15 fév 2013

Le nationalisme du PRCF au service de l'impérialisme français

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Luttant pour le droit des nations à disposer d'elles-mêmes, la social-démocratie s'assigne pour but de mettre un terme à la politique d'oppression de la nation, de la rendre impossible et de saper ainsi la lutte des nations, de l'émousser, de la réduire au minimum.

C'est ce qui distingue essentiellement la politique du prolétariat conscient de la politique de la bourgeoisie, qui cherche à approfondir et amplifier la lutte nationale, à poursuivre et accentuer le mouvement national.

C'est pour cela précisément que le prolétariat conscient ne peut se ranger sous le drapeau « national » de la bourgeoisie.

Staline – Le Marxisme et la question nationale

 

Le PRCF (Pôle de Renaissance Communiste en France) est un mouvement issu du Parti « Communiste » Français ; une partie de ses membre en sont toujours adhérents. Il est surtout connu pour sa mise en avant intensive du drapeau national bourgeois français (bleu-blanc-rouge) et de la primauté qu'il donne à la question nationale.

Le PRCF prétend être un pôle de véritables communistes cherchant à sauver le P «C» F devenu « réformiste ». Mais pourtant, sous couvert de rejet du cosmopolitisme et de nécessité de s'insérer dans le cadre national, c'est en fait le nationalisme français qui est mis en avant comme en témoigne son important document intitulé « Refuser l'euro-balkanisation des nations d'Europe ».

L'objet de ce document de 11 pages est de dénoncer l'Union Européenne comme étant « un plan européen de l’oligarchie capitaliste visant à asservir et/ou à démanteler les États historiquement constitués » qui aurait pour but de « constituer un Empire européen du grand capital ».

Le PRCF s'appuie sur une thématique et un discours anticapitaliste, en dénonçant « l'oligarchie » et le « grand capital ». Mais dans les faits, il ne fait que dénoncer les impérialismes adversaires de l'impérialisme français en pratiquant un chauvinisme particulièrement agressif.

« Centré sur Berlin (avant-poste : Bruxelles) et largement téléguidé par Washington au moyen de l’OTAN et du FMI, cet Empire dont le nom de code est « Europe fédérale », aurait pour mission d’araser les ultimes obstacles nationaux qui freinent encore la concentration monopoliste et la chasse au profit maximal sur le sous-continent européen. »

Ainsi selon le PRCF, l'existence de la nation française serait un obstacle à la concentration monopolistique et à l'accumulation du capital. En toute logique, la nation doit donc être défendue en tant que rempart social face au capital. C'est là exactement la même logique que les fascistes, Marine Le Pen en tête.

Afin de masquer son chauvinisme et d'apparaitre comme communiste, le PRCF se cache derrière une soi-disant compréhension marxiste de la question nationale. En fait, le discours du PRCF n'a absolument rien de commun avec la façon dont les communistes comprennent la question nationale.

Dans « Le marxisme et la question nationale », le grand classique marxiste-léniniste-maoïste datant de 1913, Staline exprime très clairement le point de vue communiste :

De ce qui précède, il résulte nettement que la lutte nationale dans les conditions du capitalisme ascendant, est une lutte des classes bourgeoises entre elles. Parfois, la bourgeoisie réussit à entraîner dans le mouvement national le prolétariat, et alors la lutte nationale prend, en apparence, un caractère « populaire général », mais rien qu'en apparence. Dans son essence, elle reste toujours bourgeoise, avantageuse et souhaitable principalement pour la bourgeoisie.

Mais il ne s'ensuit nullement que le prolétariat ne doit pas lutter contre la politique d'oppression des nationalités.

Les restrictions à la liberté de déplacement, la privation des droits électoraux, les entraves à l'usage de la langue, la réduction du nombre des écoles et autres mesures répressives atteignent les ouvriers autant que la bourgeoisie, sinon davantage. Une telle situation ne peut que freiner le libre développement des forces spirituelles du prolétariat des nations assujetties. On ne peut parler sérieusement du plein développement des dons spirituels de l'ouvrier tatar ou juif, alors qu'on ne lui permet pas d'user de sa langue maternelle dans les réunions et les conférences, alors qu'on lui ferme ses écoles.

