30 sep 2011

Crise de la dette, rentrée morose et insurrection prolétaire

Submitted by Anonyme (non vérifié)

La crise de la dette souveraine des États prouve encore une fois que le mode de production capitaliste est à bout de souffle.

Pendant des années, les grandes puissances impérialistes ont vécu au dessus de leur moyens et se sont endettées. Cela arrangeait «  tout le monde », les banques étant grassement rémunérés grâce à de bons taux d’intérêts et les monopoles d'autres secteurs (Bâtiment, Armement, Transport) se gavant avec des marchés publiques très rentables.

Seulement, ce genre de bricolage ne peux pas durer, la digue finit par céder sous le poids des contradictions. Cela fait déjà plusieurs années que le nouveau cycle de crise générale du capitalisme est entamé et les événements se sont largement accélérés cette été, notamment sur le plan économique. Aujourd'hui, les déficits des grandes puissances impérialistes ne sont clairement plus soutenables. Mais devant l'absence de plan d'ensemble pour y faire face, c'est l'anarchie et la chaos qui domine dans la bourgeoise : chacun se replie sur ses intérêts individuels, chacun veut tirer son épingle du jeu, tout cela précipitant encore plus tout le monde dans le gouffre.

A ce jeu de « sauve qui peut », ce sont les monopoles qui ont les meilleurs perspectives, et ce sont eux qui vont imposer leur volontés. De plus en plus agressivement.

L'annonce hier de l’approbation de la réforme du fonds européen de stabilisation financière par le parlement allemand illustre bien cette tendance : le capital financier veux récupérer sa mise avant que tout ne s’effondre, alors les banques exigent des garanties de la part des États.

Mais le capital financier ne représente pas un bloc uniforme et, à travers les grands monopoles dans différents domaines, les conflits d’intérêts sont font de plus en plus dures. L'ouverture hier de procédures de sanctions par la commission européenne contre les États ne respectant pas les procédures d'ouverture de marchés dans les secteurs de l’électricité et du gaz est un parfait exemple de ces tensions.

Quand Günther Oettinger, le commissaire européen chargé de ce dossier affirme que "ces retards [dans l'application des procédures] minent notre objectif commun de finaliser un marché intérieur de l'énergie dans les 3 prochaines années", il faut comprendre qu'il y a des contradictions entre :

- d'un coté les groupes monopolistes (du secteur de l’énergie) des pays respectant ces obligations européennes (dans ce cas il s'agit principalement de l'Allemagne et de l'Italie) qui veulent pouvoir pénétrer les marchés des pays voisins ;

- de l'autre coté les groupes monopolistes (du secteur de l’énergie) des pays ne respectant pas ces obligations (en l'occurrence il s'agit principalement de la France, du Royaume Unie et de l'Espagne) qui fond pression pour protéger leur position monopoliste sur leur marché national.

Mais parallèlement, cette tendance à la guerre inter-impérialiste s'avère chaque jours un peu plus être une guerre de classe, une guerre contre les prolétaires.

Pour garantir son taux de profit le capital doit augmenter la pression contre le travail. Alors les dirigeants des entreprises cherchent à donner des gages aux investisseurs, aux actionnaires.

Ils restructurent. Et cela ne concerne pas seulement les entreprises qui ont des faibles taux de croissances : face à la concurrence et à la crise, le capital cherchent à maximiser toujours plus ses plus-values.

C'est un besoin vital pour lui, qui ne peux exister qu'en accumulant continuellement et de plus en plus, comme l'avait compris Karl Marx. L'accumulation rapide de capital étant d'autant plus vitale que la crise s'accentue.

C'est pour cela que les annonces de réduction d'effectif (PSA à Aulnay-sous-Bois), de licenciements (Constellium dans la Somme), de restructurations (Véolia transport dans le Pas-de-Calais) ou de fermeture d'usines (Lafarge dans l'Yonne) se multiplient. 

Dans le même temps, les grèves pour les salaires, contre les conditions de travail et les restructurations augmentent, comme hier à Eurotunel, à la raffinerie LyondellBasell de Berre-l'Étang (Marseille), pour les transports en commun de Clermont-Ferrand ou chez les ambulanciers de l’hôpital de Carhaix en Bretagne. Et des situations comme l'occupation du siège d'une filiale du Credit Mutuel (Arkea) hier dans le Finistère vont se multiplier et devront gagner en intensité.

Inévitablement, avec la crise le prolétariat reprend conscience de lui même. Il se reconstruit en temps que classe, exploitée et révolutionnaire.

Un événement comme l'évasion grotesque des cadres séquestrés par les ouvriers de Constellium en gréve, évasion orchestrée par la gendarmerie, contribue à faire monter la pression et accentuer la haine de classe. La nature bourgeoise de l’État est chaque jour plus évidente, et les dernières illusions tombent petit à petit, car la bourgeoisie montre de plus en plus sa nature réactionnaire.

D'autant plus que le capitalisme n'a plus rien à offrir à la classe ouvrière, si ce n'est des catastrophes industrielles comme celle évitée de justesse hier à GPN (filiale du groupe Total) dans la banlieue de Rouen. Après l'explosion d'un compresseur dans l'unité de fabrication d'ammoniaque, un incendie important s'était déclaré dans cette usine seveso.

Ce qui se profile en France, c'est un nouveau cycle de lutte de classe. Une période qui sera dure et certainement violente mais qui sera remplie de perspectives, offrant de nouveaux horizons.

Certes, c'est la morosité ambiante qui à dominé cette rentrée 2011. Mais cela ne va pas durer, car dans le fond, ce qui se produit dans le prolétariat, c'est une dernière tentative, vaine, d'échapper individuellement à la réalité sordide du monde capitaliste. Mais nul ne peux faire fit du monde pendant bien longtemps, et certainement pas les prolétaires qui n'ont pas d'autre choix en tant que classe que d'assumer la réalité.

Et la réalité, c'est que le mode de production capitaliste à l'agonie plonge le monde dans la guerre impérialiste et tend au fascisme. La réalité c'est que le prolétariat, organisé en classe est le dernier rempart à la barbarie.

En assumant la violence révolutionnaire, en multipliant les grèves, le sabotage, les séquestrations, le prolétariat va permettre au vieux monde capitaliste de s'écrouler sous ses propres contradictions ! Alors accouchera ce monde nouveau, naîtra une nouvelle civilisation, bâtie par les prolétaires en mouvement vers le communisme !

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