7 sep 1972

Septembre Noir : Opération Biraam et Ikrit (Munich 1972)

Submitted by Anonyme (non vérifié)

7 septembre 1972

Nos forces révolutionnaires ont pénétré en force dans le pavillon israélien au village olympique à Munich pour obtenir que les autorités militaires israéliennes adoptent une attitude plus humaine à l'égard du peuple palestinien, qu'il se trouve sous le joug israélien ou qu'il se retrouve, parce qu'il y a été forcé, en exil.

L'occupation par les Israéliens de la Palestine a entraîné pour les habitants de la Palestine l'application des méthodes les plus inhumaines et les plus systématiques de torture et de colonialisme, la destruction de villages, la mort de milliers de personnes, la destruction sans la moindre raison par explosif de maisons habitées par des civils, des interrogatoires barbares pour les prisonniers, et des tortures caractéristiques des régimes les plus répressifs.

Le massacre perpétré par Israël contre la population de la Palestine crée les conditions d'une persécution raciale contre trois millions de Palestiniens, et tout aussi bien contre les juifs orientaux, en déracinant une nation entière, et en lui enlevant toute existence.

Alors que la Rhodésie s'est vue refuser l'admission aux Jeux de Munich, le régime israélien en Palestine n'avait pas non plus le droit d'être admis. La victoire temporaire remportée par Israël dans sa conquête de la Palestine ne pourra jamais ni empêcher l'exercice des droits du peuple Palestinien dans sa propre patrie, ni donner à l'occupant le droit de représenter la Palestine occupée dans un rassemblement mondial tel que les Jeux olympiques.

En même temps, tous les peuples épris de paix de l'Europe et du monde rejetteront toujours la greffe, l'intrusion d'un corps étranger au Proche­Orient, ce qu'est Israël, comme conséquence de l'impérialisme américain. 

Le seul objectif d'une telle intrusion est de créer dans la région un Etat agent de l'Amérique, tenant les peuples du Proche­ Orient sous une menace permanente, militarisant la Méditerranée et rendant ainsi impossible la neutralisation de ce berceau de la civilisation.

C'est ce rôle d'Israël, l'Etat client et le porteur de mort de l'impérialisme américain, qui ne sera jamais toléré par les peuples épris de paix. De la même façon qu'aucun crime contre l'humanité ne paye, cela ne payera pas. Cela est le cas en Afrique du Sud et en Rhodésie, et il en va de même en Palestine.

La victoire temporaire des Israéliens dans leur conquête de la Palestine ne pourra jamais empêcher l'exercice des droits du peuple palestinien dans sa patrie et ne donnera jamais le droit à l'occupant (Israël) de représenter la Palestine occupée à un rassemblement mondial tel que les Jeux olympiques. 

Septembre Noir s'explique 

Septembre Noir

7 septembre 1972

Les révolutionnaires de Septembre Noir ont attaqué mardi à 5 heures du matin, le bâtiment abritant la délégation sioniste au village olympique de Munich. Le pavillon a été pris d'assaut et occupé. Des instructions sévères avaient été données pour qu'aucun mal ne soit fait aux otages israéliens, sauf en cas de légitime défense. 

Les fedayin ont respecté strictement ces instructions, mais certains membres de l'équipe israélienne ayant tenté de s'attaquer aux révolutionnaires de Septembre Noir pour faire échouer l'opération, ces derniers ont été amenés à riposter violemment. Deux membres de l'équipe ont été tués ou blessés. Les autres se sont alors rendus, et ont, de ce fait, été bien traités. Toutes les précautions avaient été prises pour mener à bien l'opération. 

Une fois la situation bien en main, les événements se sont déroulés de la manière suivante : la police allemande a encerclé le pavillon de telle manière que son intention de prendre d'assaut le bâtiment ne faisait aucun doute. Les policiers se sont ensuite retirés à la suite d'un avertissement qui leur avait été adressé par les révolutionnaires. Aussitôt après, les révolutionnaires ont distribué leur premier communiqué contenant des demandes précises à l'adresse du gouvernement de l'occupation sioniste, et au sujet notamment de la libération d'un groupe de prisonniers palestiniens détenus dans les prisons de l'occupant.

Le communiqué a également demandé des négociations directes ou indirectes avec le gouvernement allemand pour obtenir la sortie de ces révolutionnaires de la RFA. 

En contrepartie, les fedayin libéreraient les otages au cas où le gouvernement sioniste donnerait une réponse favorable à leurs demandes. Le délai imparti a expiré sans que le gouvernement sioniste ait répondu aux demandes des révolutionnaires. L'affaire a été alors laissée aux autorités allemandes, qui ont fait intervenir le doyen du corps diplomatique arabe, l'ambassadeur de Tunisie, M. Mahmoud Mestiri, pour obtenir une prolongation du délai de l'ultimatum, et, en présence du ministre allemand de l'intérieur, du directeur de la police et du maire de Munich, qui ont promis de donner une suite favorable aux demandes des révolutionnaires, mais en réclamant plus de temps.

Cependant, à l'expiration du délai du second ultimatum, les autorités allemandes ont offert une somme d'argent illimitée contre la libération des otages et la sortie saine et sauve pour les révolutionnaires. Les fedayin ont refusé catégoriquement et ont répondu qu'ils n'étaient ni bandits de grand chemin, ni voleurs, ni assassins, ni sanguinaires. 

