3 juil 1903

Charles Maurras : La Statue de Rimbaud

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La Statue de Rimbaud, article de Charles Maurras, paru dans La Gazette de France le 21 juillet 1901, repris en 1923 dans le recueil Barbarie et Poésie.

Ce personnage fantastique aura donc sa statue ! Elle sera inaugurée demain, en grande pompes à Charleville, où Rimbaud était né, où sa famille réside encore 1. Connaissiez-vous son nom ? Oui, par le sonnet des Voyelles peut-être :

A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu, Voyelles,
Je dirai quelque jour vos naissances latentes…

et peut-être l'aurez-vous classé là-dessus parmi les mystificateurs symbolistes ou décadents. Un grand intérêt historique s‘attache aux ouvrages d'Arthur Rimbaud, quelque jugement que l'on porte de leur sérieux ou de leur valeur poétique. Son influence fut très forte sur les pires et les meilleurs de nos écrivains.

Il était né le 20 octobre 1854 ou 18552. Il fit au collège de sa ville natale des études brillantes. Sa supériorité en vers latins lui faisait pardonner (déjà) les excentricités. Ses premiers vers français nous le font voir révolutionnaire comme Hugo et libertin comme Musset. Du Parnasse, il ne recueillait que cette manie d'habiller des noms grecs à la barbare, mais que de souplesse et de passion dans ces balbutiements !

Ô grande Ariadné qui jettes tes sanglots
Sur la rive, en voyant fuir là-bas sur les flots,
Blanche sous le soleil, la voile de Thésée,
Ô douce vierge, enfant qu'une nuit a brisée,
Tais-toi…
La source pleure au loin dans une longue extase,
C'est la nymphe qui rêve, un coude sur son vase,
Au beau jeune homme blanc que son onde a pressé. 3

L'auteur de ces vers n'avait pas seize ans. Je ne puis m'empêcher de me les répéter, toutes les fois que, au Louvre, il m'arrive de m'arrêter devant l'Ariane du Vatican4 ; n'en sont-ils pas tout à fait dignes ?

Peu après, un volume des Fleurs du mal tombait entre les mains de Rimbaud. Sur le champ, « il lâchait Hugo », ce Hugo qui devait l'appeler Shakespeare enfant, « adoptait Baudelaire », « le roi des poètes, un vrai Dieu », le Baudelaire de La Charogne et d'Une martyre, poète qui excelle à faire éclore de l'horreur « un nouvel ordre d'enchantement ».

Aux vacances de 1870, le gamin de génie rencontra Verlaine. L'auteur des Fêtes galantes rentrait à Paris. Rimbaud, dit-on, vendit ses prix et rejoignit son aîné le jour même du 4 septembre. Tombant en pleine émeute, l'adolescent se hâta de manifester des sentiments défavorables à la police et à Trochu. On le mit à Mazas5. Mais, réclamé par ses parents, il retourna à Charleville.

Après la capitulation, Rimbaud vendit sa montre et revint à Paris. Il alla trouver le dessinateur André Gill qu'il ne connaissait pas et lui tint à peu près ce langage : « Je suis un grand poète et je n'ai pas le sou, mais je veux être votre ami. » Gill ne refusa point, mais la misère ramena Rimbaud à Charleville.

La Commune le rappela ; la victoire des Versaillais lui fit reprendre, une troisième fois, la route des Ardennes. Ce fut seulement en septembre 1871 qu'il s'installa tout à fait à Paris. C'est de cette année et de la suivante, c'est-à-dire de sa dix-septième et de sa dix-huitième année, que datent ses poèmes les plus curieux, Les AssisOraisons du soirLes Chercheuses de poux… Sur des thèmes vulgaires, ignobles ou méchants, il savait éveiller des musiques délicieuses.

Ainsi, dans Les Chercheuses de poux, ces vers ailés :

          … deux grandes sœurs charmantes
Avec de frêles doigts aux ongles argentins.

Elles assoient l'enfant devant une croisée
Grande ouverte où l'air bleu baigne un fouillis de fleurs,
Et dans ses lourds cheveux où tombe la rosée
Promènent leurs doigts fins, terribles et charmeurs.

II écoute chanter leurs haleines craintives 
Qui fleurent de longs miels végétaux et rosés…

Il entend leurs cils noirs battant sous les silences 
Parfumés ; et leurs doigts électriques et doux 
Font crépiter, parmi ses grises indolences, 
Sous leurs ongles royaux la mort des petits poux.

