7 avr 2012

Jean-Luc Mélenchon exalte son nationalisme à Toulouse et ignore les victimes du massacre antisémite

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Ce jeudi, Jean-Luc Mélenchon tenait un grand meeting à Toulouse, réunissant plusieurs dizaines de milliers de personne sur la place du Capitole.

Il y a réussi l'exploit, en 30 minutes d'interventions Marseillaise incluse, de ne pas aborder du tout la question des massacres antisémites récents.

Pourtant, quelque minutes avant à cette même tribune, l'opportuniste trotskiste Myriam Martin qui vient d’abandonné le NPA dont elle était porte parole pour rejoindre le Front de Gauche évoquait :

"Toulouse, ville rebelle, [qui] est rouge de colère et de volonté. Toulouse c'est la ville de la lutte contre l'extrême droite et le fascisme. Ici, il y a des valeurs et des combats qui ne se perdent pas"

Force est de constater en tout cas que ces valeurs et ces combats contre l’extrême droite et le fascisme n'intéressent pas Jean-Luc Mélenchon.

Oh bien sur, il a introduit le discours en espagnol, pensant certainement rendre hommage ainsi à la République espagnole tombée sous les coups du fascisme dans les années 1930. C'est que la tradition antifasciste républicaine espagnole est très forte à Toulouse. Mais cela reste de la tradition, du pure folklore totalement coupé des exigences antifascistes actuelles.

On ne peut pas faire d'affront plus terrible à l'antifascisme que d'esquiver totalement cette question aujourd'hui à Toulouse, alors que l'antisémitisme vient de s'y manifester concrètement dans toute sa barbarie.

Il faut oser tout de même, moins de trois semaines après les assassinats à bout portant d'enfants juifs dans une école, se prétendre contre le fascisme et venir faire un meeting dans cette ville en esquivant totalement la critique de l'antisémitisme.

Jean-Luc Mélenchon n'a que faire de la réalité, il ne s'intéresse pas au mouvement réel des contradictions qui traversent la société capitaliste française. 

Son rôle est de mobiliser les masses. Mobiliser dans un sens nationaliste, pour défendre les institutions bourgeoises en entretenant l'illusion du « bulletin de vote » et mystifiant la « République ».

Mais pour mobiliser, la réalité est parfois encombrante. La question de l'antisémitisme, et de surcroît la question de l'antisémitisme tel qu'il s'est terriblement exprimé à travers les actes de Mohamed Merah, est difficile à aborder. Elle est complexe à saisir dans tous ces aspects.

Alors pour Jean-Luc Mélenchon, c'est simple : les massacres de Toulouse ne font plus partie de l'actualité, non-plus à Toulouse même. Ce serait juste finalement un terrible « fait divers » passé à propos duquel il convient de ne plus parler.

Par contre, cela est indécent d'une certaine manière, Jean-Luc Mélenchon trouve important de se prononcer dans ce meeting pour... l'abolition de la peine de mort au États-Unis d'Amérique et en Chine ! Cette question est d'importance pour les masses populaires chinoises et nord américaines, mais que vient-t-elle faire dans le discours électoral de 30 minutes par le Front de Gauche ?

Cette prise de position est un prétexte pour étaler son idéologie social-chauvine, son nationalisme impérialiste français. Pour Mélenchon la France est supérieure et elle doit imposer sa vision du monde (bourgeoise) partout sur Terre.

L’ennemie des masses populaire de France ne serait pas la bourgeoisie française ni les contradictions, tel le racisme, qui divisent le Peuple. Non, pour lui l'ennemie est extérieure à la France, ce sont les États-Unis et « l'abjecte dictature de la finance ». C'est la même vision du monde que Marine Le Pen. 

« Le premier danger c'est que la France soit transformée en roue de secoure du char impériale qui est la première cause des perturbations du monde. La France, la France de la VIème république que nous voulons construire, la France n'est pas une nation occidentale. » 

C'est tout simplement la même logique « anti-occident » qui prévaut dans l'islamisme salafiste dont se réclame Mohamed Merah. Cest la même dynamique anticapitaliste romantique qui voit l'antisémitisme germer en elle, matérialisation inévitable d'une vision du monde irrationnelle.

Mais si l'anticapitalisme romantique de Mohamed Merah est totalement délirant – faisant de lui un pèlerin du néant – la  pensé de Jean Luc Mélenchon suit par contre une logique bien précise, une logique impérialiste française. 

C'est ainsi qu'avec lui, le Front de Gauche exalte totalement les colonies françaises :

« La France n'est pas une nation occidentale. Elle ne l'est ni du fait de son peuple bigarré, ni du fait qu'elle est présente dans tous les océans du monde, du fait qu'elle existe, vie et rayonne à proximité des cinq continents : la Nouvelle-Calédonie, la Polynésie, la Réunion, Mayotte, les Caraibes, la Guyane française qui a la plus longue frontière de France, 800 km avec le Brésil. Non la France  n'est pas une nation occidentale, elle est une nation universaliste. »

Si Jean-Luc Mélenchon a réussi l'exploit de ne pas aborder du tout la question des massacres antisémites récents pendant son meeting de Toulouse, c'est qu'il pense que cela risque d'entraver sa mobilisation nationaliste. Jean-Luc Mélenchon ignore Mohamed Merah car ils ne veux pas « froisser », ou certainement ne pas faire de prétendus amalgames. Il tient absolument à préserver sa vision du monde impérialiste française.

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