Ce que cela signifie clairement, c'est que la lutte contre l'oppression nationale n'est pas l'aspect principal de la lutte des classe. La lutte contre la bourgeoisie doit rester l'aspect principal, comme a prévenu Staline :

Mais la politique de répression nationaliste est, d'un autre côté encore, dangereuse pour la cause du prolétariat. Elle détourne l'attention des grandes couches de la population des questions sociales, des questions de lutte de classe, vers les questions nationales, vers les questions « communes » au prolétariat et à la bourgeoisie. Et cela crée un terrain favorable pour prêcher le mensonge de l'« harmonie des intérêts », pour estomper les intérêts de classe du prolétariat, pour asservir moralement les ouvriers.

Ainsi, une barrière sérieuse est dressée devant l'œuvre d'unification des ouvriers de toutes les nationalités. Si une partie considérable des ouvriers polonais demeure jusqu'ici moralement asservie par les nationalistes bourgeois ; si elle demeure jusqu'ici à l'écart du mouvement ouvrier international, c'est surtout parce que la politique séculaire anti-polonaise des « détenteurs du pouvoir » prête le terrain à une telle servitude, rend difficile l'affranchissement des ouvriers de cette servitude.

Si dans la forme la lutte révolutionnaire de la classe ouvrière s'inscrit dans la réalité nationale, son aspect principal est l'aspect universel de par son contenu socialiste. Sinon elle n'est pas révolutionnaire.

Selon le PRCF, c'est l'inverse qui est vrai. Dans sa démarche, il part de la réalité sociale, il donne une forme « socialiste » à son discours pour arriver à la question nationale comme question centrale. C'est l'inverse du communisme qui consiste justement à se saisir de la réalité nationale et s'intégrer dans le cadre national afin de poser concrètement et scientifiquement la question sociale universelle.

Ce que fait le PRCF pour justifier son idéologie nationaliste et lui donner un aspect socialisant, c'est de prétendre que la nation française est une « nation opprimée ». Il ne considère pas la lutte contre la bourgeoisie comme l'aspect principal de la lutte des classes, ce qui l’amène à nier la réalité de l'impérialisme français. Il considère que la réalité des impérialismes allemands et nord-américain est prédominante.

Après avoir affirmer que l'Union Européenne serait surtout un plan de l'impérialisme allemand, le PRCF affirme :

Pour compléter cette étude de l’hégémonisme allemand, il faudrait bien entendu étudier les différentiels économiques écrasants entre les balances commerciales allemandes et françaises, l’inégalité encore plus marquée (ou « markée » ?) des deux économies dans le domaine industriel – la base réelle de toute puissance politique durable – et surtout, il faudrait analyser de près la farce du libre-échangisme européen et mondial, telle que nous la vend la « Troïka » et ses innombrables zélateurs médiatiques.

Nous avançons en effet l’idée que la zone euro, en réalité, la zone euro-mark, est d’abord une zone crypto-protectionniste germano-yankee. Globalement, cette zone monétaire permet en effet aux États-Unis de continuer à écouler leur dollar – monnaie mondiale de référence (essentiellement gagée sur la puissance de l’US Army) – tout en surfant sur le dollar faible pour dynamiser leurs exportations ; parallèlement, l’euro fort permet d’imposer aux pays européens du sud – interdits de « dévaluation compétitive » puisqu’ils ont abandonné leur arme monétaire nationale – les exportations industrielles allemandes libellées en euro fort, ce clone du mark.

Libre-échange de l’Empire anglo-saxon vers l’UE et de la RFA vers l’Europe du sud donc, mais protectionnisme caché de la RFA à l’encontre des exportations de l’Europe méridionale : la  voilà la réalité de ce libre-échange inégal qu’est en réalité la zone euro, cette sous-continentalisation de la zone mark qui, à l’arrivée, gave l’Europe du sud des produits allemands et américains, tout en interdisant aux « PIGS » d’exporter largement vers l’Allemagne et l’Amérique…

La critique du supposé hégémonisme allemand est un prétexte à la négation de l'existence de l'impérialisme français. Le PRCF invente que l'impérialisme français serait victime de l'Union Européenne et de la « zone euro-mark », « une zone crypto-protectionniste germano-yankee ». Le PRCF prétend donner des arguments pour appuyer sa thèse quand il affirme que :

la dissymétrie est flagrante entre les positions respectives de la France et de l’Allemagne à l’égard du fait supranational européen. Alors que le Conseil constitutionnel « français » a piteusement proclamé la suprématie des directives européennes et des traités supranationaux sur les lois nationales et sur la constitution française – au point que très officiellement les « Sages » ne vérifient plus que les misérables 20% de lois « nationales » qui ne sont pas des transpositions des directives bruxelloises – la Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe a plusieurs fois proclamé, sans que cela émeuve les autorités françaises, la subordination des décisions et des traités européens aux délibérations du Bundestag.