« Lamartinien ! Virgilien !  » s'écriait là-dessus Paul Verlaine. Il eût pu dire simplement : Baudelairien. C'est le procédé de Baudelaire, rajeuni, affiné et mis en mouvement par une imagination magnifique. Quoique de dix ans plus âgé qu'Arthur Rimbaud, Verlaine devint son disciple.

Verlaine, alors, était encore Parnassien. Mais Rimbaud qui, dans Le Bateau ivreet Les Premières Communions, était revenu au plus échevelé romantisme, Rimbaud sortait du romantisme et cherchait un art plus simple et plus souple, et qui fût neuf. Il cherchait des rythmes plus délicats et plus secrets que l'ordinaire de nos rythmes, une langue plus libre, plus chantante, voisine de la musique pure. Le cœur, l'accent du cœur, l'inflexion des choses du cœur, voilà ce que Rimbaud essayait de surprendre et de traduire en indications brèves, sourdes, inachevées. La théorie de la suggestion littéraire remonte à Arthur Rimbaud. Verlaine m'est témoin que ce qu'il y eut de plus particulièrement « verlainien » chez Verlaine lui est venu d'Arthur Rimbaud.

Je citais ici, à propos du roman religieux de M. Dimier6 ces deux vers :

Elle est retrouvée
— Quoi ? L'éternité 7

— Quel est ce cantique ? demanda un de mes lecteurs.

— Ce cantique est d'Arthur Rimbaud :

Elle est retrouvée !
— Quoi ? L'éternité.
— C'est la mer allée
Avec le soleil.

Et j'avoue que, par les simplifications, les brusqueries du tour, le quatrain ne ressemble point mal à un heureux couplet des Cantiques des Missions. Ressemblance cherchée. Rimbaud poursuivait, dit Verlaine, « le naïf », « le très et l'exprès trop simple » ; il n'usait plus « que d'assonances, de mots vagues, de phrases enfantines et populaires ». Bien peu de ses poèmes, et même bien peu de ses vers « délicieusement faux exprès » avaient été conduits à leur perfection. Je n'en retiendrai guère que l'admirable strophe de ce désespéré de dix-huit ans, digne, il est vrai d'être redite à jamais par tous les vaincus :

Oisive jeunesse
À tout asservie,
Par délicatesse
J'ai manqué ma vie 8 !

Les Romances sans paroleJadis et naguèreSagesse, tous les meilleurs vers de Verlaine et tous les bons vers de Laforgue étaient ainsi en germe dans la petite brochure que Rimbaud publia en 1873, à Bruxelles, Une saison en Enfer.

Les deux amis s'étaient rendus ensemble en Angleterre. Au retour, se trouvant en Belgique, ils se séparèrent. Rimbaud courut l'Allemagne du Sud. Chemin faisant, il s'efforçait de tout apprendre, les langues, les sciences, et composait ou remettait au net ses Illuminations 9.

Les Illuminations sont un recueil de petits poèmes en prose étincelante et phosphorescente, vignettes d'une ardeur et d'une concision étranges. À les lire, on comprend pourquoi Rimbaud quitta les jeux de l'art et se précipita dans la vie active. Quels appétits il se sentait, quelle violence de passion, cette rude et belle page nous le dira :

Ma journée est faite. Je quitte l'Europe. L'air marin brûlera mes poumons, les climats perdus me tanneront ; nager, broyer l'herbe, chasser, fumer surtout ; boire des liqueurs fortes comme du métal bouillant, comme faisaient ces chers ancêtres auprès du feu.

Je reviendrai avec des membres de fer, la peau sombre, l'œil furieux ; sur mon masque, on me jugera d'une race forte. J'aurai de l'or ; je serai oisif et brutal. Les femmes soignent ces féroces infirmes retour des pays chauds. Je serai mêlé aux affaires politiques. Sauvé.

Rimbaud fit comme il dit. Oui, un jour, le poète s'aperçut que de transcrire ses désirs ne les apaisait point. Il était à Stuttgart. Laissant à un ami le manuscrit des Illuminations, il commença la série de ses grands voyages. En chemin de fer tout d'abord ; mais l'argent lui manqua. Il franchit à pied le Saint-Gothard, arriva à Milan et se mit en route pour Brindisi, d'où il espéra s'embarquer pour une île de l'Archipel. Une insolation le frappa entre Vienne et Livourne. Il fut rapatrié par les soins du consul français.

