25 mar 2017

PCF(mlm) – Déclaration 97 – L'impérialisme russe, va-t-en-guerre et agent du fascisme en France

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Marine Le Pen rencontre Vladimir Poutine au Kremlin

Le fascisme n'est pas une « réponse » au risque de révolution, mais un produit inévitable du capitalisme en crise cherchant à résoudre celle-ci par tous les moyens. C'est le principe de la tendance à la guerre impérialiste.

Pour cette raison, l'antifascisme n'est pas un appel à la « révolution », mais à la bataille pour la démocratie. C'est un front le plus large qui soit contre les mesures toujours plus militarisées et corporatistes imposées par les monopoles, contre les initiatives allant dans le sens de la concurrence internationale, vers la guerre.

En ce sens, l'impérialisme russe doit être dénoncé de la manière la plus formelle pour ses contributions forcenées au camp de la fascisation dans notre pays.

Le régime de l'oligarchie russe ne se maintient dans les faits qu'avec son ultra-nationalisme accompagné de répression politique et sociale, ses matières premières (le pétrole et le gaz) et son armée très développée portée à bout de bras par l'économie dont le PIB est relativement équivalent à celui du Mexique.

C'est une caricature du social-impérialisme soviétique de Léonid Brejnev à la fin des années 1970 et, comme lui, il pousse au conflit. L'annexion de la Crimée et les tentatives de former une « nouvelle Russie » à l'est de l'Ukraine témoignent de son agressivité, comme son intervention militaire massive en faveur du régime syrien, son soutien à des fractions talibanes en Afghanistan.

A cela il faut ajouter la tentative d'un front idéologique en Europe. Reprenant les conceptions national-bolcheviques développées par Alexandre Douguine, la Russie se présente comme le fer de lance du traditionalisme contre la décadence de la « société ouverte », c'est-à-dire la société occidentale où toute règle morale s'efface, effectivement, devant le rouleau compresseur de l'ultra-libéralisme.

Cette idéologie ultra-conservatrice est précisément celle de l'extrême-droite européenne, avec notamment Marion Maréchal-Le Pen en France, mais également des figures politiques très importantes dans leur pays, comme Viktor Orbán en Hongrie et Heinz-Christian Strache en Autriche. L'idéologie de Donald Trump n'est d'ailleurs pas différente.

L'impérialisme russe a également organisé des médias agissant dans le monde entier pour contribuer à cette vision du monde qu'on peut qualifier d'altermondialiste de droite, c'est-à-dire de fasciste. La chaîne de télévision sur internet RT et l'agence de presse Sputnik sont des vecteurs médiatiques très actifs, notamment dans notre pays. Cela rentre dans le cadre d'un plan médiatique organisé en 2013 par Vladimir Poutine lui-même, sous le nom de Rossia Segodnia (Russie d'aujourd'hui).

C'est en ayant en tête tout ce dispositif idéologique et médiatique, ainsi que l'agressivité de la Russie, qu'il faut comprendre l'importance de la visite de Marine Le Pen en Russie qui vient d'avoir lieu.

Celle-ci a été invitée officiellement par le parlement russe, la Douma ; elle a été reçue ensuite, pour la première fois publiquement, par Vladimir Poutine en personne au Kremlin. Cette visite a bénéficié d'une couverture médiatique intense en Russie. Vladimir Poutine a, durant leur rencontre, exprimé de manière pratiquement ouverte son soutien à ce qu'elle représente :

« Il est intéressant d'échanger avec vous sur la façon de développer nos relations bilatérales et la situation en Europe. Je sais que vous représentez un spectre politique européen qui se développe assez rapidement. »

Elle-même a réaffirmé sa proposition d'alliance stratégique :

« Comme vous le savez, j'ai toujours été partisane de la Russie et d'un soutien des liens au plus haut niveau… J'espère, dans deux mois, si on m'en offre la possibilité, je resterai aussi fidèle à cette position. »

Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères russes, a également salué Marine Le Pen :

« Je ne dirais pas que Donald Trump ou Marine Le Pen sont des marginaux. Bien au contraire, pour moi, ils s'inscrivent pleinement dans les principes clefs qui régissent les sociétés américaine et française. »

Il s'agit là très clairement d'une interférence de l'impérialisme russe dans les élections présidentielles, Marine Le Pen représentant la fraction la plus agressive de la bourgeoisie française, celle qui veut que la France fasse « cavalier seul », et voyant en la Russie une opportunité pour cela.

L'impérialisme russe soutient par ailleurs d'autres candidats aux élections présidentielles qui vont se tenir : François Fillon est un proche de Vladimir Poutine et soutient une ligne pro-russe, tout comme le souverainiste François Asselineau.

Tweet de l'ambassade de Russie en Grande-Bretagne reflétant l'idéologie national-bolchévique

Mais dans cette liste, il faut aussi ajouter Jean-Luc Mélenchon, qui n'a pas hésité lors du débat télévisé sur TF1 à appeler à reconnaître l'annexion de la Crimée par la Russie. C'est là reconnaître le principe de la conquête militaire impérialiste !

L'impérialisme russe est va-t-en-guerre et un agent du fascisme en France, dans la mesure où, pour servir ses intérêts, il appuie les forces les plus agressives, les plus réactionnaires.

L'impérialisme russe n'est pas à l'origine du fascisme en France : les contradictions sont toujours internes et le fascisme répond en France à des besoins propres, ceux de l'impérialisme français qui a besoin de se militariser, afin de « maintenir son rang ».

Toutes les personnes progressistes, toutes les personnes comprenant le sens de la démocratie, savent que le monde connaît toute une série de troubles, des poussées militaristes, exprimant une tendance à la guerre toujours plus forte.

Le capitalisme aboutit nécessairement à la guerre.

Ni Benoît Hamon ni Emmanuel Macron ne peuvent s'y opposer, car ils considèrent que le capitalisme peut être pacifique, ou même qu'il représente la paix par le « progrès » consistant en l'ultra-individualisme.

C'est pourquoi ce dont nous avons besoin, c'est d'un vaste front, dont le contenu ne peut être que la bataille pour la démocratie : contre la guerre, contre le nationalisme, pour l'héritage démocratique national, pour la reconnaissance écologiste de la Biosphère !

Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)
Mars 2017