Seulement, le PRCF fait mine d'oublier que la bourgeoisie française sait très bien elle aussi faire fi des directives européennes qui ne lui plaisent pas.

Par exemple, l'association Eau & Rivières de Bretagne rappelle régulièrement lque la bourgeoisie française se moque totalement des directives antipollution sur le nitrate, qui risqueraient d'entraver l'agro-industrie capitaliste. De la même manière, l’État français a été traduit en justice par la Commission européenne en 2011 pour le non respect d’une directive relative à la « maîtrise et à la prévention » des pollutions industrielles. L'exemple le plus parlant est certainement celui de la dette publique : jamais le capital financier français n'a accepté ni n'acceptera que l’État français parvienne à s'émanciper de lui en atteignant « l'équilibre budgétaire » comme le commande les instances européennes.

Le PRCF peut bien prétendre que :

il est faux, du point de vue des rapports de forces réellement existants, de mettre un trait d’égalité entre les rôles respectifs de l’impérialisme allemand et de l’impérialisme français dans la marche vers l’Europe fédérale. Non pas que les usuriers rapaces de l’impérialisme français méritassent la moindre indulgence de la part des progressistes de notre pays, mais parce que les rapports de forces géopolitiques résultant de l’implosion contre-révolutionnaire du camp socialiste et de la re-mondialisation du système capitaliste ont « remis en circuit » et fortement relancé les ambitions continentales et planétaires de l’impérialisme allemand.

il n'en reste pas moins vrai que l'aspect principal pour la lutte des classes en France, l'ennemi principal des masses populaires de France est l'impérialisme français, et non pas le pseudo impérialisme « germano-yankee ».

Le PRCF utilise des effets de conjonctures liés aux contradictions internes de la bourgeoisie française pour détourner la nature et la réalité profonde des mouvements de l'impérialisme français. C'est-à-dire que le PRCF se sert du fait que la bourgeoisie impérialiste allemande, pour des raisons conjoncturelles et socio-économiques liées à sa nature propre ne prend pas la même option stratégique que la bourgeoisie française, qui de toute façon n'est pas unifiée sur la question européenne.

Mais le PRCF ne voit pas les contradictions, il ne connait pas le matérialisme dialectique. Le PRCF explique que

la politique néo-gaullienne de l’oligarchie française a été déstabilisée par la disparition de l’URSS, par l’annexion de la RDA, par le recul géopolitique de la Russie et par l’hégémonie planétaire du complexe militaro-industriel états-unien. L’Oncle Sam est désormais délesté du contrepoids politico-militaire de l’URSS (désormais Washington détient 80% de l’arsenal mondial des armes de guerre !) ; celle-ci contenait en effet l’hégémonisme états-unien depuis 1945 en favorisant l’émergence mondiale du Mouvement de Libération national et du Mouvement des non-alignés.

Le gaullisme classique s’est en effet historiquement construit sur un subtil jeu d’équilibre géopolitique entre les deux « superpuissances » (sic) américaine et soviétique. Tout en restant solidement arrimé au camp occidental, de Gaulle s’employait, en effet, à faire valoir la « grandeur » française contre les USA en flirtant avec l’URSS et avec la Chine populaire. Cette forme subtile de bonapartisme international qu’était la politique internationale gaulliste est devenue plus difficile à tenir depuis que les Etats-Unis et l’OTAN ont pris barre sur toute l’Europe de l’Est et que l’Allemagne capitaliste, décomplexée par la mythique « révolution démocratique en RDA », s’est remise à exporter ses troupes d’occupation et/ou ses ventes d’armes, de l’Afrique à la Syrie en passant par les Balkans et par l’Afghanistan.

