31 oct 2008

Mascarade à Bordeaux

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Le 30 octobre, Juppé a pris la tête d'une grande mascarade à Bordeaux, en protestation à un nouveau projet de loi sur la réglementation de la publicité pour l'alcool.

Dans notre pays, ce genre de manifestation chauvine pour la défense du « terroir », de l'art de vivre à la française, est particulièrement appréciée par la bourgeoisie, car ces thèmes sont considérés comme « rassembleurs »: les basses attaques contre les traditions culinaires françaises ne passeront pas, voilà le mot d'ordre populiste !

Mais au fond, de quel « art de vivre » parle-t-on ? A bien y regarder, on constate surtout que la forte consommation d'alcool au niveau de la population traduit plutôt « un mal de vivre ».

Quel « art de vivre » dans les pratiques de « défonce » très répandues?

Bien sûr, les spécialistes, bourgeois et chauvins, affirmeront que cette défonce n'a rien à voir avec le vin, que ce sont des jeunes qui se détournent de la dégustation modérée de vin bien français et lui préfère les excès en alcools forts « à l'anglo-saxonne ».

Pourtant, des centaines de milliers de prolétaires continuent de boire des litres de leur mauvais pinard, entre quatre murs, selon les bonnes vieilles traditions françaises !

Oui, « mauvais pinard » car l'hypocrisie du capitalisme consiste justement à faire croire à la défense du terroir alors que l'industrie du vin est une industrie de luxe, où les meilleurs produits, comme Château Margaux, Latour ou Yquem restent inaccessibles aux masses !

L'industrie du vin accentue donc la frustration des prolétaires, cantonnés au « bas de gamme » et qui, par un effet de cercle vicieux, s'enfoncent encore davantage dans la déprime alcoolisée.

En réalité, une forte consommation d'alcool est toujours liée à un mal de vivre « lumpenprolétarisé » et constitue un garde-fou très efficace pour la classe bourgeoise exploiteuse. L'alcool limite, concrètement et idéologiquement, le champ de vision des masses : sous l'emprise de l'alcool, les prolétaires ont tendance à retourner la rage de leur vie d'opprimés sur eux-mêmes ou leur entourage.

On sait, par exemple, que la consommation d'alcool entraîne énormément de tentatives de suicides et de violences conjugales, les femmes étant tout particulièrement victimes de l'idéologie patriarcale (concours de « virilité » entre autres) associée à l'alcool.

D'ailleurs, la bourgeoisie se trahit elle-même en parlant de « petits plaisirs » au sujet de la consommation d'alcool ou de tabac, ce qui montre bien qu'il s'agit d'une mince échappatoire au milieu d'une vie misérable.

Derrière la défense superficielle du terroir et de l'art de vivre à la française, se cache en vérité le fascisme et sa culture élitiste, sa démagogie populiste qui se prétend populaire alors qu'elle ne vise qu'à perpétuer l'exploitation des masses.

Dans une société communiste où l'oppression de classe a disparu, le peuple ne « s'assome » plus à coup de beuveries, puisque la frustration ne gouverne plus sa vie, puisqu'on a plus une vision brouillée par l'alcool et ses pulsions auto-destructrices.

Le communisme n'est pas un monde de « petits plaisirs », consolation artificielle dans une vie malheureuse, mais bel et bien un monde de plaisirs tout court, où l'on mène une vie heureuse dans son ensemble, enfin libérée de l'exploitation de classes ! 

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