8 oct 2011

Monopoles, brevets, Apple

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Nous évoquions hier le côté très autoritaire de l’entreprise Apple où toute la production est sous contrôle et qui force l’utilisateur à rester dans un rôle de consommateur.

Ce contrôle dictatorial de la production, des forces productives ne pourra que se retourner contre Apple car cela ne fait que limiter les développements possible de leur système, de leurs applications, etc.

Mais Apple est bien loin de se soucier de l’évolution technologique, de l’innovation au service du Peuple. Dans le mode de production capitaliste la lutte entre les monopoles est rude et seul compte la plus-value.

Or cette plus-value est d’autant plus importante lorsqu’une entreprise se positionne dans les leaders du marché, entre autre grâce à une avance technologique.

Ralentir l'avancée technologique de leurs concurrents fait donc partie de la stratégie.

Et dans cette guerre entre monopoles, notamment ceux des domaines des technologies de l'information, les brevets tiennent une part importante

Rappelons que les brevets sont apparus lors de l'avènement de la bourgeoisie au pouvoir suite à la Révolution Française qui a posée les bases du mode de production capitaliste et de son système de propriété privée.

Chaque monopole dépose ainsi un maximum de brevets afin tout d’abord de rendre propriétaire son innovation en rendant secret son mode de foncitonnement. Ceci a pour pour conséquence de limiter l'essor technologique de ses conccurents et donc de garder une longueur d'avance ou alors de monnayer l'utilisation des procédés découverts.

Depuis plusieurs années les géants du domaine des technologies informatiques (Microsoft, Apple, Google, Oracle, Cisco, etc...) accumulent des milliers de brevets, sans parfois même traduire en production les innovations déposées..

Cette année cette guerre s’est principalement portée sur le domaine de la téléphonie mobile et des tablettes tactiles.

Les procès entre groupes se comptent par dizaines, et il faut rajouter à cela les « accords à l’amiable », comme le fabriquant de smartphone HTC qui a accepté de reverser à Microsoft 5 dollars pour chaque smartphone vendu qui tourne sous le système d'exploitation opensource Android. Microsoft accusait Android d’enfreindre plusieurs de ses brevets liés à l’interface utilisateur et sur le système d’exploitation lui-même.

Samsung vient également d’accepter un accord de licence prévoyant là aussi de reverser une certaine somme sur chaque tablette et smartphone Android vendu.

Microsoft génère ainsi un chiffre d’affaire plus important grâce à ses royalties obtenues sur Android qu’avec son propre système d’exploitation mobile, le Windows Phone 7.

Google, qui a développé le système Android à partir d'un système Linux, accuse cette attitude d’être un « frein contre l’innovation ». Cela permet aussi de renforcer leur image presque « alternative » à entendre certains face Apple et Microsoft.

Mais Google est soumis aux mêmes lois du capitalisme que les autres monopoles, et participe donc tout autant à cette guerre des brevets, en ayant par exemple cédé un certains nombre de brevets à HTC (qui utilise la plate-forme de Google, Android) pour que ce dernier puisse attaquer Apple.

Apple est sans doute l’entreprise qui a le plus fait parler d’elle ces derniers mois en multipliant et en remportant bon nombre de procès. Particulièrement ceux contre le constructeur de smartphones et de tablettes Samsung afin d'obtenir le retrait total de tout ses produits Samsung Galaxy pour avoir copier le design de l’iPhone et de iPad.

Notons qu'Apple est le premier vendeur de smartphone dans le monde et que Samsung est son principal concurrent en Europe.

Trois smartphones ont donc été interdit de commercialisation en Europe et la tablette Galaxy Tab 10.1 en Allemagne et en Australie.

On voit bien l’importance que les monopoles portent aux utilisateurs et à l’innovation technologique et scientifique en général.

Et cette guerre prend parfois des tournures des plus ridicules.

Samsung pour essayer de contre-attaquer Apple a accusé ce dernier d’avoir volé le design de sa tablette iPad à... Stanley Kubrick et plus précisément à son film « 2001, l’odyssée de l’espace » dans lequel on peut voir ce qui peut-être considéré comme l'ancêtre de la tablette tactile.

Plus pathétique encore la plainte déposée par Apple contre un restaurant luxembourgeois ayant pour nom « appleaday », par rapport au diction anglais "An apple a day keeps the doctor away" (Une pomme par jour garde le médecin au loin) et ayant, assez logiquement, pour logo une pomme.

Dans le même genre on pourrait citer le procès engagé contre l’entreprise agro-alimentaire Fangguo Food pour son logo n’ayant pourtant pas grand chose non plus à voir avec celui de Apple, hormis le fait que ce soit une espèce de pomme conceptualisée.

Mais des immenses monopoles comme le sont Apple, Microsoft ou Google possèdent une armée entière d’avocats prêt à s’attaquer à tout ce qui pourrait entraver leur marche vers ce qu’ils visent: avoir la main mise sur un maximum d’aspect de nos vies quotidiennes.

Et dans cette concurrence, les brevets jouent un rôle primordial. Et à la vue des exemples cités, il apparaît assez clairement que les brevets jouent un rôle tout aussi primordial dans la limitation de l’évolution des forces productives, des technologies, et de la créativité en général.

La propriété privée des moyens de production tout autant que la propriété d’une innovation ou d’une idée entravent le développement de la civilisation toute entière.

D’où notre intérêt envers les démarches collectives et libres. Mais il faut avoir conscience que celles-ci ne pourront réellement s’exprimer que sous le socialisme.

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