Mon ami le poète Raoul Gineste 10 rencontra Rimbaud à Marseille. Il venait de souscrire un engagement dans une bande carliste11. Paris, l'Autriche, la Belgique le tentèrent et, si l'on en croit certains biographes, des courses plus lointaines, en des circonstances moins ordinaires, ne cessèrent de s'imposer à sa vie errante. Nous avons « une Vie d'Arthur Rimbaud » par M. Paterne Berrichon12, beau-frère du poète ; mais la légende d'Arthur Rimbaud a survécu à ce morceau de biographie critique.

Se trouvant en Belgique, Rimbaud y aurait été rejoint par un racoleur13 hollandais. Celui-ci l'aurait emmené au Helder14 et, pour une somme de 1 200 francs, dont 800 payés sur le champ, l'aurait embarqué pour Sumatra. À Sumatra, la salle de police aurait désenchanté Rimbaud. Il aurait déserté, couru dans l'île un mois entier. Un navire anglais le reçut enfin à son bord et, malgré deux tempêtes en vue du Cap et du Sénégal, Rimbaud regagna paisiblement Charleville.

Il n'y resta point, retourna en Hollande, devint à son tour racoleur. Si les sujets du roi de Prusse souffrirent de son zèle, il fit presque fortune, mais alla dissiper cet argent à Hambourg. Stockholm le vit receveur du cirque Loiset15 ; Chypre, chef de chantier. Il était en France en 1879, mais il fit voile en 1880 pour le Harar et la côte d'Aden. On ne le revit plus.16

En revanche, on rêva de lui. Ses mélanges de prose et de poésie firent fermenter les jeunes cerveaux. Dans le mystère des cénacles, on se transmettait ses strophes de vive voix comme jadis l'œuvre d'Homère. Les habiles le copiaient et ne s'en vantaient point. Ce qu'il avait fait par gageure et libre jeu de sa forte imagination, Verlaine le recommençait avec plus de science, mais de très bonne foi. Rimbaud lui avait appris comment la sensibilité pouvait s'exprimer à peu près pure dans un poème, à condition de ramener la langue, le style, la versification à l'état de puérilité originelle. C'était fournir à Paul Verlaine un instrument prédestiné à son génie. Verlaine s'en saisit, mais, quoique poète, il ne fut pas un ingrat ; il n'oublia jamais l'esprit supérieur qui lui avait fait ce présent. La légende d'Arthur Rimbaud n'eut pas d'ouvrier plus actif. Dans Les Hommes d'aujourd'hui, dans Les Poètes maudits, dans les plus belles pièces de Parallèlement, Rimbaud nous fut montré dans une apothéose.

Le poète devenait donc une sorte de mythe, nos imaginations se le représentaient en traits violents et crus sur des fonds d'or vif et de nuit. Tous les jeunes poètes signaient d'Arthur Rimbaud leurs badinages les plus subtils et les plus féroces. Son nom signifiait un navigateur magnifique et l'aventurier de la mer, peut-être prisonnier comme Ulysse et comme Merlin dans les grottes de perles d'une fée d'Orient. On l'imaginait, autre Orphée, dévoré par de noires bacchantes. Et c'était le symbole même de la poésie d'aujourd'hui, vagabonde, exilée, loin des lois, des usages, des civilisations. Parfois un voyageur, venu de Taprobane17 ou d'Ophir18, semait des nouvelles fâcheuses. Alors Verlaine se levait de son lit d'hôpital et protestait passionnément :

Je n'y veux rien croire. Mort, vous,
Toi, dieu parmi les demi-dieux !
Ceux qui le disent sont des fous.
Mort, mon grand péché radieux !
… 
Mort ! allons donc ! tu vis ma vie !19

À l'automne de 1891, un voyageur de mes amis et poète comme Rimbaud, Jules Boissière20, mort depuis, fit à Aden un arrêt de quelques journées et s'informa d'Arthur Rimbaud. Tous les renseignements qu'il recueillit furent concordants. Le poète, me dit Boissière, s'était mis au service d'un négociant, M. Barden, pour le compte de qui il commandait des caravanes sur la côte abyssine. Son « érudition » avait frappé les gens du pays. Mais l'on admirait davantage son activité, son courage, son infatigable énergie. Il transportait la poudre d'or, les pelleteries et l'encens. Ayant amassé une cinquantaine de mille francs, il s'était établi pour son compte. Mais une tumeur arthritique s'étant produite au genou droit, une opération délicate était devenue nécessaire ; il se rembarqua pour Marseille. Il y mourut le 11 ou le 12 novembre 189121.