« Nous savons pertinemment que ces otages appartiennent à l'armée de l'occupation sioniste, et il est fort probable qu'ils ont même participé au massacre de notre peuple et de nos enfants. En dépit de ce/a, nous vous proposions l'ultime offre suivante, face à la prétention et à l'obstination d'Israël : que le gouvernement allemand mette à notre disposition trois avions civils qui transporteront chacun un groupe d'otages et un groupe de révolutionnaires en un lieu choisi par les révolutionnaires ; les révolutionnaires s'engagent à ce que les avions rentrent sans dommages et à protéger les otages dans tout autre pays que l'Allemagne et ce, jusqu'à l'acceptation de leur demande par le gouvernement sioniste.

Pour cela il a été accordé un délai irrévocable de deux heures, qui doit prendre fin à 10 heures ». Il était donc maintenant clair pour les autorités allemandes que toute tentative de ruse ou de subterfuge n'engagerait que leur propre responsabilité. Il était exclu que le sentiment humanitaire des révolutionnaires, exploité lors de la première opération de Lod, se répète cette fois-­ci.

Les autorités allemandes ont tenté pendant deux heures de renouveler leurs efforts : argent et promesses alléchantes. Mais devant la détermination des révolutionnaires, le délégué des autorités est entré en contact avec les fedayin. Il leur a proposé de se rendre, en compagnie du ministre allemand de l'intérieur, du directeur de la police et de certains autres responsables allemands, à bord de leurs hélicoptères, à condition que le départ des révolutionnaires et de leurs otages s'effectue à bord d'un seul avion. 

Devant l'assurance donnée par les autorités que le but de cette opération était de faciliter la mission des révolutionnaires et de régler définitivement ce problème, ces derniers ont accepté la transaction.  Ils sont alors montés en hélicoptères accompagnés des otages et des responsables allemands. Ils ont alors posé comme condition qu'aucun des responsables allemands à bord des hélicoptères ne serait armé, seuls les révolutionnaires gardant leurs armes.

Ces mesures de sécurité étant prises, les révolutionnaires ont considéré comme otages tous les passagers se trouvant à bord des trois hélicoptères, les Allemands y compris. La durée du vol ayant duré plus que prévu, les révolutionnaires ont alors compris la ruse dont ils étaient victimes. L'organisation, qui avait eu un contact secret avec lescombattants avant le décollage des trois hélicoptères, avait estimé que la durée du trajet ne devait pas dépasser quinze minutes en voiture, et beaucoup moins en hélicoptère. 

Les consignes des révolutionnaires était d'engager une opération­-suicide devant toute tentative de ruse ou de trahison. C'est ce qu'ont fait les révolutionnaires. Quand ils ont su qu'un boeing de la Lufthansa était mis à leur disposition, ils ont délégué deux de leurs camarades pour examiner l'appareil et s'assurer qu'il n'y avait à bord ni armes, ni objets suspects. Soudain, les lumières s'éteignirent, et les Allemands ouvrirent le feu. 

La riposte des révolutionnaires a été violente. Une bataille héroïque devait s'engager au cours de laquelle les révolutionnaires ont mis à exécution des instructions qui leur avaient été données. Ainsi, ils ont fait supporter au gouvernement allemand rentière responsabilité du sang qui a coulé sur l'aérodrome, de l'OTAN. Selon nos « sources privées » voici des informations préliminaires sur le déroulement des événements : 

Dès que les fedayin ont débarqué des hélicoptères, et après l'extinction de toutes les lumières de l'aéroport et le début des tirs contre les révolutionnaires de toutes parts, les révolutionnaires ont fait exploser leurs grenades dans les hélicoptères, ce qui les a conduits au martyre, ainsi qu'à la mort des otages et des pilotes allemands ;

2. L'autre groupe révolutionnaire a continué à résister aux policiers allemands jusqu'à épuisement des munitions ; certains d'entre eux sont tombés martyrs, d'autres ont été blessés ; 

3. Un fait est certain : c'est la sottise des autorités allemandes qui a entraîné la destruction de deux hélicopères, et l'endommagement du troisième dans lequel on a relevé des morts et des blessés.

L'organisation Septembre Noir adresse un clair avertissement aux autorités allemandes pour que celles­-ci lui livrent immédiatement les corps des martyrs et les blessés. Sinon, l'organisation saura comment se comporter avec les esclaves de l'impérialisme américain, cette fraction de l'autorité allemande qui a souillé la réputation du peuple allemand.

Appel des fedayins

Septembre Noir

11 septembre 1972

[Déclaration écrite avant le lancement de l'opération]

Appel à tous les hommes libres du monde : 

Par notre action révolutionnaire nous ne visons pas à tuer des innocents : Nous luttons contre l'injustice. Nous ne cherchons pas à troubler la paix : nous voulons faire comprendre au monde le sale rôle de l'occupation sioniste, et la véritable tragédie que vit notre, peuple. Nous demandons à tous les hommes libres du monde de comprendre noire méthode révolutionnaire qui vise à frapper les intérêts impérialistes dans le monde, à dévoiler les relations impérialo­-sionistes et à agir pour que notre Nation arabe sache ce qu'est « Israël », et quels sont ses alliés.

Nous faisons partie intégrante de la Révolution palestinienne armée qui, elle­même, fait partie du mouvement de la révolution arabe. Nous vous demandons de ne pas abandonner vos fusils en dépit des complots et des difficultés de la lutte. La terre ne sera libérée que par le sang.

Le monde ne respecte que les forts. Nous ne serons pas forts en paroles, mais en mettant à exécution nos mots d'ordre. Nous nous excusons auprès de la jeunesse sportive mondiale si nous avons heurté sa sensibilité par notre opération. Mais nous voulons qu'elle sache qu'il existe un peuple dont la patrie est occupée depuis vingt­quatre ans. Ce peuple est torturé par un ennemi qui occupe une place parmi eux, à Munich.

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