De manière mécanique le PRCF en conclut que la réalité de l'impérialisme français est alors devenue secondaire voir inopérante. Seulement c'est exactement l'inverse qui est vrai, ces contradictions forment en fait le cœur du mouvement de réimpulsion et de restructuration impérialiste français.

Le nationalisme sert précisément ce mouvement. La tendance réactionnaire principale qui se développe à la faveur de la crise générale du capitalisme est le renforcement du nationalisme et de la puissance de l’État français, directement lié aux monopoles. C'est la base matérielle du néo-gaullisme, l'idéologie organique de la grande bourgeoisie française, pavant la voix au fascisme et à la guerre impérialiste.

L'actualité de la bourgeoisie française, c'est le renforcement de la nation française. Ce qu'affirme le PRCF est tout simplement faux :

Quant à la France, la décomposition nationale s’y accélère également : en février 2013 devrait avoir lieu un référendum portant sur la fusion des trois collectivités territoriales alsaciennes et instituant une région d’Europe tournée vers l’espace germano-suisse et ébréchant sérieusement le principe de la République une et indivisible… A qui le tour ensuite et pour le bénéfice de quels secteurs de la population française ?

Prétendre aujourd'hui en France comme le fait  le PRCF que le principal danger serait une « balkanisation » de l'Europe et un délitement de la nation française est criminel alors que le fascisme progresse et se nourrit justement du renforcement du nationalisme et le nourrit en retour.

Ce que fait le PRCF en mettant en avant le nationalisme et en critiquant la « zone crypto-protectionniste germano-yankee », c'est prendre parti pour une partie de la bourgeoisie française. Et précisément, en prônant le renforcement du nationalisme français et en critiquant de manière exclusive les impérialismes concurrents, le PRCF choisit le camp de la bourgeoise impérialiste française qui ne veut écraser le libéralisme et dont les désirs d'autonomie et d'indépendance grandissent et s'affirme de plus en plus.

Seulement, le PRCF est obligé de masquer sa nature de classe pour se prétendre communiste. Il doit donc dissimuler l'existence de la bourgeoisie française, pour ne pas montrer qu'il défend ses intérêts , particulièrement ceux de sa partie la plus chauvine, la plus agressive, la plus impérialiste.

Mais comme le PRCF ne peut pas totalement nier l'existence de la bourgeoisie française (du moins d'une partie d'entre elle), il la dénonce alors comme étant cosmopolite, anti-nationale et en fait vendue aux impérialismes concurrents.

C'est ici qu'il expose son visage réactionnaire à la face du monde

Bien que l’Axe Washington-Berlin soit le vrai pivot de cette manœuvre giga-impérialiste, la grande bourgeoisie « française » est totalement complice de ce suicide organisé des nations d’Europe, à commencer par celui de la nation française.

Par définition, la question nationale est d'abord une question bourgeoise. C'est la bourgeoisie qui a permis le plein développement des nations (puis empêché celui d'autre nations à l'époque de l'impérialisme), comme l'a expliqué Staline.

La nation n'est pas simplement une catégorie historique, mais une catégorie historique d'une époque déterminée, de l'époque du capitalisme ascendant. Le processus de liquidation du féodalisme et de  développement du capitalisme est en même temps le processus de constitution des hommes en nations.

Il en va ainsi, par exemple, en Europe occidentale. Les Anglais, les Français, les Allemands, les Italiens, etc., se sont constitués en nations, alors que s'effectuait la marche victorieuse du capitalisme qui triomphait du morcellement féodal.

Mais la formation des nations y signifiait du même coup leur transformation en États nationaux indépendants. Les nations anglaise, française et autres sont, en même temps, des États anglais, etc. L’Irlande, restée en dehors de ce processus, ne change rien au tableau d'ensemble.

Et c'est la bourgeoisie qui freine aujourd'hui le mouvement historique de fusion des nations à l'échelle mondiale que doit mener le prolétariat, et non pas l'inverse. Prétendre que la grande bourgeoisie française organise le suicide de la nation française est non seulement erroné mais surtout totalement réactionnaire.