Ce retour couronna, de son filet d'ombre tragique, la légende déjà acceptée et en cours. Par une coïncidence qui semblera mystérieuse, les journaux se mettaient à parler de Rimbaud au moment de son retour. Deux éditeurs le réimprimaient. Ce bruit de presse qui l'accueillit dès Marseille ne le grisa point ; depuis longtemps il n'était plus homme de lettres. Était-il autre chose ? Il avait dû rêver au seuil de l'Orient les destinées de Bonaparte ou de Soliman pacha. Il ne fit pas grande fortune. II ne vint pas goûter à Paris la douce et brutale retraite dont il s'était forgé une félicité. Ayant connu tant de passions, tant de pays, et vécu tant de vies diverses, ayant collaboré à toutes sortes d'œuvres, il n'a finalement rien fait que jeter Paul Verlaine dans la voie des dernières extrémités romantiques et précipiter les pratiques de décadence littéraire dont Hugo, Gautier, Baudelaire avaient donné la théorie. Au demeurant, le deuil d'un très beau génie avorté ! Il ne nous laisse rien de plus.

Il nous laissait, à la vérité, une manière de roman ou de conte arabe (un nouveau Simbad le Marin, l'Ulysse musulman), les récits oraux et écrits qui ont couru de sa vie. Mais la piété des siens a trouvé ces légendes fort scandaleuses. On les a poursuivies avec un zèle aussi ardent que méthodique.

Dès le lendemain de la mort d'Arthur Rimbaud, Melle Isabelle Rimbaud22 adressa au Petit Ardennais une lettre de rectification très rigoureuse. Rimbaud n'eut rien du vagabond ni du bohème, assure-t-elle. Sa participation à la Commune, sa saison à Mazas, sont des « contes injurieux ». C'est en famille qu'il séjourna à Londres et à Paris. Dès 1874, « il ne s'occupait plus de Paul Verlaine ni de poésie ». Il n'alla point à Sumatra, mais à Java. Il ne fut jamais au service de la Hollande, ne fit jamais le métier de racoleur.

Les maisons de jeu de Hambourg ne le connurent point. « Jamais Arthur Rimbaud n'a fait le commerce des cotons et des peaux. Jamais il n'est parti avec aucune caravane. » Il trouva à Aden, dans une maison de commerce, « une position honorable ». Il devint dans la suite l'associé de son patron, courut les régions circonvoisines. « La Société de Géographie lui fit, à différentes reprises, des avances flatteuses pour l'engager à publier ses récits de voyages. » Enfin, il est mort dans les bras de sa mère, non d'une tumeur au genou, cette tumeur avait été guérie rapidement, mais d'une récidive qui s'était déclarée dans l'aine et la hanche.

Voilà le « poète maudit » bien réconcilié avec les convenances de la Société. Mais que diront la Poésie et la Gloire de ce changement de figure ?

Charles Maurras
  1. La statue en question est un buste, érigé dans les jardins de la gare de Charleville pour le dixième anniversaire de la mort du poète. À cette date, la mère de Rimbaud est toujours en vie ; elle décédera en 1907. (n.d.é.)

  2. On s'accorde aujourd'hui sur l'année 1854 ; resterait à savoir si Maurras hésite parce qu'il ne retrouve pas la bonne information au moment où il écrit son article, ou si, à l'époque, le doute était partagé par les spécialistes. (n.d.é.)

  3. Soleil et Chair, IV. (n.d.é.)

  4. L'Ariane endormie exposée au Louvre, comme celle du Vatican, sont des copies romaines d'une sculpture hellénistique disparue. (n.d.é.)

  5. Prison parisienne, proche de la Gare de Lyon, ouverte en 1841. Les bâtiments furent détruits en 1900. À l'époque de la publication de l'article dans La Gazette de France, cette référence ne présentait aucun mystère et tout le monde en connaissait l'endroit. Elle se trouvait dans le pentagone limité aujourd'hui par le boulevard Diderot, les rues de Lyon, Traversière, de l'avenue Daumesnil et de la rue Legraverend. (n.d.é.)

