29 mar 2012

Henri Guaino nie les responsabilités de la société bourgeoise décadente dans le massacre antisémite de Toulouse

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Henri Guaino, le conseiller du Président Sarkozy exposait dans une émission radio son point de vue sur les responsabilités dans le massacre antisémite de Toulouse. Il s'est alors emporté contre les analyses qui voudraient expliquer le rôle de la société française dans les agissements de Mohamed Merah.

«Chercher à expliquer par la responsabilité de la société un geste pareil est pour moi le comble de l'indécence » expliquait-t-il. « C'est l'idéologie d'une certaine gauche. Le criminel n'est jamais responsable de ses actes. Il n'est jamais responsable de rien. Ce sont tous les autres qui sont responsables » poursuivait t-il avant de conclure : « Un monstre n'est pas un symptôme de l'état de la société. Un monstre est un monstre. Il n'y a pas une explication sociale possible à un crime pareil».

Ce point de vue anti-marxiste primaire est particulièrement représentative de la vision du monde bourgeoise. Et au passage, il est aussi représentatif de la vision absurde que les bourgeois se font du marxisme.

La pensé bourgeoise est mécanique, c'est à dire qu'elle ne peut concevoir les choses que comme s’enchaînant les unes après les autres mécaniquement, comme étant toutes séparées et statiques.

Ainsi, selon le penseur bourgeois Henri Guaino, soit c'est la société qui est responsable du massacre antisémite de Toulouse, soit c'est l’individu Merah qui est mauvais, mais il ne peut pas en être autrement. C'est un point de vue binaire qui refuse la complexité dialectique du monde.

Comme Henri Guaino est un penseur bourgeois, il ne peut que défendre sa classe, et donc le système capitaliste, c'est-à-dire la société telle qu'elle existe aujourd'hui. D'où, par conséquent, cette vision absurde et arriérée comme quoi « un monstre est un monstre » et qu'il ne pourrait pas être « un symptôme de l'état de la société », etc.

Au contraire, selon le point de vue marxiste les « monstres » ne tombent du ciel sur la société, comme une sorte de sentence divine imparable. Chaque individu est un produit de son environnement, c'est à dire qu'il se construit selon sa perception sensible du monde (de la matière).

Chaque individu est un produit du milieu dans lequel il vit, et donc plus généralement de la société dans laquelle il évolue, et donc encore plus généralement de l'univers matériel dans lequel il existe.

Est-ce à dire que l'individu n'existe en fait pas vraiment, et que par conséquent Mohamed Merah ne serait pas responsable de ses actes ?

Non, et bien au contraire.

La pensé marxiste est justement supérieure à la pensé bourgeoise précisément parce qu’elle est dialectique, c'est à dire qu'elle permet de saisir les choses dans leur globalité, dans leurs interactions et, surtout, dans leur mouvement.

Concrètement, dans la question de la responsabilité du massacre antisémite de Toulouse, il y à deux aspects, comme dans tout phénomène.

D'abord, l'antisémitisme de Mohamed Merah ne provient pas de nul part, il n'a rien inventé tout seul mais cela est le résultat de sa perception sensible du monde dans lequel il a vécu, et donc de l'antisémitisme qui y existe.

Mais en même temps, l'acte barbare de Mohamed Merah dans l'école juive de Toulouse est une cristallisation de l'antisémitisme, c'est une forme d'existence matérielle de l'antisémitisme qui produit elle-même de l'antisémitisme , qui le fait exister de manière terriblement réelle et perceptible dans la société.

Autrement dit, il existe un rapport dialectique entre individu et société : c'est la société qui produit les individus, mais elle est elle-même le produit des individus qui la compose. C'est la société capitaliste qui a façonné Mohamed Merah tel qu'il a existé, mais cette société est aussi produite par Mohamed Merah et ce qu'il représente, comme symbole et comme acteur de la société.

Et c'est justement parce que la société est aussi produite par les actes de Mohamed Merah qu'il est impératif de comprendre la culpabilité de Mohamed Merah et ainsi de le condamner. Ce afin de choisir rationnellement comment Mohamed Merah, en tant qu'individu, aura eu une influence sur la société.

Mohamed Merah est une cristallisation, une matérialisation de l'antisémitisme. Il faut donc le comprendre comme tel et le réprimer comme tel. C'est pour cela que les communistes pense qu'il est coupable et qu'il ne méritait rien de moins que douze balles dans la peau, comme le méritent tous les fascistes.

Mais il est absurde de séparer abstraitement la société des individus comme le fait Henri Guaino en voulant isoler l'existence de Mohamed Merah de la société dans laquelle il a vécue. Les deux existent et s'influencent mutuellement.

Ce raisonnement peut paraître évident et simple pour les prolétaires ; il est par contre tout à fait insaisissable pour des penseurs bourgeois.

Contrairement au raisonnement irrationnel de Henri Guaino, la pensée marxiste, le matérialisme dialectique en fait, permet de comprendre précisément ce que représente Mohamed Merah. Et donc de le condamner fermement.

C'est ce qui permet de faire avancer la société, de la faire progresser. Henri Guaino lui veut la faire stagner. En tant que bourgeois qui voudrait que rien ne change, il essaye de nier la crise générale du capitalisme qui produit la barbarie antisémite. Il essaye de nier les responsabilités de la société capitaliste en putréfaction, et donc de la bourgeoisie, dans la progression du fascisme.

En tant que représentants d'une classe décadente, les penseurs bourgeois ne savent rien expliquer, ils sont incapables de comprendre le monde, ils ne peuvent que constater passivement les phénomènes qui s'abattent sur eux, comme la faim sur la cigale quand l'hiver fut venu. C'est pour cela qu'ils sont irrationnels, fatalistes et inévitablement réactionnaires.

« X.
Le point de vue de l'ancien matérialisme est la société "bourgeoise". Le point de vue du nouveau matérialisme, c'est la société humaine, ou l'humanité socialisée.

XI.
Les philosophes n'ont fait qu'interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe c'est de le transformer. »

Karl Marx, Thèses sur Feuerbach.

Le matérialisme dialectique est révolutionnaire car il permet de saisir les contradictions qui animent le monde et, de ce fait, tracer la voie pour les résoudre, c'est à dire mener la matière sur les chemins du Communisme universel.

Le point de vue matérialiste dialectique sur la question des responsabilités du massacre antisémite de Toulouse est simple : Mohamed Merah est coupable de ses actes, tout comme la bourgeoisie qui devra payer pour la société qu'elle produit - et l'antisémitisme qui en résulte. L'antisémitisme est un poison, c'est un obstacle bourgeois qui traîne sur la route des masses populaires vers le socialisme, vers une humanité socialisée.

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