4 juin 2009

Il y a 20 ans, la Chine sociale-fasciste réprimait dans le sang la révolte des étudiants et ouvriers sur la place Tiananmen

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Le 4 juin 1989, la Chine sociale fasciste réprimait dans le sang le mouvement des étudiants et ouvriers qui occupait la place Tiananmen, à Pékin.

Depuis 20 ans, la bourgeoisie, par la voix de ses laquais universitaires et médiatiques, n’a cessé de salir ce mouvement et de le récupérer honteusement à son avantage.

Dans les faits, après 1976 et la transformation du régime de la Chine en social-fascisme, deux lignes très distinctes se sont progressivement affirmées au sein de la population. D’une part, une ligne réformiste réclamait l’instauration d’une démocratie bourgeoise en Chine et une accélération des réformes capitalistes déclenchées sous la coupe de Deng Xiaoping. D’autre part, en opposition frontale à ce courant, une ligne communiste s’inscrivait dans la continuité idéologique de la Révolution culturelle et du maoïsme.

Bien entendu, les médias et universitaires bourgeois ont toujours privilégié l’analyse de la première ligne, quitte à nier avec la plus grande malhonnêteté jusqu’à l’existence de la seconde.

La ligne réformiste était elle-même traversée par une importante contradiction. D’un côté, la ligne de Deng Xiaoping et de ses partisans, qui a triomphé en Chine, prônait la conjugaison d’un régime autoritaire et du mode de production capitaliste, c’est-à-dire le fascisme. De l’autre côté, une ligne politique prônait une libéralisation du régime vers un modèle de démocratie bourgeoise à l’occidentale.

Cette ligne favorable à la démocratie bourgeoise trouvait une expression à l’intérieur du Parti «Communiste» Chinois par des personnalités comme Hu Yaobang ou Zhao Ziyang. C’est d’ailleurs à l’occasion de la mort de Hu Yaobang, survenue le 15 avril 1989, que les étudiants ont commencé à se rassembler sur la place Tiananmen. La ligne réformiste favorable à la démocratie bourgeoise était ainsi soutenue en majorité par de jeunes intellectuels, très souvent issus d’universités prestigieuses (Beida et Qinghua principalement) et de familles influentes.

Cette ligne a notamment été illustrée par la « déesse de la démocratie », confectionnée par les étudiants des Beaux-Arts de Pékin, rappelant la Statue de la Liberté.

Cette image a largement été utilisée par la bourgeoisie pour propager l’idée d’une aspiration unanimement partagée à la démocratie (bourgeoise) et au capitalisme.

En vérité, c’est précisément en réaction à la restauration du capitalisme que les ouvriers ont commencé à se joindre au mouvement, une participation décisive pour dépasser le caractère de classe petit-bourgeois des protestataires étudiants. C’est au moment où les ouvriers sont entrés dans le mouvement, en rejoignant la place Tiananmen et en déclenchant des grèves politiques dans tout pays, que le pouvoir social-fasciste a pris véritablement peur.

Déjà, lors des mouvements étudiants de 1985-1986, les autorités sociales-fascistes avaient réagi au moment où les ouvriers, dont beaucoup d’anciens gardes rouges, s’étaient joint aux jeunes intellectuels en reprenant les slogans de la Révolution culturelle.

D’ailleurs, le pouvoir social-fasciste avait officiellement mis en garde les étudiants « de ne pas suivre la voie des quatre libertés de la Révolution culturelle : ‘parler ouvertement, diffuser ses opinions librement, tenir de grands débats et écrire des dazibao’ [affiches à grands caractères] ».

En 1989 également, les ouvriers avaient dressé des portraits de Mao Zedong sur la place, échangeaient les expériences acquises au cours de la Révolution culturelle et scandaient des slogans hostiles à Zhao Ziyang.

Du même coup, les ouvriers sapaient la voie de garage du réformisme et brandissaient le drapeau de la révolution, le seul à même de menacer la clique social-fasciste de Deng Xiaoping à la tête du pays.

On comprend pourquoi cet aspect-là est systématiquement refoulé par la bourgeoisie qui se permet même dans ses journaux de louer les mérites du fasciste Deng, bourreau de la place Tiananmen, en le présentant comme l’artisan de la « modernisation » de la Chine.

Pourtant, il faut une sacrée dose de mauvaise foi pour ignorer que Deng Xiaoping est unanimement détesté par les prolétaires chinois !

En 1989, ces mêmes prolétaires ne s’y trompaient pas et c’est aux cris de « à bas les fascistes ! » et au chant de l’Internationale qu’ils tentèrent de résister à la répression brutale de l’armée.

