17 sep 2011

UOC-MLM: Dix ans de lutte pour la construction du Parti et de l'Internationale (2008)

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Octobre 2008

Ce mois-ci, cela fait dix ans que nous sommes sortis à la lumière du jour, dans la société, en tant qu'organisation politique; deux lustres sont passés depuis le premier numéro de Revolución Obrera, depuis ce moment où a été enclenchée la lutte pour la construction du Parti du Prolétariat en Colombie.

Certains diront que cette affirmation est ampoulée, et d'autre qu'elle est non seulement ampoulée, mais aussi fausse et en rien modeste. Il en va de cette affirmation, comme de beaucoup d'autres, c'est l'histoire qui la jugera et qui donnera son verdict.

Mais comme il s'agit de notre dixième anniversaire, nos lecteurs nous pardonneront d'abandonner notre modestie et de dire quelques vérités, douloureuses pour certains, mais heureusement vérifiées par la vie de beaucoup d'autres; il s'agit de dix années qui ont vu la tâche de construire le parti Politique du Prolétariat devenir à nouveau la chair et le sang des ouvriers avancés et de l'intelligentsia révolutionnaire.

Dans les conditions actuelles de la Colombie, le Parti dont a besoin la classe ouvrière ne peut pas surgir autrement que comme le fruit éminent du développement de la lutte du mouvement ouvrier.

En aucune manière, ici et maintenant, l'organisation d'avant-garde ne peut être construite à la marge de l'ascension du mouvement de masses, en tant que fruit de la lutte pour la direction des cliques opportunistes, rances et cavernicoles, et des partis et organisations bourgeoises et petite-bourgeoises qui tentent de manoeuvrer, dévier et capitaliser la juste lutte des ouvriers et paysans.

Mais de telles circonstances ne sont pas nouvelles en Colombie, l'histoire du mouvement ouvrier colombien nous fournit assez d'exemples éloquents nous montrant comment un Parti Politique du Prolétariat ne peut se constituer comme tel que dans la stricte mesure où il s'amarre fermement à sa classe, adhère profondément à sa science et se comporte vraiment comme l'avant-garde de sa lutte.

Le Parti Communiste des années 1930 est devenu un parti libéral bourgeois, parce que depuis ses débuts il a conservé en son sein tout un bric-à-brac de principes et d'intérêts où les bannières démocratico-bourgeoises et prolétariennes n'étaient pas différenciées.

C'est pourquoi, tout au long de son existence, sa direction ne fut jamais capable de se débarrasser de cette confusion par laquelle s'imposaient dans la plupart des cas les intérêts de la bourgeoisie, au détriment des objectifs du prolétariat.

De façon franche, les communistes authentiques livrèrent une rude bataille au sein de ce Parti, qui aboutit à la condamnation du révisionnisme moderne et d'où sortit brillamment le Parti Communiste (marxiste-léniniste) dans les années 60 du siècle passé.

Ce fut un Parti qui s'est constitué et fortifié dans une lutte ardue contre les ennemis ouverts et cachés du prolétariat, et qui sut maintenir pendant des années une ligne correcte dans le cours de la lutte de la classe ouvrière en alliance avec les paysans.

Mais, une fois encore, une lutte interne se fit jour, cette fois-ci en tant que dispute contre d'importants secteurs petits-bourgeois qui, du dedans et du dehors du Parti, poussèrent l'organisation et tout son effort dans le sens d'une déviation gauchiste qui écarta le Parti de la classe ouvrière et fixa ses espoirs dans l'augmentation démesurée de la lutte armée et le travail parmi les paysans.

Chose qui laissa à nouveau la classe ouvrière littéralement orpheline et sans avant-garde.

La crise s'empara du mouvement communiste et sur le devant de la scène passèrent diverses organisations qui mirent en avant des programmes démocratico-bourgeois, ou tout simplement des revendications paysannes, en laissant complètement tomber les intérêts supérieurs de la classe ouvrière; la lutte des classes disparut des têtes de la majorité des révolutionnaires, la dictature du prolétariat devient une idée étrangère, propre à d'autres latitudes, et en outre dépassée par l'histoire; le marxisme-léninisme-maoïsme était devenu une idéologie des temps passés et ses rares défenseurs... de drôles d'oiseaux, des dinosaures que les nouvelles conceptions du monde avaient écarté de la route de l'évolution.