Pour le PRCF, la bourgeoisie est quelque chose d’abstrait. Il ne voit que des « grands patrons » s'enrichissant de manière abstraite et déconnectée de la réalité nationale.

en clair, les grands patrons d’Allemagne, d’Italie et de France exigent un État fédéral européen dans lequel les États européens forgés par l’histoire – qu’il s’agisse d’Etats-nations comme la France ou l’Italie, ou d’États plurinationaux comme l’Espagne ou la Belgique – ne seraient plus que des euro-provinces destituées de toute souveraineté politique…

Le raisonnement du PRCF est totalement faux. La bourgeoisie est nationale ; elle est systématiquement liée à une réalité nationale et se développe dans un cadre national. La bourgeoisie française est française, et précisément, la grande bourgeoisie française, celle des monopoles, du capital financier, assume une culture nationale spécifique.

Elle prône un style français particulier, un héritage catholique français particulier, des écoles françaises particulières avec une vision nationale de ce que doit être l’administration de l'État. Elle parle le français et promeut la « francophonie » ; elle défend l'autonomie de la politique internationale de la France (ce qui n'est pas incompatible avec des alliances impérialistes).

La grande bourgeoisie française ne se mélange pas. Au contraire, elle organise des « rallyes », c'est-à-dire des clubs d'éducation pour les enfants et des soirées privés pour les adolescents avec sélection et droits d'entrée de plusieurs milliers d'euros pour s'assurer que la jeunesse grande bourgeoise française se reproduise entre elle.

Affirmer que la grande bourgeoisie française organise le suicide de la nation française est totalement absurde et profondément déconnecté de la réalité.

Même la bourgeoise libérale, celle des entrepreneurs souvent représentés par le MEDEF, pour qui la réalisation de son profit immédiat et personnel est toujours l'objectif principal, celle qui pour des raisons idéologiques affectionne tout particulièrement le modèle des business-school nord-américaines, celle qui est pour l'alliance stratégique avec l'impérialisme américain et l'intégration au sein de l'OTAN, même cette bourgeoisie là est consciente de l'importance que représente le nationalisme pour elle. C'est précisément la raison pour laquelle, par exemple, Nicolas Sarkozy avait instauré un débat et fait mettre en place un ministère de l'identité national au début de sa présidence.

Le PRCF rejette la compréhension scientifique de la question nationale pour se placer sur le terrain de l'antisémitisme et du fascisme en dénonçant la bourgeoise comme une classe abstraite, hors-sol, anti-nationale et cosmopolite.

Le PRCF est étranger au matérialisme dialectique et son idéologie n'a aucun caractère scientifique : elle n'est que dénonciation chauvine des impérialismes étrangers à des fins mobilisatrices réactionnaires.

Comme le PRCF prétend qu'il y a délitement de la nation française historique mené par la bourgeoisie, il devrait alors expliquer soit qu'il y a la formation du nouvelle nation européenne, soit qu'il y a formation d'un nouveau processus historique dépassant les nations. Cela signifierait que la compréhension communiste de la question nationale est dépassée ; il faudrait alors le montrer objectivement et non pas se contenter de l'affirmer de manière subjectiviste.

La vérité, c'est que le PRCF usurpe le vocabulaire communiste pour apparaître comme révolutionnaire. C'est de la pure forme pour servir le contenu réactionnaire et nationaliste de son idéologie. Le PRCF, de manière typiquement fasciste, a pour mission de détourner le prolétariat d'une compréhension scientifique du monde et de se saisir de son idéologie, le marxisme-léninisme-maoisme.

Pour éviter de se faire broyer par le nationalisme, qui ne correspond à rien d'autre que la politique guerrière de la bourgeoisie impérialiste française, le prolétariat doit se saisir de la réalité nationale.

Il doit assumer l’héritage national et s'intégrer dans son cadre, pour bouter la bourgeoisie hors de l'histoire et inscrire son mouvement dans le processus universel de marche au communisme, par une fusion de toutes les nations et cultures de la Terre.

Mais la classe ouvrière doit dans le même mouvement rejeter le chauvinisme et comprendre que la critique des puissances impérialistes étrangères sert avant tout à renforcer la bourgeoisie française. 

Seul le matérialisme dialectique peut saisir la complexité du mouvement réel pour abolir l'ordre existant et faire naître des futurs radieux. 

Prôner le nationalisme, c'est prendre le parti de bourgeoisie impérialiste et des monopoles français, c'est prendre le chemin de la décadence et de la barbarie contre la civilisation et la culture, c'est prendre le chemin du fascisme !

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