18 aoû 2009

Le génocide au Rwanda en 1994 et le rôle des puissances impérialistes, principalement l’impérialisme français

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Gregoire Ndahimana, ancien administrateur de Kiivumu pendant le génocide au Rwanda en 1994 et recherché pour le massacre de plus de 2 000 Tutsis, a été arrêté dimanche 9 août en République démocratique du Congo. L’information n’a été communiqué que le 12 août.

L’arrestation de ce génocidaire est ici l’occasion de rappeler le rôle décisif de l’impérialisme français et de sa concurrence avec l’impérialisme US dans le génocide de plus de 800 000 Tutsis.

A l’époque de la colonisation, l’impérialisme belge a appliqué le principe des exploiteurs de « diviser pour mieux régner » en créant de toutes pièces des distinctions liées à des critères physiques et sociaux, sur la base de catégories antérieures liées à leur rôle dans le mode de production féodale.

Les « Tutsi » – minoritaires – regroupaient alors les personnes de grande taille, éleveurs et liés à la monarchie rwandaise, les Hutus étant des cultivateurs. L’impérialisme belge a fait des Tutsis une élite servant de relais à sa domination coloniale, puis a soutenu les Hutus face aux aspirations d’indépendance des élites Tutsis, incitant ainsi aux premiers massacres de Tutsis en 1959. C’est à cette époqe que beaucoup de Tutsis se réfugièrent dans l’Ouganda voisin.

Après l’indépendance de façade du Rwanda, l’impérialisme français a « récupéré » le Rwanda qui se situait dans une zone stratégique à la frontière de la zone d’influence de l’impérialisme US, avec notament l’Ouganda.

C’est précisément de l’Ouganda que part l’offensive des exilés Tutsis du FPR (Front Patriotique Rwandais), soutenue par l’impérialisme US en 1990. L’impérialisme français intervient alors pour éviter le basculement du Rwanda dans le camp de l’impérialisme US et former militairement les futurs génocidaires Hutus de 1994, organisés principalement dans les « milices interahamwe ».

Après l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, signal du début du génocide qui dura 100 jours jusqu’au 4 juillet, l’impérialisme français continue de vendre des armes et d’offrir un soutien logistique aux génocidaires.

En fait, le génocide à coups de machettes des Tutsis et Hutus « modérés » s’est fait sous encadrement de l’impérialisme français et US qui poursuivaient chacun leurs objectifs.

Pendant deux mois à partir du 22 juin 1994, l’opération Turquoise de l’impérialisme français (sous mandat de l’ONU) a permis l’accueil dans l’ambassade française puis l’exfiltration de responsables du génocide vers le Burundi ou le Zaïre (devenu maintenant la RD Congo) de Mobutu, allié de l’impérialisme français, parmi lesquels des proches du président Habyarimana, le président du gouvernement provisoire Théodore Sindikubwabo ou Ferdinand Nahimana, fondateur de la Radio Télévision Libre des Mille Collines qui incitait tous les jours sur ses ondes au génocide.

Finalement, la progression du FPR et sa victoire militaire a porté au pouvoir l’actuel président Paul Kagame, une situation profitable à l’impérialisme US.

Le fonctionnement « habituel » de l’impérialisme est la perprétations de crimes à l’encontre des peuples de la zone des tempêtes et le génocide au Rwanda est une des multiples atrocités planifiées par les forces impérialistes, principalement l’impérialisme français dans ce cas.

La bourgeoisie au service de l’impérialisme sait comment nier la réalité des horreurs qu’elle perpétue et aujourd’hui, quinze ans après les faits, le génocide au Rwanda n’est pratiquement jamais évoqué. En France, la bourgeoisie insiste de manière chauvine sur les actions menées par l’impérialisme US pour mieux se présenter comme une puissance aux pratiques « acceptables ». C’est pourquoi les médias bourgeois parlent toujours de « la France » et non de l’impérialisme français, ce qui conduit les faibles critiques formulées à l’encontre de la diplomatie française à prendre un tour moral et non politique, favorable au statu quo et au renforcement de la démocratie bourgeoise.

De plus, l’éducation nationale au service de la bourgeoisie favorise une approche nationaliste et chauvine en cachant, bien sûr, les crimes impérialistes et en empêchant ainsi d’avoir une vision internationaliste.

En tant que communistes, nous devons donc nous intéresser à l’histoire criminelle et aux atrocités actuelles de l’impérialisme français, ainsi que de tous les impérialismes. Nous devons nous affranchir du cadre réactionnaire de l’éducation bourgeoise, nationale et chauvine pour nous intéresser à l’histoire de tous les peuples du monde. Il s’agit d’une tâche internationaliste indispensable dans le cadre du combat révolutionnaire contre l’impérialisme et pour le communisme!
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