PCMLM - Déclaration 57 - La question de l'euthanasie est posée de manière non démocratique
Submitted by Anonyme (non vérifié)Le capitalisme pourrissant mène, en cette année 2014, une offensive tous azimuts contre la notion même de vie. C'est tout à fait conforme à sa démarche de rejet du matérialisme. Là où le matérialisme célèbre la vie et affirme que la joie existe dans un rapport positif à celle-ci, le capitalisme pourrissant oppose le culte de l'individu, la « magie » de l'ego qui surpasse la matière.
La vie est une valeur en soi pour le matérialisme, depuis Épicure jusqu'à Mao Zedong. C'est la position de notre organisation.
Pour le capitalisme pourrissant, la vie n'est pas suffisante, il y a besoin de plus, de quelque chose d'idéal, de transcendant.
Et dans le cadre de la société française, cette quête d'idéal, de « dépassement » de soi-même, s'exprime de deux manières en apparence opposée. Il existe des courants conservateurs, du type religieux, et des courants post-modernes, anti-religieux mais « préservant » cette idéologie du rejet du corps, de la matière, au profit de « l'esprit ».
Le grand débat actuel sur ce qui est appelé « l'euthanasie » reflète le conflit entre ces deux frères jumeaux, et montre parfaitement le mépris de leur part de ce qui est la véritable dignité humaine.
* Les post-modernes nient la valeur de la vie, ne reconnaissant que celle de l'individu qui aurait le droit, par définition, de faire ce qu'il veut, de rejeter toute définition, etc. Le suicide se voit ici reconnaître une très grande valeur culturelle, conformément à la démarche aristocratique et existentialiste de « surpasser » la vie.
Dans la même logique, la vieillesse et les maladies sont considérées comme des problématiques relevant du corps, venant troubler l'esprit. La seule chose qu'a le droit le corps pour les post-modernes, c'est de faire « vibrer » l'esprit, d'où leur fascination pour le sado-masochisme.
* Les religieux nient la valeur de la vie, ne considérant le corps que comme une enveloppe temporaire à l’âme ; par conséquent, toute attention portée au corps est erronée et vaniteuse. Ce qui compte, c'est « l'au-delà » et pas la réalité matérielle.
Les religions vont par conséquent toujours dans le sens d'un refus de la compassion ayant une portée matérielle ; les religions refusent de faciliter la vie dans son épanouissement, au nom de l'asservissement de celle-ci à l'âme.
Ainsi, les courants religieux et post-modernes présentent les deux aspects de la même face, car tous considèrent le corps comme une enveloppe jetable.
Les courants religieux refusent de considérer la vie sur Terre comme une fin en soi, ils considèrent la vie matérielle comme l'antichambre d'une vie spirituelle éternelle. Les courants post-modernes refusent de considérer que la vie est un processus général ; ils voient la vie de l'individu comme un « heureux » hasard dont il faudrait tirer le maximum, sans aucune considération pour la vie en général.
C'est cela qui fait qu'actuellement la question de l'euthanasie est posée de manière non démocratique.
Le matérialisme dialectique, seule démarche juste, réfute catégoriquement le suicide, tout en affirmant la nécessité des soins palliatifs développés au maximum afin de soulager de la souffrance, en soulignant le caractère central de la vie et la nécessité sociale des accompagnements psychologiques et sociaux.
Le PCMLM rappelle que derrière le débat actuel sur « l'euthanasie » se profile la liquidation des faibles et des inadaptés, de ceux qui ne sont pas conformes aux exigences du capitalisme pourrissant en termes d'efficacité et de rentabilité.
Le soutien à « l'euthanasie » correspond bien souvent à l'esprit de liquidation des « bouches inutiles », à la réduction de la question à celle des intérêts économiques ou personnels.
C'est pour cela que l'affaire Vincent Lambert est révélatrice. Cette personne est handicapée, polytraumatisée cérébral, avec un état de conscience minimal, incapable de s'alimenter elle-même, mais elle n'est pas agonisante, ni malade, et il est pourtant parler d'euthanasie.
Même si la question reste très compliquée, on voit que se profile, dans le cadre du capitalisme pourrissant, les thèses de la vie comme devant être « utile », répondant à certains critères individualistes niant la valeur de la vie en soi.
La question existe déjà dans le rapport des humains aux animaux, où les refuges pratiquent « l'euthanasie » alors qu'il s'agit simplement de meurtre.
Le PCMLM rappelle également que les courants post-modernes sont au premier rang de l'ultra-libéralisme. Derrière une façade romantique de « révolte » se cache l'apologie de l'individualisme. C'est cela qui explique la grande vague de ces derniers mois en faveur des personnes « transexuelles » présentées par l'ultra-gauche (NPA, « Futur rouge », etc.) comme la nouvelle grande figure représentative de la victime de l'oppression.
Les courants post-modernes, afin de contribuer à la négation de la lutte des classes, inventent périodiquement de nouveaux « sujets révolutionnaires » , depuis le « prolétaire extra-légal » vendant des drogues en Italie dans les années 1970 jusqu'au « prolétaire sans papier » théorisé par Alain Badiou dans les années 1990 en France, en passant par les « nations opprimées » fictives en France telles la Bretagne, l'Occitanie, etc.
Les courants post-modernes nient l'analyse matérialiste dialectique et la centralité du concept d'exploitation ; leur discours « ultra » sur les oppressions ne visent qu'à semer la confusion, et à rendre crédibles les forces conservatrices en dégoûtant les masses.
La chose a été flagrante avec la question de la « Gestation pour autrui », que le Parti Socialiste a tenté de mettre en avant, avant d'échouer fort heureusement même s'il est aidé par la Cour européenne des droits de l'homme qui vient d'obliger à reconnaître juridiquement les naissances par « mères porteuses » à l'étranger.
Les masses ne veulent pas de la « Gestation pour autrui », elles ne veulent pas de la négation de l'existence des hommes et des femmes, et elles se font happées par la réaction en raison de l'ultra-gauche qui sert de cinquième colonne dans les rangs des progressistes.
Cela rappelle l'importance d'un point de vue progressiste sérieux, scientifique, conséquent, refusant le faux dilemme ultra-gauche ou réaction. Aujourd'hui, la question de l'euthanasie est posée de manière non démocratique, comme finalement toutes les questions ; les masses se retrouvent donc coincées entre Charybde et Scylla.
Aux progressistes de paver la voie à une démocratie populaire, évitant tant l'ultra-gauche que la réaction !
Parti Communiste Marxiste Léniniste Maoïste [France]
Juin 2014