2 mar 2017

François Fillon se maintient : un boulevard pour Marine Le Pen

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Hier, François Fillon a mis en place un véritable psychodrame, décommandant au tout dernier moment sa visite prévue le matin au Salon de l'Agriculture, pour annoncer dans une conférence de presse improvisée sa convocation le 15 mars en vue d'une mise en examen.

En toute logique, on aurait pu s'attendre à ce qu'il annonce son retrait de l'élection. Les militants de son parti, Les Républicains, ne peuvent tout simplement plus faire campagne : même à Neuilly, les accusations sont incessantes, inébranlables.

La faute morale est considérée comme impardonnable par les masses et lorsque François Fillon est finalement allé, après la conférence de presse, au Salon de l'Agriculture, il s'est fait accueillir par les huées et les slogans « Fillon rend l'pognon ! » et « Fillon en prison ! », et ce alors que traditionnellement les agriculteurs sont un électorat largement acquis à la droite.

La situation est tellement intenable qu'on a même ce paradoxe : si jamais François Fillon parvenait tout de même à être élu, son propre procès serait alors repoussé de cinq années, mais pas celui de sa femme et des ses enfants, qui pourraient se retrouver condamnés… On s'imagine quelle instabilité cela provoquerait pour le régime.

Mais François Fillon ne comprend pas la dimension populaire historique du parti de droite en France. Il raisonne sur le même mode que la haute bourgeoisie conservatrice, qui considère que le succès aux présidentielles leur revient « de droit ».

Par conséquent, les faits sont niés et François Fillon n'a pas hésité à parler d'une tentative d'« assassinat politique », expliquant qu'il était donc en droit de se maintenir, même s'il avait expliqué fin janvier  à de multiples reprises qu'en cas de mise en examen il abandonnerait.

Il est dans le déni, dans la folie même pourrait-on dire, dans une lecture délirante du monde, où il s'imagine le preux chevalier :

« Je ne céderai pas, je ne me rendrai pas, je ne me retirerai pas, j'irai jusqu'au bout. »

La conséquence de cela, on la devine aisément : cela va renforcer Marine Le Pen. Pour une raison très simple : la crédibilité de François Fillon est érodée, cela va avoir un effet très négatif sur les élections présidentielles, ainsi que pour Les Républicains lors des élections législatives se tenant dans la foulée.

Or, comme la haute bourgeoisie considère que ces élections lui sont dues, elle peut se tourner d'autant plus clairement vers Marine Le Pen. Dans tous les cas de figures, le Front National est tellement fort que Les Républicains en auront à terme besoin lors des législatives.

Quant aux accusations contre Marine Le Pen, ses soutiens n'y croient pas, y voyant un complot, tellement l'irrationalisme prédomine à l'extrême-droite et donc dans les masses gagnée par son influence.

Marine Le Pen progresse depuis des semaines dans l'opinion et le Front National mène par derrière une campagne de fond auprès de la haute borugeoisie en rencontrant les fonds financiers pour les convaincre de l'intérêt de son programme économique. Aujourd'hui, il apparaît évident que Marine Le Pen sera présente au second tour de l'élection durant lequel lui serait crédité un score d'au moins 40%. Bien fous seraient ceux qui refuseraient de considérer que la victoire de Marine Le Pen est une réelle possibilité !

Cela renforce d'autant plus l'importance de la lutte contre Marine Le Pen comme aspect principal des mois qui arrivent. Contrairement à l'ultra-gauche qui pense que Marine Le Pen n'est qu'un épouvantail, un outil du « système », il faut la considérer avec le matérialisme dialectique comme la représentante du fascisme.

Les progressistes et les personnes authentiquement démocratique se doivent d'assumer l'importance de la situation et d'adopter une attitude de responsabilité.

Marine Le Pen porte une véritable rupture, qu'il faut freiner et renverser à tout prix, y compris par conséquent au second tour des présidentielles en votant pour le candidat qui s'y opposera.

C'est là la ligne antifasciste historique, qu'il s'agit de promouvoir dans les masses : afin de freiner les succès de Marine Le Pen autant que possible, afin de bien présenter le fond historique qui est la lutte contre le fascisme, fruit de la décadence du capitalisme.

L'ultra-gauche s'oppose à ce principe, car elle ne prend pas le fascisme au sérieux ; elle voit en Marine Le Pen une marionette de plus, un épouvantail servant simplement à créer un « chantage ».

Sauf que la bourgeoisie ne pense pas et que par conséquent elle ne peut pas formuler un tel plan « machiavélique ».

Nous assistons simplement à l'effondrement du capitalisme et, demain, pour être crédible dans l'antifascisme, il faudra avoir indiqué le chemin antifasciste le plus clairement possible, le plus nettement.

Qui pourra prétendre être antifasciste après avoir été resté passif à l'avancée de Marine Le Pen ?

En se maintenant, François Fillon lui donne un boulevard, cela doit renforcer d'autant plus la détermination dans l'antifascisme, dans la compréhension que le fascisme est l'ennemi principal de la période que nous vivons !

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