18 mar 2009

Le Madagascar, encore une fois victime de l'impérialisme français

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Ce qui se passe au Madagascar est typique des pays semi-coloniaux semi-féodaux. Depuis sa pseudo indépendance, en 1960, le pays est totalement instable et n'a eu cesse d'être la victime de multiples coups d'Etat organisés par les puissances impérialistes.

Des hommes politiques surgissent de nulle part et deviennent populaires du jour au lendemain, portés par l'impérialisme dont ils sont les marionnettes - aujourd'hui encore, ce qui se déroule est dans le prolongement de cette situation, dont la France est l'une des principales coupables.

Car ce qui se passe est simple: Andry Rajoelina, maire d'Antananarivo et propriétaire notamment de la chaîne de télévision et la station de radio Viva, a organisé un véritable putsch pour remplacer le président Marc Ravalomanana.

Il est bien entendu révélateur que durant cette tentative, finalement victorieuse mais à un moment incertaine, il ait trouvé refuge à la résidence de l'ambassadeur de France à Antananarivo...

Tout comme est révélateur ce qui a déclenché le mouvement: la chaîne de télévision d'Andry Rajoelina a diffusé l'interview du président pro-français en place avant Marc Ravalomanana...

Marc Ravalomanana a en effet été porté par l'impérialisme US et l'impérialisme allemand... et avait lui-même pris le pouvoir en éjectant Didier Ratsiraka.

Telle est la situation au Madagascar, pays prisonnier de la concurrence inter-impérialiste, avec les retournements d'alliance, les trahisons, les meurtres, les coups d'Etat!

Didier Ratsiraka lui-même, marionnette de l'impérialisme français, s'était ainsi hissé au pouvoir... alors qu'il servait le social-impérialisme russe et s'opposait donc à l'impérialisme français!

Didier Ratsiraka avait pris le pouvoir en 1975, et était tout simplement revenu au pouvoir après son renversement en 1991, en étant passé du statut d'homme de main du social-impérialisme russe à celui de marionette de l'impérialisme français (il est naturellement "réfugié" en France depuis son échec).

Historiquement, Didier Ratsiraka était ainsi lui même arrivé au pouvoir en assassinant Richard Ratsimandrava, qui était un pion de l'impérialisme français: il avait fait l'École spéciale militaire de Saint-Cyr et l'École des officiers de la gendarmerie nationale, il avait même été militaire français au Maroc et en Algérie.

Ratsimandrava succédait d'ailleurs à Gabriel Ramanantsoa, passé par l'École Spéciale Militaire de Saint-Cyr, et c'est au bout de seulement de six jours de présidence qu'il fut assassiné, Didier Ratsiraka faisant passer le pays de la coupe française à la coupe du social-impérialisme russe.

Surnommé l'Amiral rouge, il avait pris la tête du Comité national de direction militaire, qui devient alors le Comité national de la révolution, et dans la foulée du coup d'Etat, le pays devient en décembre la République démocratique de Madagascar, après l'approbation par "référendum" de la Charte de la Révolution socialiste et de la nouvelle Constitution.

Puis aux "élections" de 1977, son parti appelé l'Avant garde pour la rénovation de Madagascar gagna 90% des sièges.

Mais l'affaiblissement de l'URSS força le régime à s'ouvrir aux puissances impérialistes dès les années 1980, surtout que la pression des masses ne cessa pas; et à la suite de l'effondrement du social-impérialisme russe, le régime s'effondra littéralement malgré la liaison avec la France, et en 1991 le régime changea de forme, devenant officiellement une démocratie libérale, sous la coupe notamment de l'impérialisme US.

Voilà donc le long cheminement du pays depuis qu'il a été colonisé par la France en 1896, avec une politique impérialiste formant bien entendu une couche bureaucratique - compradore à son service; Joseph Gallieni (qui deviendra général) étant l'une des figures de cette politique ultra-réactionnaire jouant sur les concurrences inter-ethniques.

Le Parti des deshérités de Madagascar, parti pro colonial, a fourni l'écrasante majorité du personnel politique de l'histoire du Madagascar - et ce jusqu'à aujourd'hui!

Et pour réaliser sa politique, la France n'a pas hésité à à piller de manière meurtrière: 70% des forêts vierges ont été détruites entre 1895 et 1925, ni à massacrer, comme lors de la tentative d'insurrection du 29 mars 1947 qui coûta la vie à 89.000 personnes, assassinées par l'impérialisme français.

Car les masses n'ont cessé de chercher une voie pour la libération, comme lors du grand mouvement étudiant de 1972, réprimé dans le sang et l'état d'urgence, puis se terminant par la prise du pouvoir par les militaires, ou encore en 1991 lorsque 400.000 personnes (sur les 20 millions d'habitants du pays) bloquèrent le centre de la capitale.

On peut être certain que les masses trouveront donc le chemin de la guerre populaire, dépassant et écrasant les manipulations des impérialistes se concurrençant les uns les autres.

Et cette bataille au Madagascar, pays semi-colonial semi-féodal, passe par la destruction des monopoles français, qui ont une influence gigantesque (Orange, Bolloré, Total, Colas, Veolia, etc.).

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