29 avr 2012

France, mère des arts, des armes et des lois, des « paysages » et du refus de combattre le réchauffement climatique

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Aux élections présidentielles, pas une personne candidate n'a assumé le combat frontal contre le réchauffement climatique. L'écologie a purement et simplement disparu, ne se maintenant au mieux que comme projet bobo subordonné au Parti Socialiste, par l'intermédiaire d'Europe écologie.

Ainsi, la chose est entendue : en France, l'écologie est une chose impossible. Sa démarche contredit absolument l'identité de la bourgeoisie française depuis sa naissance et son développement à l'ombre de la tour Eiffel.

Déjà au 16ème siècle, le poète Du Bellay parlait de la « France, mère des arts, des armes et des lois. »

Une France qui maîtrise parfaitement le formalisme, donc, et qui sait manier par conséquent les lois, autant que les armes et les arts (au sens des techniques, celles de l'ingénieur).

L'échec du protestantisme a amené l'acceptation par la bourgeoisie française de l'académisme développée sous Louis XIV ; ce fut le triomphe non pas de Rousseau et de la sensibilité assumée, mais de Voltaire qui écrivait des tragédies et vénérait respectueusement les alexandrins, tout en se moquant et dénigrant lors de son temps libre.

La France, mère des arts, des armes et des lois de l'époque du poète Du Bellay a donc une identité commune avec la France de la monarchie absolue, mais aussi avec la France bourgeoise.

Les réactions au réchauffement climatique sont donc que soit la technique permettra de surmonter le problème, soit que la France est trop petite à l'échelle mondiale pour que sa position change quoi que ce soit, soit que le réchauffement climatique produit par les activités humaines n'existe pas.

On a là un déni qui correspond bien à la mentalité française du moment : déni de la crise économique, déni de la montée du fascisme, déni de l'effondrement de la culture et de la civilisation...

Déni formel, déni français.

Déni d'ailleurs de la vivisection, déni également du caractère industriel de la production agro-alimentaire. C'est là que l'écologie montre son caractère explosif en France : elle porte atteinte à l'hégémonie idéologique des ingénieurs, depuis les agronomes de l'INRA jusqu'aux hauts fonctionnaires passés par l'ENA.

Et elle porte atteinte à l'image d’Épinal de la France des clochers, que l'on voit tellement souvent sur les affiches électorales.

C'est le principe du « paysage » : en France, il n'y aurait pas de nature, il y a seulement des paysages. Des paysages où s'insèrent des régions, dans l'esprit régionaliste qui est propre au fascisme français.

Ce n'est nullement un hasard que durant la dernière décennie, on a vu une montée en flèche des mouvements régionalistes : c'est là bien une dynamique identitaire, totalement opposée à une reconnaissance matérialiste de la biosphère.

La logique réactionnaire veut que soit préservé « l'environnement », c'est-à-dire le paysage dans ce qu'il a de traditionnel.

Il ne s'agit nullement d'une vue planétaire, d'une vue à l'échelle de la biosphère.

C'est là bien une différence essentielle entre réaction et révolution, entre fascisme et communisme.

Le communisme est une perspective mondiale et donc reconnaît l'existence de la biosphère et donc considère que l'humanité est une composante de celle-ci.

Le communisme permet de comprendre que les activités humaines sont en rapport dialectique avec la matière terrestre, et que par conséquent il existe un processus global.

Le communisme a compris l'essence de l'humanité, son existence à la fois naturelle et sociale, selon le mot de Karl Marx dans les manuscrits de 1844, qu'il faut citer tellement c'est une compréhension magistrale :

« Cette propriété privée matérielle, immédiatement sensible, est l’expression matérielle sensible de la vie humaine aliénée. Son mouvement – la production et la consommation – est la révélation sensible du mouvement de toute la production passée, c’est-à-dire qu’il est la réalisation ou la réalité de l’être humain.

La religion, la famille, l’État, le droit, la morale, la science, l’art, etc., ne sont que des modes particuliers de la production et tombent sous sa loi générale.

L’abolition positive de la propriété privée, l’appropriation de la vie humaine, signifie donc la suppression positive de toute aliénation, par conséquent le retour de l’ être humain hors de la religion, de la famille, de l’État, etc., à son Il est évident que chez les différents peuples le mouvement prend sa première origine selon que la véritable vie reconnue du peuple se déroule plus dans la conscience ou dans le monde extérieur, qu’elle est plus la vie idéale ou réelle.

Le communisme commence immédiatement (Owen) avec l’athéisme. L’athéisme est au début encore bien loin d’être le communisme, de même que cet athéisme est plutôt encore une abstraction.

La philanthropie de l’athéisme n’est donc au début qu’une philanthropie philosophique abstraite, celle du communisme est immédiatement réelle et directement tendue vers l’action.

Nous avons vu comment dans l’hypothèse de la propriété privée positivement abolie, l’être humain produit l’être humain, se produit soi-même et produit l’autre être humain; comment l’objet, qui est le produit de l’activité immédiate de son individualité, est en même temps se propre existence pour l’autre être humain, l’existence de celui-ci et l’existence de ce dernier pour lui.

Mais, de même, le matériel du travail aussi bien que l’être humain en tant que sujet sont tout autant le résultat que le point de départ du mouvement (et la nécessité historique de la propriété privée réside précisément dans le fait qu’ils doivent être ce point de départ).

Donc le caractère social est le caractère général de tout le mouvement ; de même que la société elle-même produit l’être humain en tant qu’être humain, elle est produite par lui. L’activité et la jouissance tant par leur contenu que par leur genre d’origine sont sociales; elles sont activité sociale et jouissance sociale.

L’essence humaine de la nature n’est là que pour l’être humain social; car c’est seulement dans la société que la nature est pour lui comme lien avec l’être humain, comme existence de lui-même pour l’autre et de l’autre pour lui, ainsi que comme élément vital de la réalité humaine; ce n’est que là qu’elle est pour lui le fondement de sa propre existence humaine.

Ce n’est que là que son existence naturelle est pour lui son existence humaine et que la nature est devenue pour lui l’être humain.

Donc, la société est l’achèvement de l’unité essentielle de l’être humain avec la nature, la vraie résurrection de la nature, le naturalisme accompli de l’être humain et l’humanisme accompli de la nature. »
(
Karl Marx, Manuscrits de 1844)

Cette dernière phrase est une composante essentielle de la pensée communiste ; elle montre à quel point le communisme est en opposition frontale avec le capitalisme, qui nie la réalité planétaire, la réalité de la biosphère, qui nie même le réchauffement climatique. 

La bourgeoisie a un comportement suicidaire propre à sa classe - la planète a besoin du communisme!

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