24 oct 2009

L’écologie et le PCMLM en tant qu’expression organisée du besoin de communisme

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le PCMLM défend la dialectique, et refuse par conséquente toute schizophrénie. Ainsi quand nous parlons d’écologie, ce n’est pas une chose qui tomberait du ciel, ou dont on parlerait par opportunisme. Très loin de là.

Si l’écologie est une constituante de l’idéologie du PCMLM, c’est le fruit d’un travail de fond mené sur deux fronts, celui de la théorie, celui de la pratique.

Dans le domaine pratique, notre activisme se détermine par des critères marxistes-léninistes-maoïstes, matérialistes. Nous avons ici constaté que dans le domaine de la pratique, il existait un développement de styles de vie directement opposés au mode de production capitaliste.

Cela est tout à fait normal, le communisme naît dans la société façonnée par le mode de production capitaliste, même si évidemment difficilement, et sous des formes pas forcément évidentes à comprendre.

Il est donc absurde de « regretter » les années 1960 ou 1970 ; dans les années 1980-1990 et 2000 se sont tout aussi bien développées de nouvelles pratiques antagoniques, pratiques dont les valeurs affrontent au quotidien celles du mode de production capitaliste.

Nous parlons de larges mouvements comme celui d’Earth First! (la Terre d’abord) en Grande-Bretagne, qui a pratique l’écotage (le sabotage écologique), les pratiques de résistance collective (s’attacher aux arbres pour empêcher leur abattage, bloquer les commerces de bois précieux, etc.).

Ou de mouvements comme le Front de Libération des Animaux ou encore SHAC, pratiquant le véganisme et rentrant directement en conflit avec une partie de l’industrie importante dans le mode de production capitaliste.

En Allemagne, il y a également eu le large mouvement des squatts (jusqu’à quasiment 200 rien qu’à Berlin), squatts qui ont été porteurs d’une culture alternative fondée sur l’affrontement militant avec les institutions de la part des autonomes, par exemple avec la « guerilla diffusa », la multiplication chaque semaine des accrochages, sabotages, incendies, etc. Ce mouvement a donné également naissance au principe des groupes antifascistes autonomes.

Aux Etats-Unis est né un large mouvement de contestation et de critique généralisée de la société, dans le cadre de « l’altermondialisme », où les activistes anarchistes de la ville d’Eugene dans l’Oregon ont joué un grand rôle, notamment dans la généralisation des black blocks. A côté de cela, les attentats ont fait du Front de Libération de la Terre l’ennemi public intérieur numéro 1, selon le FBI.

Il n’y a pas besoin de rappeler non plus la révolte en Grèce : là aussi on voit comment il existe une culture rebelle, en l’occurrence ici d’orientation plutôt anarchiste (pour l’insurrection), mais pas seulement.

Nous, communistes, avons le même objectif que les anarchistes : une société sans classe ni Etat. Voilà pourquoi, dans tous les mouvements cités, on trouvera à la fois des anarchistes et des communistes, même si bien entendu chaque tendance a sa propre démarche, ses propres structures, etc.

Il s’agit en effet de l’expression du besoin de communisme. Voilà pourquoi dans ces mouvements on retrouve des thèmes communs, certains étant parfois bien davantage mis en avant que d’autres, et avec des différences : le boycott des attitudes capitalistes et commerciales, le refus des hiérarchies, l’antifascisme, le pacifisme (plus ou moins) révolutionnaire, l’opposition à la destruction de la planète, l’ouverture à la question animale, le féminisme, l’anti-racisme, l’internationalisme, l’opposition à l’homophobie, etc.

Et si le PCMLM considère l’écologie comme importante, c’est parce que cela repose sur le vécu, la pratique, la vie quotidienne de ses activistes.

Il s’agit d’une culture vaste, diffuse, en formation et voilà pourquoi nous voulons avancer : connaître les oiseaux et leur environnement, trier les déchets, choisir les transports les moins polluants, privilégier l’agriculture biologique, n’utiliser que des produits d’entretien biologiques, refuser les produits testés sur les animaux, boycotter les prospectus, adopter des animaux en détresse, s’opposer au gaspillage électrique, utiliser des piles rechargeables, réutiliser–recycler un maximum d’objets, adopter le véganisme comme principe moral et pratique, etc.

La construction d’une culture révolutionnaire passe par là. Le mouvement hippie avait été dans les années 1960 un pas dans ce sens, mais il avait très vite trouvé de grandes limites. Les hippies ont au fur et à mesure abandonné leur programme visant à changer la société, ils se sont ghettoisés, ont sombré dans les drogues et l’individualisme, etc.

Seule une fraction s’est tournée vers un travail politique concret. Il ne faut ainsi pas oublier que des mouvements marxistes-léninistes-maoïstes comme le Weather Underground aux États-Unis (à partir du mouvement étudiant), ou la Fraction Armée Rouge en Allemagne (à partir notamment des « communes »), sont clairement issues d’une affirmation d’un mode de vie différent.

La même chose s’est passée en Inde, où la culture révolutionnaire a fait que les marxistes-léninistes-maoïstes ont été surnommés les « naxalites », du nom de la zone où a eu lieu la première grande révolte paysanne armée marxiste-léniniste-maoïste (le Naxalbari, au Bengale).

La même chose s’est passée en Turquie, où dans les années 1970 la question de la vie quotidienne était si forte qu’on pouvait déterminer – de manière étrange voire caricaturale (et en tout cas nocive) – à quelle organisation révolutionnaire appartenait tel ou tel activiste, rien qu’à sa marque de cigarette !

En fait, la même chose s’est passée dans la quasi totalité des pays dans le monde. Tout projet révolutionnaire porte en lui une contre-culture.

Et si celle de l’écologie n’est en rien nouvelle pour le PCMLM, c’est aussi parce que nous nous revendiquons de la Chine populaire de Mao Zedong, et l’écologie a été un thème très important.

Mais pour connaître cela il faut être dans la tradition communiste, et il n’y a justement que le PCMLM qui en France en fasse partie. C’est l’importance de la théorie, de l’idéologie, de la bataille pour avoir la ligne juste.

Il faut en effet savoir que la Chine populaire de l’époque de Mao Zedong a considéré qu’elle devait se développer sans qu’il y ait de déséquilibres écologiques ; en pratique, la Chine capitaliste d’après Mao Zedong a fait tout le contraire.

Dans le document MLM de 1972 intitulé L’utilisation intégrale contre la pollution, on peut lire :

« Chaque jour, l’industrie rejette de grandes quantités de déchets, sous forme de gaz, de liquides et de solides. Dans les pays capitalistes où prédominent la recherche du profit et une production anarchique, ces déchets polluent l’atmosphère, empoisonnent les rivières, et sont devenus une grave menace pour la santé de l’homme, un problème social insoluble. »

Et le document d’expliquer que tout doit pouvoir être récupéré, et sinon les déchets obligatoirement traités.

Cette culture écologique de la révolution culturelle est dans le droit prolongement de la ligne du grand bond en avant : l’économie doit grandir de manière planifiée, équilibrée, harmonieuse, donc sans privilégier la centralisation et en s’adaptant à chaque fois aux conditions locales (voir le document Que l’agriculture prenne exemple sur Tatchai).

Nous reparlerons de l’importance de l’expérience chinoise. Mais soulignons ce fait : il n’y a chez les communistes pas de contradictions entre la théorie et la pratique – ou s’il y en a, elles existent justement pour être résolues, par la pratique révolutionnaire, la révolution !

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