti."

Dire que ces nouvelles sont « malheureusement le signe d'un grand danger pour la révolution » c'est encore ouvertement nier que la révolution a été stoppée et rejetée en 2006, avec les accords de paix.

Accords de paix soutenus à la base même par la prétendue « ligne rouge »... qui ne représente qu'une fraction opportuniste en concurrence avec une autre fraction opportuniste.

A ce tarif (typiquement trotskyste par ailleurs), autant soutenir la « gauche » du Parti socialiste en France voire de l'UMP !

Et finalement s'il faut faire le bilan, en 3 ans, le « comité de Solidarité Franco-Népalais » n'aura pas pu, contrairement à ce qu'il a prétendu à sa fondation, constater « le degré d’édification de la démocratie populaire », et pour cause !

Il n'y a pas eu de victoire de la révolution démocratique au Népal, et par contre une capitulation tout à fait prévisible, et prévue.

Le premier communiqué du « comité de Solidarité Franco-Népalais » attaquait d'ailleurs ceux et celles rejetant la capitulation.

Voici ce qui était dit :

"Des « amis » bien intentionnés, partant  d’une vision fixe de l’histoire ne veulent pas examiner ce processus dans son développement, mais au nom des grands principes le condamnent l’avance sans attendre les résultats. Il en toujours ainsi lorsque quelqu’un explore une nouvelle voie, avec d’autres moyens et ose prendre des risques. Cela peut se vérifier dans les sciences, dans la recherche etc."

Il est aujourd'hui que les véritables amis de la révolution népalaise, cela a été le PCMLM et toutes les organisations ayant critiqué le révisionnisme du Parti Communite du Népal (maoïste).

Le « comité de Solidarité Franco-Népalais » a lui propagé pendant trois ans des illusions sans cesse sur la « possibilité » pour la révolution népalaise de se mener.

Pendant trois ans, des informations ont été lancées comme quoi tel ou tel dirigeant du PCN (M) affirmait que la révolution était pour bientôt, que le soulèvement populaire se construisait, que les structures de base maoïstes se renforçaient, que même si le PCN (M) participait au vieil État, « accuser le PCN-m d’avoir abandonné la révolution est prématuré », etc.

C'est dire si l'activité du « comité de Solidarité Franco-Népalais » n'aura, en fin de compte, été qu'une perte de temps au service d'une machine à produire des illusions.

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