7 oct 2011

Steve Jobs : un capitaliste mégalomane au service de la bourgeoisie branchée

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Hier soir, Steve Jobs, le fondateur de la firme informatique Apple et des studios de créations graphiques Pixar, est décédé des suites d'un cancer du pancréas. 

Depuis l'annonce de son décés s'est déversée une avalanche de messages de deuil et de commémorations dignes d'une star de la pop.

Mais qui était exactement celui qui est présenté par certains comme le « Gutenberg moderne » ?

Steve Jobs n'était pas un génie de l'informatique, encore moins un brillant scientifique digne d'Einstein comme certains le présentent aujourd'hui.

Non, comme ses alter-ego des autres grands trusts informatiques nés dans les années 70 (Microsoft, Oracle, etc...), Steve Jobs était avant tout un commerçant très intelligent et un excellent publicitaire.

Comme Bill Gates, il avait compris très jeune les énormes opportunités commerciales qui s'ouvraient avec le développement de l'informatique.

En 1976, à l'âge de 21 ans, il crée la société Apple pour commercialiser les ordinateurs personnels montés et programmés par son ami Steve Wozniak dans le garage de la famille Jobs .

La société décolle réellement en 1977, avec le lancement de l'Apple 2, puis plus sérieusement avec la production du MacIntosh en 1979. C'est le succès de l'Apple 2 qui poussera IBM à se lancer dans la construction des PC.

La production est orientée autour de deux idées essentielles : le contrôle de toute la ligne de production (de l'assemblage aux logiciels) et un travail important sur le design des ordinateurs.

Comme Microsoft, Apple n'innove pas vraiment en matière de technologie.

Ils reprennent les idées développées par le laboratoire de recherche de Ranx Xerox : la souris pour cliquer et un environnement graphique ; et construisent les systèmes d'exploitation à partir des systèmes libres UNIX « BSD ».

La force d'Apple réside dans sa communication et dans l'intégration d'un grand nombre de polices de caractères. Ce sont ces deux aspects qui l'ont rendu immédiatement populaire dans le monde du graphisme.

De la même manière, ce n'est pas Apple qui a inventé les lecteurs MP3, mais grâce au travail sur le design et à ses logiciels de gestion et de vente de musique iTunes, l'iPod a été un des succès commerciaux les plus importants de l'électronique.

On peut dire la même chose à propos de l'iPhone et de l'iPad.

Comme la plupart des pionniers de l'informatique, Steve Jobs et Steve Wozniak sont des californiens très influencés par la contre-culture des années 60/70 (Steve Jobs était végétarien par exemple).

Toutes les firmes informatiques baignent dans cette atmosphère et cultivent une image « cool » et détendue.

Mais ceux qui ont poussé cela le plus loin jusqu'à un fétichisme du « in » c'est Apple et Steve Jobs. Ils l'ont poussé au point de ne plus être cool mais « snob ».

En effet, est mis systèmatiquement en avant le fait que posséder des produits Apple c'est être au-dessus du commun des mortels, c'est être d'un niveau de discernement supérieur à la « masse ».

Les utilisateurs des autres produits sont considérés comme des demeurés qui « suivent le troupeau ».

Cette stratégie d'incarner la « branchitude » a tellement bien marché que la plupart des utilisateurs de produits Apple sont de véritables fanatiques et se transforment en propagandistes de leur marque préférée.

C'est cela qui explique les scènes hystériques auxquelles on assiste depuis hier soir avec des minutes de silence dans des magasins Apple, des comparaisons totalement hallucinantes de Steve Jobs aux plus grands génies scientifiques (Einstein, Newton, etc.).

Steve Jobs lui-même était, derrière sa façade détendue, un autocrate mégalomane.

Il a mis en scène sa vie toute entière comme un personnage de cinéma ou de bandes dessinées. Il a cultivé l'image du « génie entrepreneur », se faisant virer de sa propre boîte puis en rachetant une autre (Pixar) et refaisant fortune, en revenant tel le messie dans son ancienne firme pour la relancer commercialement.

C'est lui le premier à avoir organiser les présentations de ses nouveaux produits comme des shows mi-théâtraux mi-religieux.

Ses « Keynotes » - conférences qu'il donnait habillé en jeans/baskets- étaient autant des événements commerciaux que des shows à sa propre gloire.

Il y annoncait autant les nouveautés technologiques de la firme que ses propres avis sur le monde ou encore ses bilans de santé.

Ce pseudo « génie » commercial était avant tout un capitaliste industriel qui est devenu multi-milliardaire en quelques années grâce à une des politiques les plus agressives de l'histoire de l'informatique.

Car s'il y a une entreprise qui est encore plus à l'opposé de notre vision du monde, qui est encore plus à l'opposé de la philosophie des logiciels libres que Microsoft, c'est bien Apple.

Au final ce que vend Apple c'est le confort d'avoir un ordinateur à peu près fonctionnel et de posséder un objet chic. Mais en contre-partie, il est rendu impossible de changer quoi que ce soit dans sa machine, que ce soit physiquement ou logiciellement.

L'ensemble des produits d'Apple est appelé « ecosystème » Mac, mais en fait c'est un monde fermé rempli de péages qu'Apple a créé.

La stratégie d'Apple c'est de construire et vendre des machines qui ne pourront marcher qu'avec leurs logiciels et leur services qui sont bien entendu tous payants et largement pompés d'équivalents venant du logiciel libre.

Apple et Steve Jobs se sont construit une fortune en pillant les logiciels libres et en s'accaparant leurs innovations.

En définitive, la seule réelle valeur ajoutée par Steve Jobs et Apple à l'informatique c'est un style.

Un style typiquement bourgeois : méprisant envers les masses, mégalomane, vide de sens et dictatorial.

A l'inverse de cela, nous, communistes, voulons un monde d'harmonie, avec des technologies qui répondent aux besoins des masses et qui tirent tout le monde vers le haut.

Nous voulons des technologies ouvertes pour que tout le monde puisse en étudier et comprendre le fonctionnement, pour que tout le monde puisse se les approprier et les transformer.

Nous ne voulons pas de produits « géniaux » créés et gardés jalousement par des ingénieurs enfermés dans leur tour d'ivoire et qui vouent un culte à leur propre petit ego.

Non, nous voulons des technologies qui permettent de libérer la créativité des masses, qui partent de leurs aspirations, qui soient à leur service.

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