  6. La Souricière, Perrin éditeur.

  7. Les éditions de L'Éternité sont unanimes à déplacer le tiret :

    Elle est retrouvée.
    Quoi ? — L'Éternité.
    C'est la mer allée
    Avec le soleil.

    (n.d.é.)

  8. Chanson de la plus haute tour. (n.d.é.)

  9. Ce recueil ne sera publié qu'en 1886, sans que Rimbaud, qui était en Abyssinie, n'y soit pour rien. (n.d.é.)

  10. De son vrai nom Adolphe Augier, 1849-1914. Médecin, ami de Paul Arène, il publia divers poèmes, pour la plupart en langue d'Oc, sous ce pseudonyme. (n.d.é.)

  11. Maurras l'écrit, et on ne voit pas pourquoi il l'aurait inventé. Ce détail ne semble pas cependant être conforme aux biographies « modernement correctes » de Rimbaud qui préfèrent lourdement insister sur son « engagement » dans la Commune, à l'âge de seize ans et demi. (n.d.é.)

  12. De son vrai nom Pierre-Eugène Dufour, 1855-1922. Poète lui-même, grand admirateur de Rimbaud, il s'efforçait de présenter celui-ci comme un pêcheur repenti et de le faire rentrer dans les canons de la respectabilité bourgeoise. En 1897, il épousera Isabelle Rimbaud, qui partageait le même zèle, et deviendra donc post mortem le beau-frère du poète maudit. L'ouvrage auquel Maurras fait imprécisément allusion est La Vie de Jean-Arthur Rimbaud, Mercure de France, Paris, 1897. (n.d.é.)

  13. C'est à dire recruteur de mercenaires pour les milices coloniales des Indes néerlandaises, aujourd'hui l'Indonésie. (n.d.é.)

  14. Lieu mythique de Hollande, port des navires au long cours. Le 21 janvier 1795, alors que la flotte batave y était bloquée par les glaces, la cavalerie du général Pichegru se saisit sans coup férir des bâtiments immobilisés. C'est le seul cas dans l'histoire où des chevaux se révélèrent, sur l'eau, supérieurs aux bateaux. (n.d.é.)

  15. En fait Loisset. La dynastie des Loisset eut son nom attaché au cirque pendant plus d'un siècle. Mais elle connut sa fin peu de temps après le passage de Rimbaud à Stockholm, la mort du directeur François Loisset entraînant la faillite de l'entreprise. (n.d.é.)

  16. Les études rimbaldiennes ont depuis ces lignes précisé et parfois corrigé les points de biographie rapportés ici par Maurras. (n.d.é.)

  17. Nom antique de l'île de Ceylan. Par la suite, ce même nom aurait été attribué aux îles de la Sonde. Il est, sous la plume de Maurras, synonyme d'espace lointain et incertain. (n.d.é.)

  18. Lieu encore plus mythique que Taprobane. Ophir serait la ville pleine d'or d'où venait la reine de Saba, et dont les richesses auraient permis la construction du temple de Salomon. (n.d.é.)

  19. Parallèlement. (n.d.é.)

  20. Jules Boissière, 1863-1897, fut administrateur en Indochine. Il est surtout connu pour son ouvrage Fumeurs d'opium. Maurras l'a rencontré à Paris sans doute dès 1885, car Boissière, originaire de Clermont l'Hérault, était sympathisant du Félibrige. Après cinq années passées au Tonkin, il revient à Paris en 1891 ; il y épouse Thérèse Roumanille, avant de repartir avec elle pour l'Indochine. (n.d.é.)

  21. On admet aujourd'hui la date du 10 novembre. En fait Rimbaud fut d'abord amputé de la jambe dès son arrivée à Marseille ; il retourna ensuite à Charleville, veillé par sa sœur Isabelle. Au bout d'un mois, pensant être mieux soigné à Marseille, il refit le voyage en sens inverse, pour y mourir peu après, son cancer s'étant très vite généralisé. (n.d.é.)

  22. Isabelle était la plus jeune des trois sœurs cadettes de Rimbaud, et la seule survivante en 1891. (n.d.é.)

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