3 déc 2011

La vision des femmes en période de menstruations

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Les premières menstruations chez une jeune fille marquent son passage à l'âge adulte, par cette manifestation de maturité, elle devient, physiquement, femme. Selon la famille dans laquelle la femme grandit, les règles suscitent des réactions des proches face à son changement. L'arrivée des règles est interprétée comme un rite biologique du passage de la petite fille à la femme pouvant procréer.

Des félicitations à devenir une mère potentielle aux craintes du début d'une sexualité, quelque soient les réactions, c'est toujours la femme qui est stigmatisée. Les menstruations ne sont alors pas vues comme de l'ordre du privé mais bien du domaine public. De nombreux parents font mention de la menstruation de leur fille durant les réunions de famille entre le plat et l'entrée, suscitant toutes les anecdotes des femmes sur leurs propres règles.

Dès leur arrivée les menstruations sont vécues par les femmes comme une période gênante. Épuisement, douleurs dues aux contractions de l'utérus, changement de comportement à cause d'une modification hormonale, perte continue de sang et parfois migraine empêchent les femmes de mener leur vie « comme d'habitude ». Les femmes modifient en conséquence leur emploi du temps selon ce qu'elles supportent pendant ces quelques jours.

Une femme en période de règles, à cause justement de ces douleurs, n'est pas disposée à avoir des rapports sexuels. A cause de la pression de leur partenaire sexuel, de la difficulté à accepter cette période, certaines femmes enchaînent leur tablette de pilule contraceptive pour stopper chimiquement leurs règles, jusqu'à parfois même abîmer leur santé.

Leur cycle hormonal n'est plus que chimique, ces femmes ne savent plus écouter leur corps, le respecter.

Supprimer ses règles n'est ni un acte de libération ni un acte d'appropriation de son corps !

En plus de subir des modifications corporelles durant cette période (ventre gonflé, rétention d'eau, seins douloureux), les femmes sont sujettes aux réflexions sexistes héritées de croyances religieuses erronées. Le sang menstruel est vu comme quelque chose de sale.

Ainsi, les femmes en période de menstruation sont considérées dans certaines contrées comme impures. Dans d'autres, les femmes n'ont pas le droit d'approcher la nourriture en cours de fabrication, pour ne pas l'empoisonner ou la faire « tourner ». En plus des croyances, des brimades sur le ton de l'humour sont aussi habituelles concernant le changement hormonal (d'humeur) des femmes dont le très courant « t'as tes « ragnagnas  ? ».

Ces réflexions, ces attitudes à l'égard des femmes ne sont pas un état de fait elles sont liées à l'époque, contrairement à la menstruation. Depuis que les femmes existent, les menstruations existent. Ce sont les considérations envers les femmes (réglées) qui ont changé.

Lors de la période du matriarcat, les femmes ayant leurs menstrues étaient considérées utiles à la communauté. La « Vénus de Laussel » datant de 30 000 avant notre ère, représente une femme enceinte, une main posée sur le ventre et l'autre tenant une corne entaillée de 13 marques correspondants au treize mois lunaires d'une année.

De plus l'ocre rouge qui orne la « Vénus de Laussel » a toujours été utilisée pour peindre le corps des morts en référence au sang de la vie (naissance) et de la mort (la menstruation). Quand une femme était en période de règles, cela signifiait qu'elle se renouvelait : elle perdait le sang datant de la dernière lune et se ressourçait pour commencer le nouveau cycle. Durant cette période, la femme était éloignée de la communauté. L'éloignement n'était pas une sanction d'évitement mais une marque de respect envers la femme.

Elle devait s'éloigner pour être plus à l'écoute de ses capacités psychiques innées dans l'intérêt de toute la communauté. Aujourd'hui, cette pratique se retrouve de manière résiduelle et détournée chez certaines nations du monde, le patriarcat ayant imprégné leur culture. Ainsi, certains peuples Amérindiens contemporains interdisent aux femmes d'entrer dans les huttes de sudation pendant leurs règles.


Sous le communisme primitif, la femme, dans son temps de saignement, pouvait être considérée comme étant en état de conscience élevé et de sagesse. C'était alors le pouvoir féminin de maîtrise du cycle infini de la vie qui est utilisé par la communauté. Le symbole du serpent qui mue dans les décorations d'objets ou de parois représentent cette capacité féminine de régénération.

On fait inévitablement le rapprochement avec le serpent du jardin d'Eden et Eve, la « pêcheresse ». La religion a recyclé les anciennes croyances datant du matriarcat en les modifiant afin de prendre l'ascendant sur les femmes.

Ce n'est pas pour rien que la Déesse Mère a été remplacée par le père tout puissant. Le sang des règles des femmes est donc devenu impur pour la société patriarcale.

Il s'agissait d'une nécessité pour garantir le pouvoir masculin.

Connaître les rites et les usages de la société matriarcale nous permet de comprendre comment le patriarcat, en naissant, a engendré les oppressions dont sont victimes les femmes et les animaux.

Le patriarcat est l'appropriation de la vie. Le patriarcat méprise les femmes et utilise tous les moyens pour reléguer les femmes au rang de marchandises. Une femme qui a ses menstruations est considérée comme rebus, ne pouvant pas produire autant que d'habitude. Les réflexions patriarcales sont entrées dans le langage populaire et à chaque fois qu'elles sont utilisées, c'est une femme de plus qui se sent rabaissée, humiliée.

Le cycle est un phénomène biologique, commun à toutes les espèces animales. Sous le socialisme, les femmes pourront vivre leurs périodes de règles de manière sereine. Les femmes ne seront plus obligées de prendre des contraceptifs dans le but de nier cette phase de leur vie. Les femmes pourront vivre leur cycle, en se respectant tout en étant respectées. Le socialisme ne sera pas un retour au matriarcat où la femme menstruée était utilisée pour la communauté. Sous le socialisme, les règles seront simplement compris comme phénomène biologique ; les femmes seront respectées dans leur intégralité quelque soit le moment de leur cycle.

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