Il faut ici préciser qu’au moment de l’assaut final, les ouvriers se trouvaient majoritairement aux abords de la place Tiananmen et ont donc été touchés en premier par les tirs de l’armée fasciste.

En se rabattant vers la place, les ouvriers ont alors prévenu les étudiants que les morts se comptaient déjà dans leurs rangs en les enjoignant à prendre les armes pour résister.

Mais les jeunes intellectuels préférèrent rester sur leurs positions réformistes, dans la lignée de leurs actions précédentes marquées par l’idéalisme, notamment une grève de la faim destinée à forcer le gouvernement à négocier.

Après le massacre du 4 juin, la répression sévère qui toucha les étudiants n’eut rien de comparable avec celle qui s’abattit sur les ouvriers, traqués et systématiquement condamnés à mort.

On peut citer le cas du leader étudiant Wang Dan qui, condamné à cinq ans de prison, est sorti au bout de quatre.

Par la suite, après avoir été emprisonné une deuxième fois pour dissidence, Wang Dan fut autorisé en 1998 à se réfugier aux États-Unis sous le prétexte officiel de « raison médicale ».

Chai Ling est une autre leader du mouvement étudiant, très représentative du courant réformateur qui, en refusant d’adopter une ligne de masse par élitisme intellectualiste, s’est enferré dans un cul-de-sac nihiliste et contre-révolutionnaire.

Ainsi, Chai Ling interviewée une semaine avant le début du massacre de l’armée fasciste chinoise déclarait : “les étudiants nous demandaient tout le temps : ‘quelle est la prochaine étape ? Quels objectifs pouvons-nous atteindre ? Je me sens si triste de ne pouvoir leur dire qu’en fait, nous espérons un carnage, faire en sorte que le gouvernement n’ai pas d’autre choix que de massacrer sa population. Je pense que seulement au moment où la place sera noyée dans le sang, tous les Chinois ouvriront les yeux.
[…] Question : Vous-même pensez-vous tenir bon ? Chai Ling : Je ne pense pas, non.
Q : Pourquoi ? CL : Je ne suis pas comme les autres. Je suis sur une liste noire. Je veux survivre. Je pense ainsi. Je ne sais pas si certains diront que c’est une attitude égoïste, mais je pense que quelqu’un doit continuer le travail parce que ce genre de mouvement démocratique, ce n’est pas une personne qui peut le faire de bout en bout.
“.

Sans surprise, Chai Ling est maintenant devenue une grande capitaliste à la tête d’une entreprise sur Internet et, en tant que tel, a effectué un voyage d’affaires en Chine en 2005.

Le massacre de Tiananmen est un bon exemple de l’échec absolu qui attend toute révolte dépourvue de ligne de masse et d’organisation politique dotée d’une ligne idéologique claire.

Aujourd’hui encore, en Chine, les innombrables révoltes paysannes et ouvrières qui, toutes, veulent renouer avec le communisme, sont voués à l’échec car dépourvues d’une organisation capable de synthétiser leurs exigences et de transformer la révolte en révolution.

En France, les étudiants doivent aussi prendre conscience que l’éducation, l’université, l’école ne sont pas déconnectées de la lutte de classes, de l’exploitation capitaliste.

L’école est le centre idéologique de formation et de sélection de la bourgeoisie.

À ce titre un étudiant prolétaire ne peut réussir que s’il intègre les valeurs dominantes de la bourgeoisie.

Les étudiants ne représentent pas une catégorie « à part » de la société, les étudiants sont une partie du peuple et doivent se mettre à son service, sous la direction du Parti, expression des aspirations de la classe ouvrière, la classe la plus révolutionnaire de l’époque du capitalisme.

De même, un étudiant bourgeois qui se met au service du peuple apporte sa pierre à l’édifice de la révolution, pour le communisme. Il n’existe pas de compromis possible avec le capital : les portes de sortie du légalisme, le fait de « rentrer dans le rang » relèvent de l’opportunisme contre-révolutionnaire.

20 après les événements de Tiananmen, la bourgeoisie va encore s’appliquer à falsifier l’histoire et traiter la révolte de 1989 uniquement sous l’angle qui l’arrange, celui du légalisme, du réformisme et de la célébration de la démocratie bourgeoise. 20 après le massacre perpétré par la Chine sociale-fasciste, souvenons-nous du courage des étudiants et des ouvriers de Tiananmen et sachons tirer les leçons de cet échec pour continuer à construire l’unité révolutionnaire du prolétariat et abattre la tyrannie capitaliste !

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