30 aoû 2009

La nature de la « taxe carbone »

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Nous, communistes, accordons une grande place à la question de l’écologie. Cette question n’est en rien nouvelle; la Chine populaire de l’époque de Mao Zedong considérait déjà la pollution comme une question essentielle, et la combattre faisait partie des tâches des communes populaires.

Car la pollution, tout comme le réchauffement climatique, ne peut être combattue que par le mode de production socialiste, qui seul utilise le principe de la planification.

Ni l’État bourgeois, ni d’ailleurs les anarchistes ne peuvent envisager la question de cette manière.

L’attitude de l’État bourgeois par rapport à la question du réchauffement climatique est à ce titre très révélatrice. En effet, l’État bourgeois ne peut ni mobiliser les masses, ni planifier l’économie.

Ce qui relève de la production lui échappe.

Il ne reste alors que la consommation, sauf que celle-ci est entièrement organisée selon les besoins du Mode de Production Capitaliste.

Il ne reste donc à l’État bourgeois que des mesures administratives. Voilà la nature de la « taxe carbone », qui ne peut avoir absolument aucun impact, et qui favorisera seulement les monopoles.

En quoi consiste cette « taxe carbone »?

Pour l’instant elle est appelée « contribution climat-énergie » et n’est pas encore mise en place. Elle devrait l’être en 2011.

Elle est une taxe proportionnelle au rejet de CO2 nécessaire pour telle ou telle activité. Le prix sera de 32 euros la tonne, et de 108 euros la tonne en 2030, pour se situer entre 150 et 350 euros la tonne en 2050.

Elle touchera les consommations d’énergie fossiles (pétrole, gaz, charbon) des ménages et de certaines entreprises.

Cela montre bien les limites de la bourgeoisie, classe dirigeant actuellement la société. Les capitalistes, dont Nicolas Hulot fait partie, lui qui est soutenu par de très puissantes entreprises, ne peuvent pas comprendre que l’aspect principal n’est pas la consommation, mais la production.

Mais la production est régie par l’exploitation. Celle qui possède les moyens de production, la bourgeoisie en tant que classe, s’est donc mise à l’abri. Les grands producteurs de CO2 sont exemptés, puisque les six secteurs industriels intensifs en gaz à effet de serre (production d’énergie, ciment, verre, métaux ferreux, industries minérales, pâtes à papier) ont des quotas d’émissions gérés par l’État, tout en disposant d’achats de quotas sur un marché spécial.

Les industriels du Nord sont donc protégés (les émissions de CO2 en France viennent à 50 % de l’industrie et de la production industrielle de chaleur dans le Nord – Pas-de-Calais).

Reste alors la consommation. Mais la consommation est organisée par le mode de production, en l’occurence capitaliste. Ce mode de production capitaliste a amené des traditions, des styles de travail, des manières de vivre, une division du travail (manuel / intellectuel) ainsi qu’une division géographique (villes / campagnes).

Donc la consommation ne peut finalement rien changer, au grand malheur de la petite-bourgeoise contestataire s’imaginant qu’une consommation « alternative » peut enrayer la folie destructrice du capitalisme.

Comme le dit l’expression universitaire: « le problème est structurel. »

Pour autant, sans pouvoir résoudre le problème, la consommation est un moyen pour la bourgeoisie d’encore plus exploiter les masses populaires. Avec la « taxe carbone », les masses sont concernées par le carburant des transports et les modes de chauffage.

Le litre de sans-plomb augmentera de 7,76 centimes d’euros, le litre de diesel de 8,52 centimes.

Soit entre 50 et 100 euros à payer de plus dans l’année pour ceux et celles ne pouvant se passer de voiture et la troquer contre un vélo tel ceux profitant encore de la ville.

Car les solutions alternatives n’existent pas actuellement pour les masses, vu le niveau pratique des transports en commun et l’absence bien souvent de ce qu’on peut appeler le droit à la ville!

Ceux et celles qui ont tenté l’aventure individuelle avec les maisons individuelles vont être également frappée de plein fouet: les 3,6 millions de ménages qui se chauffent au fioul dans une maison individuelle paieront 170 euros de plus par an, en moyenne.

Pas étonnant à ce titre que le responsable de la commission sur la « taxe carbone » ait été Michel Rocard: premier ministre socialiste de Mitterrand entre 1988 et 1991, il a instauré la Contribution sociale généralisée (CSG), un impôt de plus frappant les masses au nom de la solidarité sociale (7,50 % des salaires, 6,20 % des allocations chômage et 6,60 % des retraites).

On a bien une attaque contre les masses, et qui plus est, la bourgeoisie, elle, va y gagner sur le plan stratégique. La France importe plus de 90% de son énergie fossile (pétrole, charbon, gaz naturel), pour un coût annuel de 59 milliards d’euros.

Avec la « taxe carbone », le nucléaire va encore plus gagner de points, puisque l’électricité, qui pourtant parfois produit du CO2 dans certaines situations, sera exempté.

De manière intéressante, l’Agence pour le développement et la maîtrise de l’énergie (Ademe), une institution de l’État bourgeois, a affirmé au même moment que le feu de bois compte parmi les gros pourvoyeurs de polluants, en particulier de particules fines.

Le chauffage au bois émet environ dix fois moins de gaz à effet de serre qu’au fioul et cinq fois moins qu’au gaz et le Grenelle de l’environnement prévoit de doubler l’usage du bois d’ici 2020 pour lutter contre le réchauffement.

Seulement voilà, la combustion du bois tous secteurs confondus (domestique, industriel et collectif) représente jusqu’à 77 % des émissions nationales d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), 27 % des particules PM10 et même 40 % pour les plus fines (PM2,5) qui sont aussi les plus dangereuses.

C’est aussi respectivement 22 et 21 % des émissions de composants organiques volatiles (COV) et de monoxyde de carbone.

Voilà donc où on en est: ce qu’on gagne d’un côté, on le perd de l’autre. Le capitalisme est ingérable, seule la planification peut sauver la planète. Et pour cela, il faut la révolution, tout le reste est illusion.

Nous avons besoin de la planification, nous avons besoin d’une société socialiste, nous avons besoin du marxisme-léninisme-maoïsme pour diriger l’orientation des activités humaines, et leur nature.              

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