Le KKE et la démocratie populaire

L'histoire politique de la Grèce est marquée par la tentative de réaliser la « Grande Idée » et son échec avec la « grande catastrophe », c'est-à-dire que l'opposition à la domination ottomane réalisée par l'instauration d'une monarchie en 1832 s'est prolongée en un nationalisme ouvertement expansionniste, qui se brisa toutefois face à la Turquie.

Au cours de ce processus, la Grèce put s'agrandir initialement, à la suite de la guerre balkanique de 1912-1913, sa population passant de 2,8 à 5 millions de personnes.

Mais la Première Guerre mondiale et ses conséquences, avec l'apparition de la Turquie, eut comme résultat une défaite militaire complète en 1922, l'échange de population, avec un million et demi de chrétiens quittant l'Anatolie et la Thrace orientale (et 388 000 Turcs la Macédoine), provoquant un procès en Grèce contre les prétendus responsables de la défaite (le « procès des six », avec la condamnation à mort de cinq ministres et du chef de l'armée en Asie mineure), puis même l'effondrement de la monarchie en mars 1924.

La grande figure historique du nationalisme libéral est alors Elefthérios Venizélos.

Toutefois, le traumatisme de la perte de la présence grecque en Asie mineure, datant de 3000 ans, fut profond dans la société grecque ; à cela s'ajoute la perpétuelle agitation conservatrice, pro-monarchie.

Aussi, le climat fut délétère dès le départ pour la jeune république : de 1924 à 1928, le pays connut trois élections, neuf tentatives de coup d’État, deux dictatures militaires.

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