Comprendre la nature du néo-gaullisme
Submitted by Anonyme (non vérifié)1. Le renforcement du capital financier mène au fascisme, en passant d’abord par la case néo-gaulliste
Avec le référendum sur la constitution européenne et la victoire du non, les contradictions au sein de la bourgeoisie française se sont particulièrement développées. Cela était inévitable, alors que la crise générale du capitalisme s’approfondit parallèlement.
Si la bourgeoisie traditionnelle était pour la construction de l’Union Européenne de manière « mécanique », c’est tout simplement parce que sa base restait (et reste) familiale et industrielle.
Cette base chérit l’ordre, le maintien de ce qui existe: pour la bourgeoisie traditionnelle ce qui compte c’est le présent, c’est de faire perdurer le présent.
A l’opposé, la bourgeoisie financière vit une progression formidable, au fur et à mesure que progresse l’impérialisme. Ce phénomène était déjà visible avant la première guerre mondiale, avant la seconde guerre mondiale, ainsi qu’après 1945 et lors de la guerre froide.
Puis la défaite du bloc social-impérialiste a permis au capital de se relancer, et nous voici à une nouvelle étape de développement de l’impérialisme. C’est le phénomène appelé « mondialisation » par les historiens et commentateurs bourgeois.
Dans ce nouveau cycle, le capital financier profite d’une nouvelle base capitaliste pour se développer et prendre progressivement le contrôle de l’économie et de l’État.
Ce processus culminera, s’il réussit à se développer, dans le fascisme. Mais comme étape intermédiaire, dans le conflit avec la bourgeoisie traditionnelle, il y a le néo-gaullisme.
Si la bourgeoisie traditionnelle ne regardait que le présent qu’elle tentait de perpétuer, la bourgeoisie financière, impérialiste, regarde vers le futur et ne peut de par sa nature de classe ne le voir qu’en mettant en avant un passé mythique: telle est la nature du néo-gaullisme.
2. Rôle et fonction du néo-gaullisme
Le néo-gaullisme se développe comme tremplin pour la bourgeoisie financière dans l’entreprise de main-mise sur l’État. Cette main-mise, dans le cadre de la démocratie bourgeoise, passe par la corruption tout autant que les élections. Villepin est à ce stade l’homme de la situation. Il idéalise le passé, les années 1960 en quelque sorte, faisant la promotion d’une France « tranquille » telle qu’elle aurait existé dans le passé.
C’est le « socialisme féodal » c’est-à-dire un « socialisme » impulsé d’en-haut et consistant en un populisme ultra-paternaliste poussant au corporatisme et au respect de l’ordre afin que l’économie de la France « tourne » et que le pays « rayonne. »
Le néo-gaullisme est ainsi d’une nature particulièrement réactionnaire. Et il est extrêmement ancré en France, historiquement: que l’on pense à la Commune de Paris en 1871 ou bien au mouvement de mai – juin 1968 où dans les deux cas la « France profonde » a amené l’échec de la proposition révolutionnaire.
Le néo-gaullisme vise ainsi à encercler la classe ouvrière en lui arrachant tous ses alliés possibles. Il a comme programme de donner une base au pouvoir social-chauvin, comme première étape vers le social-fascisme et le fascisme.
Schématiquement, le programme de la bourgeoisie impérialiste est en fait le suivant:
démocratie bourgeoise => néo-gaullisme => social-fascisme => fascisme
Sarkozy était le représentant typique de la démocratie bourgeoise, cela nous avons d’ailleurs été les seuls à le voir. Et dans le schéma on voit bien que Villepin est le modèle du néo-gaullisme, Marine Le Pen du social-fascisme, et l’extrême-droite du fascisme en tant que tel.
Le PCMLM a eu raison de ne pas se focaliser sur Sarkozy mais bien de le considérer comme un phénomène éphémère: la lame de fond est celle du néo-gaullisme, du social-fascisme et du fascisme.
3. La stratégie révolutionnaire proposée par le PCMLM
Toute la stratégie du PCMLM a comme base le refus de participer à la campagne du « non » au référendum à la constitution européenne, considérant que ce « non » était de type social-impérialiste.
Ce choix était unique à l’extrême-gauche et a conditionné notre développement. Ce choix en 2005 nuisait à court terme au progrès de notre structure née en 2003. Mais il était adapté à son époque, et le caractère juste et scientifique de ce choix se montre aujourd’hui.
Le reste de l’extrême-gauche a en effet considéré Sarkozy comme un ultra-réactionnaire, comme un représentant d’une sorte de fascisme moderne. Le résultat a été que l’extrême-droite a pu se développer aisément en faisant une critique « anti-capitaliste » de type « nationale » de la bourgeoisie traditionnelle.
Les progrès du pseudo « anticapitalisme » de type fasciste est la sanction causée par le caractère petit-bourgeois de la critique du capitalisme faite par l’extrême-gauche.
Seules deux tendances à l’extrême-gauche n’ont pas fait cette erreur grossière. Il s’agit de deux forces nouvelles, à la culture moderne, aux problématiques ancrées dans la réalité et refusant le fétichisme de la légalité.
Il s’agit d’un côté, le mouvement anarchiste de type insurrectionnaliste, qui a réussi à largement se développer sur le terreau fertile de l’anarchisme. Et de l’autre, de notre structure, bien plus petite.
Durant les années 2010, telles sont les deux seules voies praticables à l’extrême-gauche. Tout autre cheminement est obligé de se faire happer soit par les fascistes, soit par la social-démocratie.
Il est flagrant par exemple de voir comment les « marxistes-léninistes » condamnent les actions illégales, refusent l’écologie, rejettent l’homosexualité, haïssent toute approche de la question animale, etc. Culturellement, la dimension réactionnaire de telles positions saute aux yeux.
A l’opposé, les positions des anarchistes insurrectionnalistes et de tout ce qui s’en rapproche sont sans nul doute erronées à nos yeux, mais sont aussi radical que l’est la réalité. Il s’agit d’une tendance révolutionnaire authentique.
Mais tel n’est pas notre choix: nous considérons qu’il faut une démarche scientifique et organisée, pas une approche spontanéiste et libérale sur le plan des idées à mettre en avant.
La stratégie du PCMLM est d’impulser une critique générale de la société capitaliste, sur une base authentiquement en conflit avec toutes les valeurs de l’idéologie dominante, profitant d’une analyse scientifique (ce que nous appelons l’économie politique).
C’est selon nous le choix correct dans les années de tempête qui s’annoncent, et où donc la critique du néo-gaullisme doit être généralisée.
A bas le néo-gaullisme, expression politique de la bourgeoisie impérialiste!
Aux mesures anti-populaires de la bourgeoisie, que vive l’autonomie populaire!
Que se développe l’antagonisme social, dans les valeurs communistes: contre l’État, contre le capitalisme, contre tous les rapports de domination!