Au milieu de tout cela, quelques petits groupes à la marge maintenaient l'idée qu'il fallait continuer la lutte pour sauver des eaux le marxisme révolutionnaire; mais leur sectarisme et finalement leur réel mépris pour la classe ouvrière fit incliner le centre de leur travail vers des secteurs plus proches de la petite-bourgeoisie, les universités et les quartiers en périphérie des villes.

Et aucun témoin impartial de l'histoire ne pourra contester que ce fut précisément à partir de 1998, avec la sortie de la revue Revolución Obrera que ces drapeaux furent levés fermement, publiquement etsans hésitations, en Colombie, par une organisation politique de combat.

Il est clair qu'une telle chose n'aurait pas été possible sans la base de granit qu'a posé la revue Contradicción depuis 1989; un véritable arsenal théorique qui a permis à l'Union de cultiver une ligne politique de fer pendant ces dix années.

Le Parti Politique de la Classe Ouvrière, voilà qui n'est plus une simple conception d'intellectuels comme ça l'était devenu dans les années 1980-90.

Désormais, ce sont des centaines d'ouvriers qui s'expriment avec les mots qui frappent dans les diverses régions de Colombie, en tant que véritables combattants de première ligne de la révolution; des centaines qui pourraient bien devenir en un court laps de temps des milliers et des dizaines de milliers, si l'ascension du mouvement ouvrier se maintient avec l'intensité de ces dernières années.

Cette intensité se fait remarquer lorsque nous ressentons d'immenses difficultés pour faire face aux grandes exigences du mouvement spontané adressées à son élément conscient, et qui se résument en une formule : Nous avons besoin du Parti, maintenant!

Mais il est clair que le Parti que nous sommes en train de construire en Colombie ne peut pas être une organisation qui ne fait que s'auto-proclamer Parti par l'intermédiaire d'un Congrès tenu le jour qui chante à ses chefs.

Non, en Colombie il ne saurait en être ainsi, car il ne pourrait en sortir que des groupuscules de petits-bourgeois qui finiraient par se mettre à la traîne des opportunistes, si ce n'est des libéraux ou des conservateurs.

Il ne peut pas s'agir non plus d'une organisation qui s'auto-proclame embryon sans aucun type de soutien ni de programme ne de véritable influence dans les masses. Ceci n'est bon que pour les partis ou organisations de petits-bourgeois qui ne prennent pas au sérieux la tâche de construire un Parti de souche bolchévique.

Qui plus est, il doit s'agir d'un Parti qui défend de façon intransigeante l'internationalisme prolétarien, qui comprend qu'il ne peut être un véritable Parti du Prolétariat sans se construire en tant que partie de l'Internationale Communiste de Type Nouveau et pour cette raison dans le combat féroce contre le révisionnisme prachandiste.

Depuis ses débuts, l'Union Ouvrière Communiste mlm a affirmé dans les pages de sa presse son indéclinable responsabilité et engagement de faire tous les efforts possibles pour contribuer à la construction de l'Internationale Communiste de Type Nouveau, comprenant que cette organisation est la condition sans laquelle la classe ouvrière ne pourra pas renverser l'impérialisme.

Aujourd'hui cette responsabilité, qui échoit à tous les communistes du monde, se matérialise strictement dans la lutte frontale contre le révisionnisme prachandiste, puisque ce tentacule de la bourgeoisie au sein du mouvement ouvrier a causé grand tort au processus de formation de l'Internationale, en enfonçant sa dague mortelle au coeur du Mouvement Révolutionnaire Internationaliste, une organisation qui pendant ses années de direction correcte a été défendue fermement par l'Union et dans les pages de Revolución Obrera, une organisation qui a joué un rôle très important pendant plus de vingt ans dans le mouvement communiste international et qui aujourd'hui nous laisse une grande tâche : préparer une nouvelle Conférence internationale mlm mondiale qui reprenne la bannière de la construction de l'Internationale.

C'est seulement un Parti ainsi fait qui pourra se sentir digne de s'appeler le Parti du Prolétariat, et c'est dans cette entreprise que nous portons nos efforts depuis ces dix années.    

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